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[Covid-19] À l'étranger, les filières laitières vivent des situations contrastées

Aux États-Unis, des éleveurs jettent du lait. En Allemagne, quelques laiteries appellent les éleveurs à réduire leur production. En Irlande et Aux Pays-Bas, les éleveurs produisent et les laiteries stockent à défaut de vendre. Le point de la situation connue mi-avril 2020.

Les images les plus choquantes sont venues des États-Unis et du Royaume-Uni, où des éleveurs ont dû jeter du lait certains jours. Les laiteries concernées sont très spécialisées sur des produits très dépendants de la restauration hors foyer (RHF). Par exemple, le lait frais au Royaume-Uni. « Aux États-Unis, 45 % des fromages sont consommés en RHF ! Difficile quand on est très spécialisé de passer des gros conditionnements à des préparations de produits de détail pour les magasins. Dans ce grand pays, s'ajoute le problème du manque de chauffeurs routiers depuis la crise du Covid-19 », expose Jean-Marc Chaumet, de l'Institut de l'élevage. Enfin, l'export est également en berne. Le Mexique, acheteur de 50 % des exportations de poudres de lait étasuniennes et de 25 % des fromages, voit son pouvoir d'achat baisser à cause de la dévaluation du peso face au dollar. « Les coopératives ont donc demandé à leurs membres de freiner la production, de réduire leur cheptel, et certains jours de jeter leur lait. De grosses structures comme Dairy Farmers of America ont payé du lait jeté, mais cela peut difficilement tenir dans le temps », estime Jean-Marc Chaumet. Le Congrès américain a annoncé des milliards de dollars pour aider le secteur agricole et agroalimentaire. 

Aux Pays-Bas, une filière bien organisée

En Allemagne, quelques transformateurs, le Bayern MeG (OP en Bavière)... ont demandé aux éleveurs de réduire les livraisons de lait, jusqu'à -20 % en avril par rapport à mars pour une laiterie du centre (land de Hesse). « Le Nord MeG prévient ses livreurs de ne pas produire de lait supplémentaire », ajoute l'Institut.

En Irlande, pas de pression sur la production, mais les coopératives évoquent des baisses de prix du lait, de -20 €/1 000 l dans un premier temps, qui pourraient aller jusqu'à -40 € en été.

Aux Pays-Bas, les laiteries ont mis en place un plan national d'urgence permettant de transférer du lait d'une entreprise à une autre pour pouvoir tout transformer. Mais elles préviennent « qu'en cas de saturation des capacités de transformation, le lait pourrait temporairement ne plus être collecté ».

Source : Institut de l'élevage

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