Une rentrée des classes difficile
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BLÉ TENDRE : dégradation des cours
En perte de vitesse depuis notre dernière édition, les cours du blé ont enregistré une très nette dégradation cette semaine, subissant de plein fouet l’effondrement des cours des céréales et du complexe soja à Chicago. Comme la semaine passée, une très forte pression des récoltes de l’hémisphère nord, combinée à une amélioration des perspectives en Australie et en Argentine, le tout amplifié par la chute des cours du pétrole pèse lourdement sur les marchés… Si la baisse semblait avoir été stoppée en ce milieu de semaine, la chute est tout de même rude. L’international continu de voir les acheteurs au marché, comme le Pakistan (achat de 80.000 tonnes), l’Egypte ou encore la Turquie, et pour l’instant, c’est toujours l’Ukraine, la Russie ou encore le Kazakhstan qui sont sollicités. En attendant, le marché français perd pied, Rouen s’affaissant de 10 euros/t par rapport à la semaine passée, dans le sillage d’Euronext qui rétrograde durement.
BLÉ DUR : toujours calme
Marché toujours limité cette semaine en l’absence des acheteurs, aux abonnés absents. Les professionnels attendent avec impatience un volume d’affaires plus conséquent que celui rencontré actuellement. Les cours s’effritent légèrement, dans le vide. A noter que le fob Séville se situe à 330 euros/t.
De son côté, le CIC a réévalué en légère hausse la production mondiale de blé dur en 2008 à 38 Mt, soit une augmentation de 3,4 Mt sur la récolte de l’an dernier, en raison de meilleures récoltes rentrées dans l’UE, en Amérique du Nord et en Afrique du Nord.
ORGE DE MOUTURE : marché en plein marasme
Longtemps resté actif sur le portuaire, le marché des orges fourragères se laisse également tirer vers le bas par la chute du blé tendre et du maïs. L’activité commerciale sur le marché intérieur reste épisodique, avec des cours qui cèdent environ 10 euros/t depuis la semaine passée.
ORGE DE BRASSERIE : plus faible
Quelques petites affaires animent tout juste le marché des orges de brasserie, sur des cours qui opèrent un retrait en règle, dans le sillage des autres céréales.
MAÏS : en perte de vitesse
Tout comme le marché du blé tendre, celui du maïs connaît une semaine de fort recul des prix, avec malgré tout une activité commerciale qui reste limitée par l’absence des vendeurs. Quelques lots ont été liquidés à destination des fabricants d’aliments espagnols en début de semaine, mais depuis la chute des cours, les vendeurs se sont retirés.
Le marché européen subit également cette forte baisse sous la pression de la forte récolte des pays d’Europe centrale.
FRETS : activité régulière
On assiste toujours à un flux régulier sur le marché des frets fluviaux cette semaine, avec un manque de cales en direction de Rouen. En conséquence, le trafic s’est fluidifié. En revanche, peu de transports toujours sur le nord UE.
Egypte : des réserves de blé pour 5 mois
Le ministre de l’industrie et du commerce égyptien Rasheed Mohammed aurait annoncé que la réserve stratégique de blé de l’Egypte, évaluée actuellement à 3,8 Mt, suffirait pour assurer la demande intérieure du pays pour les cinq prochains mois.
Roumanie : une bonne moisson 2008
La Roumanie devrait se rattraper de sa récolte de blé catastrophique de l’année dernière. Le ministère de l’Agriculture roumain table ainsi sur une récolte 2008 de l’ordre de 7,7 millions de tonnes, contre seulement à peine 3 Mt l’année dernière. Pour sa part, le CIC estime dans son dernier rapport la récolte de blé roumaine à 7,4 Mt et celle de maïs à 8,3 Mt contre 3,4 Mt en 2007.
TOURTEAUX : baisse sans affaires
La graine de soja ayant sérieusement reculé à Chicago avec le retrait du pétrole et des ventes nord américaines, et l’absence de dégâts de Gustav dans le Midwest, les prix tourteaux dérivés ont chuté en début de semaine. Les échanges ne sont pas des plus nombreux mais cette évolution pourrait convaincre la consommation de revenir aux achats. Les cours des autres tourteaux, colza et tournesol, régressent aussi mais le courant d’affaires est identique.
PROTÉAGINEUX : nouveau recul
Dans le sillage des autres matières premières, le pois a affiché des cours en baisse. La récolte est mince mais la demande est inexistante.
Les cours des féveroles sont également en retrait, l’Egypte ayant interrompue sa demande en raison des fêtes du Ramadan.
ISSUES DE MEUNERIE : peu actif
Le marché des issues est toujours très étroit et peu actif pour les sons en région parisienne. Les cours sont à la baisse surtout sur les produits blancs et demi-blancs. Il n’y a pas encore d’“effet reprise”. Les marchés de province sont déconnectés de Paris, en raison du maintien de la demande.
DÉSHYDRATÉS : plutôt inactif
Une semaine une nouvelle fois léthargique pour les luzernes déshydratées. Les prix se tassent dans un marché revendeur très peu actif. Détente également en pulpes de betterave ancienne récolte, tandis que les prix NR sont reconduits. Les opérateurs sont très prudents devant la baisse générale des marchés céréaliers. Les clients sont déjà couverts. Quelques affaires sont rapportées sur du disponible.
CO-PRODUITS : arrière toute
Nette baisse de la poudre de lait cette semaine. Les réservations de tonnage mensuelles se sont traitées à des niveaux de prix supérieur mais, depuis le marché s’est considérablement replié. En lactosérum, les prix évoluent peu sur un marché toujours calme.
Les cotations des PSC poursuivent leur recul. L’activité est restreinte dans l’attente d’une stabilisation des prix et en raison de faibles volumes disponibles. Les prix des pailles et fourrages sont stationnaires. La coupe, retardée par de mauvaises conditions climatiques, tire à sa fin dans l’est et le nord de la France. Du fait de ces retards, la paille broyée serait présente en quantité importante selon les opérateurs.
PRODUITS DIVERS: grand calme
En graineterie, la reprise est lente. Le marché est extrêmement calme, avec des cours stables. Les prix des graines fourragères sont reconduits, hormis une baisse de 10 points pour la moutarde blanche. Les récoltes se présentent mieux que prévues.
Peu d’animation en farines de poisson, sans grande évolution sur les cours. La production reste faible dans les principaux pays producteurs.
OLÉAGINEUX : baisse sous la seule influence du pétrole
Les prix du colza se sont effondrés cette semaine dans le sillage direct des cours du pétrole. Bien sûr les fondamentaux ne sont pas haussiers, la récolte au niveau mondial étant très satisfaisante mais c’est bien le nouveau retrait du baril de brut qui est responsable de la perte de 20 euros sur la semaine. L’activité a été très réduite, et ce pour plusieurs raisons. D’abord la fermeture du marché à terme de Chicago lundi en raison du “labour day” a entraîné le marché français dans l’attentisme général où seule l’évolution pétrole tirait les ficelles. Ensuite, compte tenu de l’abondance des récoltes, les acheteurs ne se sont pas montrés très agressifs. Enfin, l’amorce de la baisse et sa confirmation a générer du côté des producteurs une rétention importante selon certains opérateurs.
En tournesol, les cours reculent également, dans un contexte d’offre importante, notamment du côté des productions d’origine mer Noire très concurrentielles.