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Covid-19: Comment moduler la production laitière de votre élevage par l’alimentation

Voici les conseils de l’institut de l’élevage pour réduire la production sur le mois d’avril par l’alimentation sans pénaliser la reprise. Economie de concentré, pâturage supplémentaire…la plupart de ces leviers pour réduire la production entraine une baisse du coût alimentaire qui permet de compenser en partie la baisse de volume.

 

1- Une affaire de rapport énergie-azote

L’optimum pour produire du lait et du TP est un rapport PDI/UFL autour de 100g. Quel que soit le niveau de production, il faut maintenir un équilibre énergie-azote entre 95 et 105 g PDI/UFL. « Au-delà on ne gagne pas grand-chose, en dessous on baisse vite », rappelle Benoît Rouillé, d’idele.

2 - En système pâturant : réduire l’apport de maïs

La période est propice pour réduire l’apport de maïs à l’auge, et ainsi réduire le coût de production. « Vous pouvez le réduire plus fortement  que d’habitude ». C’est d’autant plus vrai si les stocks sont limités. En pratique, il s’agit d’atteindre le plus vite possible 50% d’herbe dans la ration, ce que l’on obtient en général dès que les vaches disposent de 20 ares d’herbe/vache, à condition que la pousse de l’herbe soit suffisante (40kgMS/ha/jour).

La baisse de maïs doit être accompagnée d’une réduction importante du correcteur azoté : au-dessus de 12 kg MS/VL/jour de maïs, Benoît Rouillé préconise 175 g de tourteau de soja par kg MS maïs (ou 265 g de tourteau de colza), entre 8 et 12 kg MS/vache/jour de maïs, 100g de soja par kg MS maïs (ou 150 g de colza). En dessous de 8 kg MS de maïs, on peut arrêter le correcteur azoté.

3- Adapter la stratégie de pâturage à l’objectif

Avec un objectif de limitation de production de lait : favorisez une stratégie de pâturage sévère en réduisant la hauteur de sortie des parcelles à 4-5 cm. Le risque, sans retour des pluies est de manquer d’herbe au tour prochain ou d’avoir un redémarrage plus lent.

Sans objectif de limitation de la production : augmentez la surface offerte au pâturage et sortez des parcelles à 6 cm et pas moins. Tournez plus vite sur les parcelles et complétez au besoin avec un fourrage conservé. 

4- Concentré de production : réactif mais peu efficace

« Au-delà d’une ration de base équilibrée entre 95 et 105 gPDI/UFL, on n’obtient jamais plus d’1 kg de lait par kg de concentré de production supplémentaire », affirme Benoît Rouillé. Ceci s’explique:

1) par la substitution fourrage/ concentré qui se traduit par une baisse de l’ingestion fourragère (-0,3 UFL quand on distribue 1 UFL de concentré).

2) par des interactions digestives (-0,1 UFL)

3) par une consommation d’énergie vers le poids et l’état corporel.

Au final, sur 1 UFL, il ne reste pour le lait et le TP que 0,4 UFL. Ces données sont confortées par quatre essais menés sur la ferme expérimentale de Trévarez avec une ration de base à 100 gPDI/UFL : ont été obtenus au maximum 0,8 kg lait /kg de concentré (et en moyenne 0,5 kg de lait). Ceci est vrai, d'après un autre essai mené à Trévarez,  quel que soit le stade de lactation.

A retenir:

° Plus on part d’une ration initiale avec une stratégie économe en concentré, plus la réponse au retrait de concentré sera marquée. Ceci qu’il s’agisse d’une ration à base de maïs , mixte, ou à base de foin.

° L’efficacité du concentré au pâturage est la même quel que soit le niveau de production et le niveau de concentré apporté (essai Inra)

5 - Baisse du correcteur azoté : à utiliser avec parcimonie

Diminuer le correcteur azoté a un impact rapide sur la production de lait. Ce levier est utilisable sur les rations 100% auge ou avec une faible part de pâturage. L’impacvt est marqué car on baisse rapidement le rapport PDI/UFL. Supprimer 2 kg de soja  entraine une baisse de 20 g PDI/UFL  et  de 5kg de lait/vache/jour : à éviter car compromet par la suite la reprise de production. La remontée ets beaucoup plus lente que la baisse car on baisse aussi l’ingestion (de 2,2 kg). En supprimant 1 kg de correcteur azoté, la production diminue de 1,7 kg/vache/jour.

Points de vigilance

° Attention aux effets à long terme sur les VHP : on baisse vite mais on remonte lentement sans revenir au niveau initial.

° Eviter les changements alimentaires trop brusques : intégrez des transitions (1kg de concentré tous les 3 jours, minimum 7-10 jours de transition pour les fourrages)

 

A lire aussi : Quatre leviers pour baisser la livraison ce printemps

 

Réduisez-vous la production laitière sur votre élevage?

 

 

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