Des biofilms sur toutes les surfaces de la machine à traire
Les études menées sur PiloTraite ont permis de mieux connaître les biofilms qui s’installent sur toutes les surfaces de la machine à traire.
Les études menées sur PiloTraite ont permis de mieux connaître les biofilms qui s’installent sur toutes les surfaces de la machine à traire.
« Les biofilms sont très résistants, du fait du mucus qui les protège et de la diversité des microorganismes qui les constituent et permettent l’apparition de mutants par échange de gènes, ce qui peut rendre la désinfection impossible, explique Cécile Laithier, de l’Idele. Les machines à traire, où il y a de l’eau, de l’air, des sucres, de la matière grasse, sont très favorables aux biofilms. »
Trois types de microorganismes venus de l’air, de l’eau, de la litière, des végétaux, peuvent constituer les biofilms de la machine à traire : la microflore utile (flore acidifiante, flore d’affinage, levures, moisissures) ; la microflore d’altération (pseudomonas, bactéries butyriques, Escherichi coli…), responsable d’altération de la qualité sensorielle et technologique du lait ; et la microflore pathogène (listeria, salmonelles, Staphylococcus aureus, Stec…) qui peut affecter la santé des vaches, mais aussi la santé humaine.
Une expérience unique
Pour les étudier, l'Idele, avec de nombreux partenaires, a créé PiloTraite qui reconstitue une machine à traire avec son circuit de pulsation, les circuits de traite et de lavage et des mamelles artificielles. Elle comporte aussi un outil spécifique, la « veine porte-coupons », conçu pour étudier l’installation, l’évolution et les facteurs de variation des biofilms. Les parties latérales transparentes permettent de visualiser l’écoulement des liquides. Et des coupons en inox peuvent être prélevés pour étudier les biofilms installés sur le circuit de traite.
« Nous y avons trouvé environ 300 espèces de bactéries et 70 de levures », indique Valérie Michel, d’Actalia (centre technique d’expertise agroalimentaire).
Implantation rapide
Cette installation a montré que les principaux facteurs de variation des biofilms sont la conception de l’installation, la nature des matériaux, l’entretien du matériel et les procédures de nettoyage-désinfection. « Il faut privilégier les installations petites et simples, les raccords et joints étant des niches de flores indésirables, affirme Hélène Tormo, de Purpan. Les flores sont aussi moins abondantes sur le silicone que sur le caoutchouc. Et il faut respecter les recommandations de renouvellement du matériel (manchons…) et surveiller les points à risque comme les joints. »
Il est également important d’éviter les entrées d’air et d’avoir des trayons propres et secs. Les études sur Pilotraite ont montré qu’un biofilm s’implante avant 42 jours avec un alcalin non chloré, un peu plus tard avec un alcalin chloré.
Les premiers essais ont également montré qu’il est possible de modifier un biofilm. « On peut prélever le biofilm d’une autre machine à traire en y faisant circuler du lait UHT que l’on insère ensuite dans la première machine à traire, explique Cécile Laithier. L’implantation se fait en deux-trois jours. »
Définition
Un biofilm est une communauté de microorganismes qui adhèrent à une surface, se structurent en trois dimensions et produisent un mucus qui les protège.