Comment entretenir son robot en 5 points pour réduire le risque mammites
Une observation quotidienne et quelques gestes simples pour éviter les points d’encrassement permettent de limiter les contaminations au robot et de réduire les mammites.
Une observation quotidienne et quelques gestes simples pour éviter les points d’encrassement permettent de limiter les contaminations au robot et de réduire les mammites.
« Avoir des mammites en système robot n’est pas une fatalité », souligne Stanislas Desvois, référent robot à Littoral Normand. « Un robot de traite fonctionnant en moyenne 7 500-8 000 h/an, un Certi’traite à la mise en route et un Opti’traite une fois par an sont nécessaires. Les données qualité du lait du robot doivent également être analysées et il faut réagir vite. Mais il est important aussi que l’éleveur observe quotidiennement son robot, pour détecter d’éventuels dysfonctionnements et limiter les points d’encrassement qui sont à l’origine de contaminations des vaches entre elles. »
Les constructeurs préconisent d’observer chaque jour deux cycles entiers de fonctionnement du robot, pour vérifier que tout se passe normalement, qu’il n’y a pas de bruit inhabituel… Par manque de temps, ces observations sont rarement réalisées. « Il est pourtant essentiel de regarder certains éléments du robot chaque jour ou chaque semaine et éventuellement d’intervenir, avec des préconisations propres à chaque marque, insiste Stanislas Desvois. L’objectif est notamment d’éviter l’encrassement de tous les éléments en contact direct ou indirect avec la mamelle. »
Respecter la durée de vie des manchons et des brosses
Sur les robots Delaval, les manchons en caoutchouc doivent être changés toutes les 2 500 traites, soit tous les 20-21 jours pour 60 vaches. « Si on les garde même 200 traites de plus et qu’il y a déjà des mammites, le problème va s’aggraver. Il faut respecter les préconisations et réagir à la première alerte. » Sur les robots Lely et GEA, les manchons en silicone doivent être changés toutes les 10 000 traites, soit environ tous les deux mois.
Concernant les brosses, Lely préconise de les changer toutes les 30 000 traites, soit tous les 6 mois. « Si elles sont souples au toucher, même si elles paraissent en très bon état, très propres et très blanches, il faut les changer. Il est intéressant aussi d’avoir deux jeux de brosses et de les intervertir à chaque changement de manchons, soit toutes les 10 000 traites. » Cela laisse le temps de les désinfecter en profondeur en les plongeant pendant 2-3 jours dans une solution de peroxyde. Les brosses doivent ensuite être stockées à l’abri dans un endroit propre pour être réinstallées au prochain changement de manchons.
Vérifier la désinfection des brosses
« Si l’eau de rinçage des brosses est claire, ce n’est pas normal, souligne Stanislas Desvois. Il faut qu’il y ait de la mousse sous le robot et s’assurer que les brosses trempent entièrement dans la solution. Elles doivent sentir le peroxyde. Si quand on les touche, il y a du gras, c’est qu’il y a un problème. » Un sol glissant sous le robot signifie aussi que du lait tombe quelque part. Et si le béton n’est pas attaqué, alors que les désinfectants sont très caustiques, c’est qu’il y a un problème.
Autre possibilité : regarder la consommation de produit. Sur un robot Delaval, où la désinfection est entièrement chimique, la consommation pour 65 vaches doit être de 15-20 litres par mois. Un bidon de 60 litres doit donc durer environ 3 mois. « Nous conseillons de marquer la date d’ouverture sur le bidon. Si au bout de 1,5 mois, le bidon est encore presque plein, c’est que le robot ne consomme pas assez de désinfectant et il faut en chercher la raison. »
Désinfecter tous les points de contacts
La casquette qui protège les manchons sur les robots Lely n’est pas désinfectée en routine. Or, quand on nettoie le robot, des éclaboussures se logent sous la casquette. Comme celle-ci tend à se plier avec le temps, le dessous de la casquette touche alors les manchons à chaque traite. « Il faut la retourner, laver sous la casquette et passer de l’acide de machine à traire avec un petit pulvérisateur deux fois par jour. »
De même quand le bras du robot branche les trayons arrières, il touche les attaches des mamelles où vivent des bactéries. Il est donc essentiel de désinfecter le capot du bras deux fois par jour. Sur les robots Delaval, quand les manchons se décrochent, ils viennent taper sur le « tablier ». Ce tablier est souvent très encrassé. Il est donc important de le nettoyer plusieurs fois par jour et de le désinfecter. Le nettoyage au jet haute pression à l’eau chaude est également efficace. De même, quand le robot branche les trayons arrière, les trayons avant touchent le pied de caméra, qui doit être nettoyé plusieurs fois par jour. « Il faut détecter tous les endroits où il y a un peu de résidu et ne pas laisser s’installer un seul encrassement », insiste Stanislas Desvois.
Vérifier la désinfection vapeur
La désinfection des manchons sur les robots Lely se fait à la vapeur grâce au Lely Pura, une résistance plongée dans un réservoir de 200 ml qui fonctionne 24 h/24. Si l’eau est trop calcaire, la résistance s’entartre très rapidement et ne chauffe pas assez l’eau, qui n’atteint pas alors les 4 à 5 bars nécessaires pour désinfecter les manchons en profondeur. « Au-delà d’une dureté de l’eau de 10°TH, il faut apporter un adoucisseur d’eau. » Il est également conseillé de surveiller au moins une fois par semaine le manomètre du Pura, car il n’y a pas d’alarme. « Si on ne voit pas de vapeur, il faut regarder le manomètre. Celui-ci étant caché derrière un capot, cela implique de démonter ce capot. Une possibilité est de faire un trou à la scie cloche et d’y coller un petit plexiglas qui protège le manomètre mais permet de le voir en permanence. » Ces vérifications doivent être faites chaque jour et sur tous les robots de l’élevage.
Mesurer le volume de solution utilisé
Sur les robots Delaval, un back-flush assure le rinçage et la désinfection des manchons après la traite. « Ce rinçage nécessite environ 100-150 ml d’eau avec du peroxyde par manchon. Il faut vérifier qu’il est suffisant, que de l’eau tombe des gobelets avec un peu d’abondance. » On peut aussi mesurer le volume d’eau utilisé en lançant manuellement un back-flush et en plaçant le tuyau d’alimentation dans une bouteille. « À raison de 100-150 ml par manchon, il faut donc environ 1/2 litre pour les 4 faisceaux. Et cette eau doit être mousseuse et sentir le peroxyde. » L’opération doit être répétée 2-3 fois et réalisée sur tous les robots en s’assurant que le volume est à peu près identique sur tous.
Sur les robots Delaval, où les manchons sont rangés la tête vers le bas, avec une grande longueur de tube au-dessus, il faut vérifier qu’il n’y a pas de retour de lait dans les manchons. Si le robot n’est pas saturé, du lait a en effet le temps de redescendre dans le manchon. En mettant les doigts dans celui-ci, on peut vérifier qu’il n’y a pas de lait résiduel lorsque le robot n’a pas trait depuis plusieurs minutes. S’il y a des gouttes de lait, il est possible d’allonger la durée du vide haut après décrochage pour un assèchement plus fort des manchons.