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Marchés céréaliers mondiaux
Volumes records de maïs, à 766 Mt

La progression de la production américaine de maïs gonfle le bilan mondial. Cette amélioration éclipse la détérioration des récoltes de blé et d’orge

EN HAUSSE. Dans son dernier rapport, le Conseil international des céréales (CIC) table sur production mondiale de céréales de 1.655 millions de tonnes soit 2 Mt de plus qu’en août. En effet, de meilleurs rendements de maïs aux états-Unis et des perspectives améliorées au Brésil font plus que compenser une nouvelle détérioration des conditions pour le blé et l’orge en Australie et une baisse des estimations pour toutes les céréales dans l’Union européenne.

Les prévisions de consommation sont légèrement baissées à 1.669 Mt, soit 46 millions de plus que l’an dernier. Jusqu’ici, des prix d’exportation records et la flambée des coûts de transport maritime n’avaient guère eu d’impact sur le total de l’utilisation de céréales dans l’alimentation humaine, mais certains utilisateurs d’aliments pour animaux se détournent du blé et de l’orge en faveur du maïs et du sorgho dont l’offre est plus abondante.

Les cours céréaliers élevés ralentissent légèrement la croissance de la filière des biocarburants, mais ses besoins en céréales devraient tout de même afficher une hausse de 40 Mt (62 %) par rapport à 2006/2007. Les projections de stocks céréaliers à la fin de 2007/2008 font 244 Mt, 2 Mt de plus que les prévisions d’août : ils seront quelque peu renfloués aux états-Unis, mais accuseront une forte baisse dans l’UE.

Les échanges mondiaux de céréales sont projetés à 222 Mt, 2 millions de plus que le mois dernier et seulement 1 Mt de moins que le record de 2006/2007. Une hausse des expéditions de maïs et de sorgho compense en effet les réductions pour le blé et l'orge. Les prévisions d’exportations de céréales aux états-Unis sont relevées – la cadence des ventes étant exceptionnellement rapide – alors que les expéditions de l’Australie, du Canada et de l’UE sont placées en retrait du fait de leurs disponibilités limitées.

Volumes de blé en retrait de 6 Mt sur le mois, avec la faible récolte australienne

La production de blé est désormais placée à 601 Mt, 11 Mt de plus que l’an dernier, mais en baisse de 6 Mt sur août en raison de la vive détérioration des perspectives en Australie. Les estimations pour l’UE, le Maroc et l’Afrique du Sud sont également réduites mais il y a des hausses pour l’Argentine, la Chine, l’Inde et le Kazakhstan.

Le total de la consommation est projeté à 612 Mt, 2 Mt de moins que le mois dernier et seulement 3 Mt de plus qu’en 2006/2007. Les disponibilités limitées et la flambée des prix réduisent l’utilisation dans l’alimentation animale à 93 Mt, 4 Mt de moins que l’an dernier. Malgré la forte hausse des prix du blé et des coûts de transport, le total de l’utilisation dans l’alimentation humaine devrait tout de même augmenter de 3 Mt, à 444 millions. Pour atténuer l’impact des prix élevés, certains pays ont assoupli les droits d’importation ou augmenté les subventions à la consommation.

Les stocks de blé dans les cinq principaux pays exportateurs devraient chuter de 13 Mt pour s’effondrer à 25 millions, leur niveau le plus bas en 34 ans et 4 millions de moins que le mois dernier. Les projections de stocks américains, avec moins de 9 Mt, seront à leur niveau le plus bas depuis 1951/52.

Les échanges mondiaux de blé sont désormais estimés à 105 Mt (-2 millions sur août). Les prix élevés incitent certains pays importateurs comme l’Iraq et l’égypte à prélever sur leurs stocks, alors que dans d’autres, comme le Nigeria, c’est la consommation qui est diminuée. Les prévisions d’exportations par l’Argentine, les états-Unis, la Russie, le Kazakhstan et la Chine sont plus élevées que le mois dernier mais, du fait de l’offre limitée, les ventes de l’Australie, de l’UE et du Pakistan sont en repli.

Les premières indications suggèrent une hausse des semis de blé pour la moisson de 2008 tandis que les producteurs réagissent à des prix records. Les conditions d’ensemencement du blé d’hiver dans l’hémisphère nord sont dans l’ensemble favorables et l’essor général des superficies pourrait être comparable à la hausse de 3 % (6 Mha) enregistrée en 2007. Toutefois, l’étendue des semis dépendra des conditions météorologiques et de la rentabilité probable des autres cultures.

Le maïs plus demandé face à la tension des cours des autres céréales fourragères

Les prévisions de production de maïs se situent à un niveau record de 766 Mt, 10 % de plus que l’an dernier. La hausse de 11 millions par rapport aux dernières prévisions est surtout due aux perspectives très favorables aux états-Unis, où la récolte est placée à un gigantesque 337 Mt, 69 millions de plus qu’en 2006.

La consommation mondiale est estimée à 765 Mt, 3 millions de plus qu’en août, tandis que la hausse marquée des prix du blé et de l’orge encourage les éleveurs à utiliser davantage de maïs dans les rations animales. Si l’on s’attend toujours à ce que beaucoup plus de maïs qu’en 2006/2007 soit utilisé pour la fabrication d’éthanol, les estimations font 3 millions de moins que le mois dernier.

Le total des stocks de clôture est projeté pour le maïs à 103 Mt, 7 millions de plus qu’un mois plus tôt. L’essentiel de la hausse intervient aux états-Unis où les stocks de report pourraient faire 13 millions de plus qu’en 2006/2007, alors que les stocks reculeront en Chine et dans l’UE. Les échanges en 2007/2008 sont placés à un niveau record de 91 Mt, en hausse de 3 millions par rapport au mois d’août.

Les projections d’importations par l’UE sont rehaussées à 7,5 Mt (le Brésil étant son principal fournisseur), alors que les expéditions de plusieurs pays du Proche-Orient sont également révisées à la hausse. Les exportations américaines devraient atteindre 57 Mt, leur niveau le plus élevé en 18 ans, mais l’Argentine et le Brésil vont aussi expédier des volumes exceptionnellement élevés.

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