Video - « Le valet de ferme est l’investissement matériel le plus utile de l’élevage »
Arthur Danière, producteur laitier dans l’Orne, ne tarit pas d’éloges envers sa minichargeuse utilisée quotidiennement pour de multiples travaux. C’est même l’engin qui réalise le plus d’heures sur l’exploitation.
Arthur Danière, producteur laitier dans l’Orne, ne tarit pas d’éloges envers sa minichargeuse utilisée quotidiennement pour de multiples travaux. C’est même l’engin qui réalise le plus d’heures sur l’exploitation.
« Avec 1 000 heures effectuées par an, le valet de ferme est l’engin qui tourne le plus dans l’élevage. Tout le monde l’utilise sans appréhension et il fonctionne tous les jours pour différentes tâches. C’est clairement l’investissement matériel le plus utile que j’ai réalisé depuis mon installation en 2021 », souligne Arthur Danière, producteur laitier à Crouttes dans l’Orne. Cet agriculteur, âgé de 24 ans, est à la tête d’une exploitation de 200 vaches laitières, qui emploie cinq salariés et dispose d’une SAU de 350 hectares. Il a investi en septembre 2022 dans une minichargeuse Avant, afin de mécaniser des travaux quotidiens comme le nettoyage des 220 logettes et la repousse de la ration sur la table d’alimentation. « La simplicité de conduite et la vue directe sur le chargement rendent cette machine facile à prendre en main. Mes trois salariées responsables d’élevage la conduisent sans difficulté, alors qu’elles ne montent pas sur les tracteurs, ni sur le chargeur télescopique. » Animé par un moteur diesel Kubota de 26 chevaux, le valet de ferme articulé Avant 528 (prix catalogue sans option : 35 750 euros HT) dispose d’un bras télescopique levant à une hauteur maximale de 2,80 mètres. Il affiche une capacité de charge d’environ 750 kg et pèse sans outil 1 600 kg avec ses masses latérales optionnelles (2 x 90 kg). « Sa légèreté est un des critères qui m’a séduit, car il est possible de circuler sans danger sur les caillebotis de la stabulation, indique l’éleveur. Il nous permet, par exemple, de porter rapidement assistance à des vaches malades (fièvre de lait) ou blessées sous le bâtiment. Auparavant, sans cet engin, nous perdions du temps à fixer un palan sous la charpente pour relever les bêtes. Il n’est en effet pas possible de rouler avec le tracteur de 100 chevaux et son chargeur frontal sur les caillebotis, dont la charge admissible est limitée à 2,5 tonnes par essieu. »
Une très faible consommation de GNR
La chargeuse Avant 528 évolue à une allure maximale de 12 km/h, mais ceci ne constitue pas un problème chez Arthur Danière, puisqu’elle circule principalement dans la cour de ferme. Son petit moteur présente l’avantage d’être peu gourmand. « Pour 20 heures en moyenne par semaine, il faut environ 30 litres de GNR, soit une consommation horaire de 1,5 litre. » Dans l’exploitation, ce petit automoteur porte-outil fonctionne deux fois par jour avec le repousse-fourrage Tuchel à vis sans fin. Il est également utilisé dix minutes deux fois par jour avec le nettoyeur de logettes Tuchel à brosse rotative et trémie pour l’épandage de farine de paille, un équipement adapté par le concessionnaire Josse. « Après chaque intervention sur les logettes, nous nettoyons systématiquement la minichargeuse à l’eau, afin de ne pas ramener de lisier sur la table d’alimentation. L’opération est rapide et en plus, elle est facilitée par les capots arrondis qui se lavent facilement. Comme il est aisé de monter et de descendre du poste de conduite, le changement d’accessoire ne prend que quelques secondes. Toutefois, lors du renouvellement, j’opterai pour le déverrouillage hydraulique de l’outil, afin de gagner en confort en n’ayant plus à manipuler les deux petits verrous mécaniques. Je choisirai également le bras à parallélogramme pour la précision, ainsi que le monolevier plus évolué, qui intègre sur son pommeau la commande du télescopage. Sur ma machine, cette fonction est pilotée par une manette indépendante située à côté du levier en croix. »
Un véritable engin multifonction
La minichargeuse sort aussi dans les prairies pour nettoyer sous les 12 kilomètres de fils délimitant en de nombreuses parcelles les 60 hectares dédiés au pâturage tournant dynamique. Pour cette activité, elle attelle un broyeur sous clôture de marque Avant. « Notre exploitation se situe dans une zone vallonnée et cette machine articulée dépourvue d’oscillation transversale se révèle stable et sécurisante, y compris dans les champs pentus. » Le valet de ferme reçoit une benne multifonction, une fourche à palettes ou un pique-balle pour les autres travaux dans la cour. Arthur Danière a même adapté un godet pour remplir directement les agglos bancheurs sur ses chantiers de maçonnerie. Le valet de ferme se voit attribuer d’autres tâches de manutention, telles que le déchargement des palettes de semences, la manipulation de balles de paille dans les bâtiments… Il dispense le télescopique de faire du bricolage. Ce dernier ne réalise que 600 heures par an, principalement au curage de bâtiments et au ramassage des balles de paille et de foin. « Vu les différences de prix d’achat et de consommation de GNR entre les deux, il se révèle plus économique de travailler en priorité avec la minichargeuse, car le coût horaire d’utilisation n’est pas le même. » L’agriculteur ne pourrait plus se passer de ce petit engin et prend désormais en compte ses capacités d’intervention lors de la conception de nouveaux bâtiments. Ainsi, les niches de la nouvelle nurserie de 100 places seront nettoyées avec le valet de ferme.
En chiffres
5 salariés
200 vaches laitières
1,5 million de litres de lait produit, dont 1 million transformé en camembert et crème
350 ha de SAU
200 ha de prairies
100 ha de maïs ensilage
50 ha de céréales et mélanges céréaliers
100 % ou presque d’autonomie alimentaire
1 000 heures par an avec le valet de ferme
600 heures par an avec le chargeur télescopique
L’exploitation laitière métamorphosée en trois ans
Les évolutions apportées par Arthur Danière dans l’exploitation qu’il a rachetée en 2021 à Crouttes (Orne) sont impressionnantes. « À mon arrivée, le site comptait 260 ha de SAU, un salarié, deux robots de traite et 90 Prim’Holstein conduites en hors-sol. Aujourd’hui, j’emploie cinq personnes et le troupeau se compose de 200 vaches laitières, dont 55 % de Normandes, AOP oblige. La stabulation a été agrandie et les robots ont laissé place à une salle de traite 2x16. Les vaches ont aussi retrouvé les prairies », précise l’éleveur non originaire du milieu agricole. Arthur Danière, âgé de 24 ans, vise les 100 % d’autonomie alimentaire sur son élevage et il y est presque. Il n’a d’ailleurs pas lésiné pour valoriser 60 ha en pâturage tournant dynamique en installant 12 km de clôture et en encaissant 3 km de chemin. La reprise récente d’un second site à 2 km a porté la SAU à 350 ha. Mais le jeune éleveur ne s’est pas arrêté là, car il a dû, en urgence, fin 2023, prendre la gérance de la fromagerie de Beaumoncel à Camembert (Orne), à la suite du décès du propriétaire. Une nouvelle mission qui l’amène à encadrer une dizaine de salariés supplémentaires.