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Nutrition animale/coproduits des biocarburants
Une valorisation sous conditions

LA FRANCE s’est lancée dans une politique de développement des biocarburants ambitieuse. Le secteur de l’alimentation animale « semble, pour l’instant, le mieux placé pour valoriser les coproduits » résume Adolphe Thomas, président du Snia. Ce thème a des implications dans de nombreux dossiers de la profession et s’est invité dans les débats de l’assemblée générale du syndicat, qui s’est tenue le 24 mai dans la capitale.

Les fabricants d’aliments exigent une qualité et des volumes réguliers

L’essor des biocarburants va générer, à l’horizon 2010, 1,3 Mt de tourteaux, surtout de colza, 550.000 t de drêches de blé et 160.000 t de drêches de maïs. Mais « il y a des limites quantitatives » à l’incorporation que les fabricants d’aliments composés pourront en faire, tempère Adolphe Thomas. Les freins sont ceux liés « aux contraintes des formules auxquelles s’ajoutera celui du jeu des prix ». Les fab veulent une « garantie d’approvisionnement » tant en terme de volumes que de qualité. « Nous aspirons à une qualité standardisée sans variations d’une livraison sur l’autre. » Des travaux techniques sont en cours entre la profession et les fabricants de biocarburants, au travers de l’organisation, mais également au sein de certaines entreprises. Philippe Lecouvey, directeur de l’Ifip, appelle la profession à « bien monter au créneau » sur ce sujet et à comparer les intérêts aux risques et inconvénients liés à l’utilisation de chaque coproduit qui « reste une matière première ». L’Afssa (Agence française de la sécurité sanitaire des aliments) va, pour sa part, les observer à la loupe, comme l’assure sa directrice, Pascale Briand. Il est nécessaire d’évaluer, de manière scientifique, les risques liés à leur utilisation, de connaître précisément leurs composants et de vérifier leur innocuité. Cela suppose aussi d’apprécier leur stabilité dans le temps et de s’assurer du maintien de critères de traçabilité sécurisants pour la filière. Des analyses ont déjà été menées sur la glycérine utilisée en tant que matière première en alimentation animale.

Par ailleurs, ces coproduits, dont l’existence s’inscrit dans une logique de réduction des gaz à effets de serre, seraient parfois moins digestes. C’est notamment le cas de drêches de blé. Cela se solde par une hausse des rejets. Un élément à prendre en compte dans l’évaluation globale du gain environnemental inhérent au développement des biocarburants.

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