Aller au contenu principal

Valoriser l’atout santé du pain

La filière tente de dynamiser les ventes de pains en mettant en avant leur qualité nutritionnelle

REHABILITER l’image nutritionnelle des pains : c’est l’objectif que l’Observatoire du pain s’est fixé lors de sa création en 2006 pour donner suite aux premiers travaux menés par la Collective du pain. Un pari « en partie réussi », selon Olivier Deseine, vice-président de l’ANMF (Association nationale de la meunerie française) et président de la commission communication de l’Observatoire. « Le pain ne fait quasiment plus l’objet de critiques chez les professionnels de la santé, ce qui illustre la montée en puissance de notre action », estime-t-il. L’Observatoire du pain passe donc à la seconde étape : relancer la consommation. La stratégie ? « S’appuyer sur ses valeurs nutritionnelles. » Il organise d’ailleurs le 3 février son premier colloque, destiné aux médecins et acteurs de la filière. Arborant sa naturelle teinte scientifique, il s’attardera sur le comportement alimentaire des Français, et en particulier leur rapport au pain, en se basant sur une étude du Credoc.

Une action pédagogique à mener

Santé, praticité, plaisir sont les piliers de l’alimentation relevés par le Credoc. Si le “plaisir” arrivait en tête des déterminants en 2004, il a été récemment détrôné par la composante “santé”. De quoi légitimer la stratégie de l’Observatoire ! Celui-ci a dans un premier temps cherché à établir des données scientifiques –donc objectives et représentatives– faisant jusqu’alors défaut. Plusieurs études ont été lancées. Un travail de longue haleine qui s’est déjà traduit, l’été dernier, par l’établissement de tables nutritionnelles de pains représentatifs de l’offre. Restait à en diffuser les résultats jusqu’au consommateur. « N’étant pas formés à la nutrition, meuniers et boulangers estiment manquer de crédibilité », explique Olivier Deseine. De plus, une file d’attente aux heures de pointes ne semble pas être le meilleur contexte pour engager un débat sur la question. L’information est alors présentée, chez le boulanger, sous forme de dépliants. Accessibles au plus grand nombre, ils constituent un relais simple et pratique des données. L’Observatoire du pain a également cherché à sensibiliser le corps médical en proposant guides pratiques thématiques et des lettres d’information qui leur sont adressés tous les trois mois. En parallèle, une action de sensibilisation a été faite dans les salles d’attente des cabinets médicaux, avec la mise à disposition des patients de fascicules sur l’alimentation, la nutrition et le pain. « Notre démarche a été saluée, notamment par les généralistes, qui ne sont pas formés à la nutrition et manquent d’information », rapporte Olivier Deseine. « Les nutritionnistes ont, eux, trouvé dans la table de composition nutritionnelle un outil précieux de prescription. »

De 385 g/jour en 1950, la consommation de pain en France est ancrée à 140/150 g depuis dix ans. « Si la quantité régresse, le nombre de prises est constant », relève l’étude du Credoc. Et le pain reste l’aliment le plus consommé ! Une donnée inquiétante néanmoins : les jeunes, plus sensibles à la diversification de l’offre alimentaire, en consomment bien moins que leurs aînés. Le pain doit donc se battre pour consolider sa position. Très associé à la notion de plaisir, il jouit d’une composante affective forte : « même les ados y sont attachés » ! En revanche, il est moins ludique que certains concurrents, comme les céréales du petit-déjeuner. « Un axe à creuser », estime Olivier Deseine. Autre élement déterminant pour l’avenir des pains : l’évolution des habitudes alimentaires. Pris sur le pouce, les repas se déstructurent. Et le sandwich, loin d’être banni par les nutritionnistes, est roi de l’alimentation nomade. Le pain pourrait bien sortir grand gagnant de cette tendance, renforcée par la baisse du pouvoir d’achat.


www.observatoiredupain.fr

Les plus lus

Christoph Büren, président du Groupe Vivescia (à gauche de la pancarte) et David Saelens, président du groupe  Noriap (à droite de la pancarte) ont signé au SIA 2025 un accord de partenariat portant sur la duplication du programme Transitions.
Salon de l'agriculture 2025 : Noriap rejoint le programme d’agriculture régénérative Transitions initié par Vivescia

Lors du Salon international de l’agriculture 2025, le groupe coopératif Vivescia et la coopérative Noriap, ont signé un accord…

De gauche à droite, Christophe Congues, président d’Euralis, et Philippe Saux, son directeur général.
Euralis enregistre un résultat net négatif sur la campagne 2023-2024

Face à une conjoncture difficile marquée par la contraction des marchés et la baisse des prix, notamment des céréales, le…

Evolution de l'état des sols en terme d'humidité
Tour de plaine des cultures d'hiver 2025 : faut-il craindre l’excès d’eau ?

Les récentes pluies en abondance inquiètent sur certains territoires alors que les travaux dans les champs doivent reprendre…

<em class="placeholder">granulé d&#039;engrais blancs</em>
Marché des engrais : la tension monte sur les prix

L’ascension du prix du gaz en janvier, à son plus haut niveau depuis deux ans, dope les cours des engrais, surtout ceux des…

Silos de stockage au milieu d'un champ.
« L’excès pluviométrique de cet hiver est source d’inquiétude », déclare Jean Simon d’Atlantique céréales

Jean Simon, directeur général d’Atlantique céréales, revient sur les conditions de semis et l’état des cultures en cette…

Yannick Carel (Arvalis), Patrick Jouannic (Soufflet Négoce), Charles Neron Bancel (Panzani), Clément Roux (Durum) et Nicolas Prevost (Emeric) lors de la table ronde marché du blé dur organisée par Arvalis lors de la journée blé dur du 6 février 2025
« Les prix du blé dur devraient rester stables jusqu’à la fin de la campagne », selon Patrick Jouannic de Soufflet by Invivo

Lors de la journée filière blé dur, organisée par Arvalis le 6 février dernier, une table ronde a rassemblé des acteurs du…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne