Des pistes pour gagner plus
Augmenter son revenu par ses produits, grâce à la vente directe,
la commercialisation de vaches amouillantes, une meilleure finition
des vaches de réforme... Dans un contexte de crise et de volatilité
du prix du lait, toutes les pistes sont bonnes à explorer.
En dehors du poids prépondérant du prix du lait, « les marges de manoeuvre pour améliorer le revenu sont généralement plus importantes au niveau des charges (2/3) que des produits (1/3) », explique Michel Grasset, des chambres d’agriculture de Bretagne. Reste que le produit est une composante majeure du revenu. Il mérite d’autant plus qu’on se penche sur son cas que d’importants efforts ont déjà été engagés pour comprimer les charges.
L’optimisation de la qualité du lait est un levier connu de tous. Mais des progrès sont encore possibles. Par exemple, « en Bretagne, les pénalités liées à la qualité sanitaire du lait représentent une perte économique moyenne de 4,50 euros pour 1000 litres de lait, voire le double dans certains élevages, notamment ceux qui n’adhèrent pas au contrôle laitier », selon Michel Grasset. Augmenter le TP en phase estivale et « ne pas descendre en dessous de 32 g/l », s’avère également payant.
La création d’un atelier de vente directe permet dans certaines conditions (potentiel de clients, temps disponible…) de mieux valoriser son lait. Certains éleveurs ont parié sur l’installation d’un distributeur de lait cru. Les incitations financières (réécriture des grilles, primes des laiteries…) liées à la saisonnalité des livraisons « sont intéressantes, mais pèsent peu au final ».
Il faut optimiser la combinaison entre les produits du lait, de la viande et des cultures
Du côté du coproduit viande, « on observe en Bretagne un écart de 120 euros entre élevages du quart supérieur et inférieur sur le produit issu du nombre de veaux valorisés par vache présente ». Vendre des vaches de réforme en état et au bon moment est aussi une stratégie payante.
En fonction des atouts de l’élevage, le développement d’un atelier viande, la vente de vaches en lait pour lesquels il existe un marché dynamique, sont des pistes à étudier de près. Plus généralement, il faut optimiser la combinaison entre les produits issus du lait « qui génèrent la plus forte marge par hectare », de la viande et des cultures de vente. Et ne surtout pas plomber son revenu en balayant tous les efforts consentis pour améliorer l’EBE « par une mauvaise maîtrise des investissements », rappelle Michel Grasset. ■ Franck Mechekour
SOMMAIRE
Page 28 : «Avec la vente directe à la ferme, je suis motivée... et optimiste» - Marie Dacquin, dans le Pas-de-Calais
Page 32 : Au distributeur, la rentabilité c’est pas automatique - Vente de lait cru
Page 34 : «Je vends des vaches en lait» - À l’EARL de Kervalguen, dans le Finistère
Page 36 : Vendre des réformes en état et à la bonne saison - Produit viande
Page 38 : «La prime de saisonnalité n’est pas assez incitative l’été» - Au Gaec de la Mocotère, dans les Vosges