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Éleveur laitier en télétravail grâce à la domotique

Dans les Ardennes, l’exploitation de Bruno Dolivet est truffée de domotique. Caméras, boîtiers connectés, sondes et un peu de bricolage lui permettent d’automatiser de nombreuses tâches.

« Alexa allume le ventilateur », lance à sa montre connectée Bruno Dolivet, confortablement installé dans son salon. Sur son ordinateur, les caméras placées dans sa stabulation confirment que le ventilateur situé devant le robot de traite vient de se déclencher.

Du compteur d’eau qui permet de détecter rapidement une fuite, au racleur en passant par le DAL, tout est connecté. « Quand il y a un travail un petit peu rébarbatif, je cherche toujours une bidouille pour me faciliter la vie, glisse l’éleveur. La montre, c’est un peu gadget. La domotique, c’est avant tout un plaisir. Et il faut être un peu bricoleur. »

Un hobby pour se faciliter la vie

 

Neuf caméras sont installées sur l’exploitation, dont quatre dans le bâtiment. Une donne sur le box de vêlage, permettant de surveiller à distance.

Les colliers de monitoring ne sont installés sur les génisses qu’un mois avant le premier vêlage. Alors, pour la détection des chaleurs, l’éleveur se sert également des caméras pour garder un œil sur ce qui se passe quand il n’est pas là.

« Comme j’utilise des caméras grand public bon marché, la qualité ne me permet pas de zoomer jusqu’au numéro de boucle. Mais une fois que je l’ai vue sur l’écran, j’arrive facilement à retrouver la vache dans le troupeau. »

Moins de déplacements entre deux sites

L’exploitation dispose d’un second site dédié aux cultures, à neuf kilomètres du site principal. Là encore, la domotique facilite la vie du producteur en lui évitant de nombreux déplacements. « C’est un gain de temps indéniable. »

Un boîtier équipé d’une sonde de température est planté dans le tas de blé. Une prise connectée permet de déclencher à distance le ventilateur, en tenant compte notamment du bruit pour les voisins. « Je pourrais tout à fait l’automatiser : dès qu’il fait plus de 25 degrés, le déclencher pendant x minutes. Mais je préfère rester maître de la situation et surveiller mes paramètres. »

Le GNR est également stocké sur ce site. La pompe est reliée à une prise programmée pour se couper automatiquement au bout d’une heure. L’intérêt ? « Éviter les vols. »

 
Des barrières connectées pour gérer le pâturage à distance
Bruno Dolivet a bricolé des barrières connectées qui permettent d’orienter les vaches vers la pâture de jour ou de nuit. Elle est située après une porte de tri qui s’ouvre si la vache a été traite par le robot. « Cela motive les vaches à circuler entre le robot et les pâtures.» © A. Juanchich
 
Des barrières connectées pour gérer le pâturage à distance
La barrière est positionnée en accès pâture jour. En cliquant sur un bouton ou via la commande vocale « Alexa allume le retour nuit », elle pivote, laissant l’accès à une autre parcelle pour la nuit. Le changement jour/nuit est également programmable à l’heure voulue selon la saison. © A. Juanchich
 
Des barrières connectées pour gérer le pâturage à distance
En plus de la barrière connectée, pour le retour au bâtiment, l’éleveur a installé un fil antiretour « pour que les vaches restent un peu dans la pâture, comme ça le robot n’est pas saturé ». Chaque jour à 15h30, le fil saute, laissant l’accès libre au bâtiment. Un orage ? Un soleil de plomb ? « Depuis n’importe où, en cliquant sur un bouton, je peux faire sauter la clôture pour que les vaches puissent rentrer. » Une caméra permet de surveiller l’opération à distance. © A. Juanchich
ventilateur
Situé en face du robot, le ventilateur est également connecté. Un tuyau d’arrosage percé a été rajouté pour créer une légère brumisation. Trois prises connectées gèrent l'ensemble. « Toutes les minutes pendant quelques secondes, il y a une petite vaporisation en plus de la ventilation. Pour les mouches, c’est imparable et cela évite les insecticides. En été, c’était parfois infernal. À cause des mouches, les vaches s’énervaient et donnaient des coups. Avec du vent plus un peu d’eau, nous n'avons quasiment plus de mouches. » © A. Juanchich
 
système brumisation maison sur robot de traite
Un système de brumisation fait maison détecte grâce à un loquet qu’une vache est entrée dans le robot. Dès lors, une légère vaporisation se met en route pour le confort de l’animal. © A. Juanchich
 
Dans le bureau, un écran permet de suivre les données de production collectées par le robot, l’autre de surveiller l’exploitation à l’aide des caméras infrarouges. ...
Dans le bureau, un écran permet de suivre les données de production collectées par le robot, l’autre de surveiller l’exploitation à l’aide des caméras infrarouges. Les images ne sont pas stockées. © A. Juanchich
 
Une interface gère l’ensemble des objets connectés, dont les ampoules du bâtiment et de l'éclairage extérieur qui peuvent être allumées à distance, depuis le ...
Une interface gère l’ensemble des objets connectés, dont les ampoules du bâtiment et de l'éclairage extérieur qui peuvent être allumées à distance, depuis le tracteur. Par rapport aux prises programmables classiques au quart d’heure, les boîtiers connectés permettent d’automatiser l’allumage des objets à la seconde près. © A. Juanchich
bouton d'activation de clôture connectées depuis un téléphone

Les clôtures électriques sont connectées. « Cela permet de les couper directement sur le téléphone sans avoir à rentrer au bâtiment quand on les répare ou que l’on change les paddocks. Je peux également suivre la puissance en direct et détecter rapidement un problème », témoigne Bruno Dolivet. Pour Armand Grognard, salarié de l’exploitation, c'est un must. « Le jour où je m’installe, je m'équipe de clôtures connectées, c’est vraiment indispensable. » © A. Juanchich

silo
Une fois le godet sous le silo, à l’aide d’une petite télécommande ou sur le téléphone, l’ouverture de la trappe est programmée pendant 26 secondes. « C’est pile le temps nécessaire pour avoir la bonne quantité d'aliment pour mes vaches ». Plus besoin de descendre du tracteur. © A. Juanchich
 
cellules à aliments
« Dans mes cellules à aliments, j’ai ajouté au-dessus une lumière connectée car on ne voit pas bien au hublot qui s’encrasse. Quand il fait nuit, je peux l’allumer et voir à quel niveau j’en suis » © A. Juanchich

Fiche élevage

1 associé, 2 salariés (dont 1 à temps partiel)

290 ha, dont 225 ha de culture et 65 ha de prairies

55 VL à la traite

Côté éco

« Le coût des objets connectés a beaucoup baissé, mais à une vingtaine d’euros par objet, cela commence à chiffrer », convient Bruno Dolivet. Pour les caméras infrarouges, il faut compter une cinquantaine d’euros.

Avis d’expert : Alexandre Vermeulen, conseiller élevage à la chambre d’agriculture des Ardennes

Plus de confort au quotidien

 

 
Alexandre Vermeulen, conseiller élevage à la Chambre d’Agriculture des Ardennes
Alexandre Vermeulen, conseiller élevage à la chambre d’agriculture des Ardennes © A. Juanchich

« Cette domotique et ces objets connectés sont très pratiques pour l’éleveur. Cela lui fait gagner du temps, du confort de travail et du bien-être pour les animaux. Le système de clôture connectée améliore grandement la gestion de l’herbe et la circulation des animaux aux robots. Bien sûr, il y a des points de vigilance ; cela demande des compétences pour mettre en place tous ces outils connectés, et d’être rigoureux pour ne pas faire n’importe quoi. »

 

Mise en garde

L’installation de tous ces outils connectés nécessite une connexion wifi. Côté électricité, « il ne faut pas faire n’importe quoi, avertit Bruno Dolivet. Pour les lampes, les clôtures… des prises simples font l’affaire. Mais, pour le ventilateur par exemple, il faut une bobine et des relais. »

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