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Fenaison
Faire du foin en Cuma est économique et efficace mais nécessite organisation et esprit d´équipe

Les chantiers de fenaison en Cuma permettent une économie de mécanisation et une meilleure efficacité. L´organisation et l´esprit d´équipe sont les clés de la réussite de ces groupes.


« On a commencé à six en 1991 avec une presse à balles cubiques, explique Christian Morel, vice-président de la Cuma des Etangs, dans le Doubs. Certains agriculteurs avaient des réticences à s´engager, mais finalement l´activité s´est développée. Aujourd´hui, le groupe fenaison compte huit exploitations. »
Tous les adhérents du groupe sont en AOC Comté ou Morbier avec des exploitations de 50 à 250 hectares, éloignées de dix kilomètres au maximum. La Cuma dispose de quatre faucheuses et deux presses. Les adhérents utilisent eux-mêmes les faucheuses, mais décident en concertation des parcelles à faucher. « Il faut limiter les surfaces mises en chantier pour pouvoir tout presser à temps, explique Christian Morel. On presse 40 à 50 hectares par jour, si c´est bien organisé. » De ce point de vue, les balles carrées aident un peu à gérer la taille des chantiers puisqu´il faut être capable de les ramasser le jour même du pressage. « En général, chaque adhérent ne fauche pas plus de 10 hectares à la fois. »

« On discute beaucoup entre nous des prévisions météo, précise Yves Robert, le président de la Cuma. S´il y a une fenêtre de beau temps du lundi au jeudi, on n´hésite pas à faucher le lundi même si l´herbe est encore humide. »
Le foin, qui est récolté à 60 % sur des prairies temporaires, reste en moyenne trois jours sur le champ. Chaque exploitation utilise son propre matériel pour le fanage et l´andainage.
L´organisation des chantiers de fenaison en Cuma suppose une bonne communication entre agriculteurs. ©D. Lucas

Un seul interlocuteur pour les chauffeurs
Les agriculteurs sont habitués à ramasser rapidement les bottes. « On ne mutualise pas. Chacun est responsable de sa récolte. D´ailleurs, il n´y a pas eu de forte demande des adhérents pour la mutualisation. »
Pour organiser les chantiers, les adhérents utilisent le téléphone portable après avoir abandonné la CB « pas confidentielle et avec une qualité de réception pas toujours bonne ».
La presse est attelée au tracteur de la Cuma. Deux salariés sont embauchés pour la saison ce qui permet de travailler sept jours sur sept quand c´est nécessaire. Ce choix limite aussi les risques de casse comparé à un matériel utilisé par les adhérents.
Ces chauffeurs assurent l´entretien des machines tandis que les réparations sont confiées à la coopérative de distribution Coopadou, qui s´occupe aussi des faucheuses.
La Cuma des Etangs presse 8000 à 9000 bottes par an, en grande partie avec une seule presse, la vieille machine servant plutôt en secours.

En 2005, le pressage a été facturé cinq euros par botte (environ 350 kg), avec tracteur, carburant, chauffeur et ficelle compris.
Christian Morel, responsable des chantiers de pressage, est le seul à avoir le numéro de téléphone des chauffeurs. Il se charge d´organiser les chantiers de manière cohérente pour que le matériel ne passe pas trop de temps sur la route. « La rentabilité de l´activité passe aussi par la limitation des déplacements sur la route » estime-t-il.
Certains agriculteurs pratiquent l´échange de terres pour essayer de réduire leur parcellaire à trois ou quatre îlots, ce qui aide aussi à limiter les déplacements.
Depuis neuf ans, à la fin de la saison, les adhérents prennent en charge intégralement un chantier de 40 hectares pour une coopérative d´insémination qui est adhérente à la Cuma.
C´est aussi l´occasion de se retrouver autour d´un repas et de faire un bilan de la saison. « Ce moment permet de renforcer les liens entre nous, estime Maxime Grosherny. Dans ce genre d´ambiance, tout le monde parle plus ouvertement que pendant un conseil d´administration et c´est plus facile de mettre sur la table les problèmes rencontrés. »

Au-delà de l´économie, l´humain
Avec l´agrandissement des exploitations, la Cuma des Etangs connaît des mouvements, certains adhérents se posant la question de réinvestir seuls. L´un d´eux a franchi le pas en achetant sa presse pour 2006. La Cuma fonctionnera donc cette saison avec une seule machine, mais un accord a été passé avec cet agriculteur.
Au-delà de l´aspect économique, d´autres adhérents insistent sur l´aspect humain. « Quand je me suis installé à Saône il y a deux ans, témoigne Maxime Grosherny, je ne connaissais personne. Le groupe fenaison m´a aussi permis de m´intégrer localement. »

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