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Face aux biofilms, une hygiène régulière de la machine est traire est nécessaire

Un nettoyage-désinfection de la machine à traire à chaque traite est indispensable face aux biofilms qui s’y développent. C’est un des enseignements de PiloTraite, machine à traire pilote installée à Derval.

« Quelles que soient les conditions, des biofilms constitués de microorganismes enfouis dans une matrice protectrice se développent dans les machines à traire, soulignait Jean-Louis Poulet, de l’Idele, lors de la journée de clôture du programme PiloTraite. Ces biofilms ne se voient pas forcément. Et les traitements chocs sont très compliqués. Une hygiène régulière est donc indispensable. »

Créé pour étudier les leviers de maîtrise de la qualité microbiologique et sanitaire du lait, la machine à traire pilote PiloTraite permet d’étudier la présence de microorganismes et de définir des procédures de nettoyage-désinfection pour éliminer les biofilms.

Limiter la pression bactérienne

Le dispositif PiloTraite a montré que, mis à part dans le lactoduc, il reste toujours des résidus microbiologiques. « Les performances de nettoyage-désinfection varient selon les éléments, avec l’influence de la géométrie, des points bas, des changements de diamètre », indique Aurore Morazin. Dans un essai avec de la gélose qui passe du violet au jaune en présence de microorganismes, des résidus ont été retrouvés sur 90 % de la surface sur les plateaux de lavage, 12 % sur la partie basse des griffes, 5 % sur la partie haute des griffes et 2 % sur les manchons trayeurs.

« La maîtrise de la qualité microbiologique du lait consiste à éviter les pathogènes et les flores d’altération, explique Sawsen Dehaine, d’Actalia (centre technique d’expertise agroalimentaire). Un point important est la conception hygiénique des équipements, qui passe notamment par des matériaux lisses, qui limitent l’adhésion des microorganismes, et par l’aptitude à la vidange, pour éviter des zones de rétention favorables au développement microbien. Un autre point essentiel est le respect de bonnes procédures de nettoyage-désinfection. »

Identifier les points critiques

« Revenir au stade zéro contaminant n’est pas réalisable, mais le but est d’être inférieur à 15 000 germes par millilitre dans le tank, souligne Aurore Morazin, de Kersia (spécialiste de la sécurité des aliments). Une hygiène régulière est indispensable pour maintenir les performances au quotidien. Il faut aussi vérifier la vidange des points bas, remplacer les pièces d’usure comme les manchons et être vigilant sur la corrosion, un matériel altéré favorisant l’installation des bactéries. Et en cas de problème, il est important d’identifier les points critiques et de les démonter et nettoyer manuellement une fois de temps en temps. »

Le challenge est d’évacuer les souillures résiduelles dans la machine après la traite (matières organiques, résidus minéraux, pathogènes) et d’abaisser la pression microbienne. « Le but est d’éviter la contamination de la mamelle via le matériel, d’éviter de perturber le matériel de décrochage et de limiter la formation de biofilms », résume Aurore Morazin.

Le saviez-vous ?

Deux types de produits peuvent être utilisés pour le lavage : alcalins, à effet détergent (soude ou potasse + tensio-actifs, complexants…) ou désinfectant (chlore), et acides, à effet détartrant (acide phosphorique, acide citrique…) ou désinfectant (acide octanoïque…). En cas d’eau dure, il est conseillé d’utiliser quotidiennement un produit acide pour détartrer l’installation, en alternance avec un produit alcalin.

Nettoyer sa machine à traire avec TACT

]]> La première étape du nettoyage de sa machine à traire est le prélavage en circuit ouvert pour évacuer le lait résiduel et maintenir le circuit en température. « Il doit se faire avec le même volume d’eau que le lavage, à l’eau tiède, juste en dessous du point de fusion de la matière grasse pour décoller celle-ci, précise Aurore Morazin, de Kersia. Si l’eau est trop chaude, elle peut précipiter les protéines sur les parois. »
]]> La deuxième étape est le lavage, qui se fait en circuit fermé, avec quatre paramètres clés : température, action mécanique, concentration du produit et temps de contact (TACT). « La température doit être de 60-65°C en début de cycle, pour atteindre 35-40°C en fin de cycle. Une température inférieure peut figer la graisse sur les surfaces et diminuer l’efficacité des produits, notamment acides. Une température excessive augmente les dépôts de minéraux et peut neutraliser des substances comme le chlore. » L’action mécanique de la solution doit permettre de décoller les dépôts sur toute la surface, ce qui nécessite de la turbulence permise par la pulsation. La concentration du produit doit être de 0,5 à 1 %. « En dessous, l’efficacité est réduite. Au-dessus, il y a des risques de résidus dans le lait et des risques de corrosion pour les caoutchoucs, l’inox ou les compteurs à lait. » Enfin, le temps de contact doit être de 5 à 10 minutes. « Au-delà, la solution refroidit et les graisses peuvent se redéposer. »
]]> La dernière étape est le rinçage à l’eau froide en circuit ouvert. « Et il faut s’assurer de vidanger totalement les circuits et de les sécher par aspiration d’air pendant 1 à 2 minutes », insiste Aurore Morazin. Autres points de vigilance : le nettoyage du petit matériel, qui peut être vecteur de contamination, et la qualité de l’eau.
 

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