COT'Hebdo Céréales
Ventes techniques et pression récoltes font dégringoler les prix du blé tendre
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie et maïs) et des coûts du fret fluvial sur le marché physique français entre le 12 et le 19 juin 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie et maïs) et des coûts du fret fluvial sur le marché physique français entre le 12 et le 19 juin 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
Les prix du blé tendre ont fortement décroché entre les séances du 12 et du 19 juin sur Euronext et le marché physique français, suivant notamment la baisse observée sur le CBOT à Chicago.
D’importantes ventes techniques sont survenues sur le contrat à terme états-unien. De plus, les conditions de culture sont bonnes aux États-Unis. Le taux de cultures de blé d’hiver se développant dans des conditions "bonnes à excellentes" a été remonté de 2 % par l’USDA d’une semaine sur l’autre, pour atteindre 49 %. D’après la même source, 27 % des récoltes sont achevées, contre 14 % en moyenne lors des cinq dernières années.
L’analyste SovEcon rapporte de très bons rendements dans l’oblast de Krasnodar (Russie) en blé tendre. Néanmoins, les coupes n’en sont qu’à leurs débuts, et d’autres secteurs pourraient être bien moins productifs. Il ajoute que les semis de printemps sont terminés. Autre élément baissier : les exportations de la Russie restent très dynamiques, témoignant de la bonne compétitivité du pays à l’export. SovEcon les estime à 4 Mt en juin, contre 3,8 Mt précédemment.
Au Canada et en Australie, l’humidité des sols est jugée bonne, élément favorable aux cultures.
Sur le marché physique français, l’activité n’est pas débordante. Les vendeurs restent réticents, ne sachant pas ce qui va être collecté. Les craintes quant aux effets des maladies sur les grains ne sont pas atténuées par les nouvelles pluies attendues jusqu’à la fin de cette semaine. Les meuniers sont également discrets. Dans le Sud-Ouest, l’origine hexagonale est toujours peu attractive vers l’Espagne, qui dispose d’une meilleure récolte que l’an dernier, et qui peut se procurer via le port de Tarragone des marchandises moins onéreuses. Les FAB procèdent à quelques couvertures.
Toujours pas de navire en vue
Les coûts du fret fluvial n'ont pas évolué entre le 12 et le 19 juin, en l'absence de nouvelles affaires traitées. Sur le bassin de la Seine, l'activité à destination du port de Rouen est nulle, faute de navire à charger en vue. Le marché nord-communautaire est tout aussi calme. Les exportateurs manquent de visibilité sur les perspectives d'expéditions à la veille des moissons. Dans ce contexte, les silos portuaires et en rase campagne ne désemplissent pas, faisant monter d'un cran l'inquiétude des opérateurs, au vu de l'arrivée dès la semaine prochaine a priori des premiers lots d'orge dans l'hinterland du port rouennais.
Rien à signaler du côté de la navigabilité du Rhin et de la Moselle.
Kévin Cler et Karine Floquet
Maïs
Bonnes conditions de culture aux États-Unis
Les cours du maïs ont cédé du terrain entre les 12 et 19 juin sur Euronext et le marché physique hexagonal, compte tenu de l’effritement observé à Chicago. Les conditions de cultures sont bonnes aux États-Unis, constituant le principal élément baissier. En France, la graine jaune continue d’être compétitive en formulation, déclenchant quelques affaires, sans emballement. La marchandise ne s’exporte guère, manquant d’attractivité aux yeux des acheteurs belgo-néerlandais et espagnols.
Orge fourragère
Recul des prix dans le sillage du blé tendre.
Les prix de l’orge fourragère ont décroché d’une édition à l’autre, à l’image du blé tendre sur le marché physique français. Le marché reste calme dans l’ensemble. La graine s’exporte peu vers les clients européens, manquant de compétitivité. La récolte en Espagne s’avère bien meilleure que l’an dernier, pesant sur les primes dans le Sud-Ouest. Du coup, les FAB français sont ceux qui se manifestent le plus. Rappelons que la récolte a débuté dans le Sud-Ouest, avec des résultats pour le moment mitigés. Mais aucune conclusion ne peut être tirée.
Orge de brasserie
Poursuite de la baisse des prix
Les prix de l'orge de brasserie sur le marché physique français ont encore reculé entre le 12 et le 19 juin sur la nouvelle campagne, la récolte 2023 n'étant plus cotée désormais. Quelques affaires ont été traitées en variétés de printemps. En variétés d'hiver, les opérateurs attendent les premiers échos de récolte en termes de quantité et, surtout, de qualité pour se positionner sur le marché.
Blé dur
Les cours ploient sous la forte concurrence internationale
Les prix du blé dur ont régressé entre les 12 et 19 juin, compte tenu de la forte pression exercée par la concurrence internationale. L'origine canadienne est très compétitive. La demande portuaire est au point mort. Les offres au départ du Sud-Est sont souvent dotées d’une prime à cette époque de l’année, en raison de leur disponibilité précoce et de leur qualité. Raison pour laquelle le prix en départ est plus élevé qu’en rendu Port-La-Nouvelle. Enfin, un intérêt de l’Italie serait rapporté, bien qu’il ne soit pas des plus pressants.
Kévin Cler et Adèle d'Humières
Blé tendre
- Avancée des récoltes aux États-Unis, échos de rendements.
- Échos de rendements en Russie.
- Dynamique des exportations russes.
- Tensions Algérie-UE et Chine-UE.
- Pluies en France, affectant les cultures.
Orges
- Conditions de cultures en Australie, pour le moment bonnes.
- Précipitations dans l’Hexagone.
- Dynamique de l’activité portuaire française, pour le moment amorphe.
Maïs
- Conditions de cultures aux États-Unis, attention aux conditions chaudes et sèches attendues dans les prochains jours.
- Conditions de cultures en Chine, informations contradictoires pour le moment.
- Niveau de la pression vendeuse en France.
Kévin Cler