Blé
L'AGPB pressée d'avancer sur le dossier de l'Assurance récolte
Si la récolte s'est avérée correcte en volume, la qualité étant un sujet plus sensible, les céréaliers connaissent des situations très différentes en fonction des zones géographiques. De plus, les coûts de l'approvisionnement en engrais azotés ou en énergie ont progressé.
Si la récolte s'est avérée correcte en volume, la qualité étant un sujet plus sensible, les céréaliers connaissent des situations très différentes en fonction des zones géographiques. De plus, les coûts de l'approvisionnement en engrais azotés ou en énergie ont progressé.
"Imaginez un producteur qui voit les prix actuels du blé mais qui n'a rien à vendre", a déclaré Eric Thirouin, président de l'AGPB, à l'occasion de la conférence de rentrée de l'organisation professionnelle le 7 septembre à Paris, soulignant la grande hétérogénéité des situations individuelles en France concernant la récolte de blé 2021. Dans la Marne, les incidents climatiques ont généré des pertes allant jusqu'à 3.5 M d'euros et dans l'Aisne, ce sont près de 10 000 ha qui ont été inondés et 10 000 ha qui n'ont pu être récoltés selon le président de l'AGPB. "La réalité est dramatique" dans certaines exploitations" a-t-il regretté, "d'où la nécessité d'avancer sur l'Assurance".
Lire aussi : La récolte française de blé tendre 2021 ne dépasserait pas les 35 Mt
De son côté, Philippe Heusele, président de France Export Céréales, a estimé que si "la récolte a été difficile", "la tension sur les prix nous fait plaisir". Mais il s'agit d'un pic donc "il faudra être dans la gestion de risques". Et de conclure sur la nécessité d'avancer sur ce sujet au travers du dossier Assurance. "Nous avons une grosse attente vis à vis de ce gouvernement. Il existe des catastrophes naturelles aussi au niveau de l'Agriculture. Nous attendons donc des actes pour l'automne sur l'Assurance récolte" a martelé Eric Thiroin.
"Depuis deux années, nous (les céréaliers, ndlr) avons le revenu agricole le plus bas de l'ensemble de la profession. L'an passé, les producteurs de blé recevaient en moyenne 6000 euros/an, nous espérons atteindre le double cette année", estime Eric Thirouin. Mais "les cours du blé tendre ont atteint un pic, ce ne sera peut être pas pareil tout le long de la campagne. Et il faut rappeler que l'agriculteur ne touche pas le prix du blé Rendu Rouen lorsqu'il vend à son organisme stockeur. Il y a de la réfaction, du classement...", rappelle le président des Céréaliers.
Côté intrants, les prix ont également fortement renchéri, comme les carburants, limitant ainsi les gains pour les producteurs cette année. L'occasion pour Eric Thirouin de dénoncer la taxe à l'importation sur l'azote, "un sujet capital" pour l'AGPB. "Quand les prix sont bas, on peut la comprendre, mais quand les prix explosent quel est l'intérêt de cette taxe antidumping ?" s'interroge t-il. "L'année 2022 s'annonce très élevée en terme de charge, avec 25% de hausse estimée", a conclu Eric Thirouin.
Lire aussi : Blé dur : l’Ouest et le Sud-Ouest en souffrance, rapporte Arvalis-Institut du Végétal