Des estimations de revenus 2020 en baisse dans tous les systèmes laitiers des réseaux d'élevage
D’après les estimations réalisées sur les fermes laitières des réseaux d’élevage Inosys, le revenu baisse de 500 à 10 800 euros par UMO suivant les systèmes d’élevage.
D’après les estimations réalisées sur les fermes laitières des réseaux d’élevage Inosys, le revenu baisse de 500 à 10 800 euros par UMO suivant les systèmes d’élevage.
En 2020, la baisse de revenu touche tous les systèmes bovins lait. « Les résultats courants, estimés à partir des données issues de la base nationale Inosys Réseaux d’élevage demeurent toutefois de niveau correct : ils se situent entre 24 500 €/UMO et 32 500 €/UMO, soit entre 1,7 et 2,2 Smic/UMO », souligne Yannick Péchuzal, coordonnateur de l’étude Idele, en rappelant que les exploitations des réseaux sont reconnues pour leurs dimensions et performances technico-économiques au-dessus de la moyenne. « Sauf dans le massif central où les résultats se retrouvent une nouvelle fois à un niveau très bas (13 300 €/UMO). Les trois quarts du lait y sont produits hors signes officiels de qualité, avec un surcoût de production de 120-130 €/1 000 l par rapport à la plaine, compensé que très partiellement par l’ICHN. »
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C’est du côté du prix du lait (-5 € en plaine – 366 €/1 000 l), du coproduit viande mis à mal par l’évolution des cours (-14 % sur les veaux, -1,2 € sur les réformes O) et des aléas climatiques que l’on trouve les raisons de la baisse de revenu. « La sécheresse a généré des achats de fourrages et de concentré et de la tension sur les appros en paille », souligne Yannick Péchuzal. Les charges ont donc augmenté, même si l’indice Ipampa lait de vache (indice des prix d’achat des moyens de production) est resté stable par rapport à 2019. Vient s’ajouter une baisse des aides, liée essentiellement à une absence des aides calamités en 2020. Et pour les systèmes mixtes, l’impact de la marge sur les cultures pénalisées par des rendements très bas, ou de la mauvaise conjoncture viande (-1,7 % sur les taurillons, -3 % sur les broutards).
Prix du lait et aléas climatiques
Au final, les systèmes laitiers spécialisés de plaine voient leur revenu baisser de 6 700 €/UMO, les systèmes mixtes lait-viande de 9 400 €/UMO, les exploitations en polyculture élevage de 10 800 €/UMO, et les élevages du massif central de 5 000 €/UMO. Les systèmes AOP des massifs de l’Est n’échappent pas à la baisse générale, mais elle se limite à 500 €/1 000 l. « L’ impact des aléas climatiques et de la crise sanitaire, qui a freiné les habituelles progressions de volume, a pu être contenu grâce à un prix du lait en forte hausse (20 €/1 000 l) », explique Yannick Péchuzal.
Des écarts croissants à l’intérieur d’un même système
Derrière les moyennes de revenu, se cachent de gros écarts entre élevages d’un même système. En plaine par exemple, le quart supérieur dégage plus de 37 000 €/UMO et le quart inférieur moins de 20 000 €/UMO. Ces écarts ne cessent de croître. « Les écarts de prix du lait entre collecteurs (jusqu’à 50 €/1 000 l), l’efficience des investissements, l’exposition aux aléas climatiques sont des facteurs de plus en plus impactants. »
Autre tendance observée : « une intensification des systèmes fourragers, avec plus de lait, plus de vaches et des surfaces qui stagnent. La surface en maïs augmente au détriment des surfaces en herbe ou des cultures de vente, et la production par vache augmente. On s’oriente aussi en plaine vers une spécialisation laitière, avec de plus en plus souvent l’arrêt des ateliers taurillons, bœufs ou vaches allaitantes pour privilégier l’alimentation des troupeaux laitiers ».
6 300 €/UMO en moins en bio
En 2020, le prix du lait bio qui progressait depuis quelques années marque le pas et reste au niveau de 2019 (478 €/1 000 l). En revanche, les charges d’alimentation sont en hausse suite aux aléas climatiques et les aides diminuent (disparition de certaines aides régionales au maintien du bio). Les systèmes bio de plaine voient donc leur revenu baisser de 6 300 €/UMO. Les écarts entre élevages sont particulièrement importants : le quart supérieur dégage plus de 46 000 €/UMO et moins de 14 000 €/UMO pour le quart inférieur, avec une moyenne à 32 400 €/UMO.
Pour en savoir plus
Dossier annuel bovins lait,en ligne sur idele.fr