Meunerie
Toujours plus de demande pour les farines bio
Lors du Congrès des grains de Lyon, en septembre, Xavier Bernard, président du Comig et président de Groupe Bernard, a résumé la tendance en ce qui concerne l’attrait du bio en meunerie.
Lors du Congrès des grains de Lyon, en septembre, Xavier Bernard, président du Comig et président de Groupe Bernard, a résumé la tendance en ce qui concerne l’attrait du bio en meunerie.
De façon générale, je suis surpris par la rapidité de la montée en puissance du bio et m’interroge sur la pérennité de cette tendance, déclare Xavier Bernard, président du Comig (organisateur du Congrès des grains de Lyon) et président de Groupe Bernard (présent sur les segments des agrofournitures, de la collecte et des services en agronomie). Va-t-on tenir à ce rythme pour les productions françaises ? Et quid de l’arrivée du bio russe et ukrainien. Quels rôles joueront aussi les critères liés à la proximité et au raisonné ? » Avec une autre interrogation à la clé sur ce dernier sujet : est-ce que le consommateur fait bien la différence entre ce qui est bio et ce qui ressort du local ou de la proximité ?
Des interrogations partagées par Patrick Houzé, directeur du minotier bio Decollogne, également présent à Lyon : « La production de blé meunier bio est attendue aux alentours de 130 000 t cette année (110 000 t l’an passé), mais je pense que, si l’on atteint 90 000 t, ce sera déjà bien. Les besoins du marché français se situent autour de 160 000 t (140 000 t en 2017). L’importation va donc augmenter. On s’interroge sur la qualité réelle, hors physico-chimique, des blés ukrainiens ». Dans ce domaine, il apparaît difficile d’obtenir des échantillons sur cette provenance, dès lors qu’il s’agit de procéder à des analyses par un auditeur indépendant avec des échantillons plus importants.
De plus, les tensions en tout genre se multiplient sur le segment du bio : sur les prix par les grandes surfaces, sur les volumes par les industriels, sur la gestion des flux…
Une tendance à la diversité
Autres éléments qui montrent la réalité et le développement de la demande : la diversité croissante des farines disponibles sur le marché. À titre d’exemple, au Moulin Marion, on propose aujourd’hui plus de vingt farines différentes, dont l’une au millet et une autre aux lentilles (pour aussi alimenter le segment du sans gluten). Lors du salon Natexpo, fin septembre, Moulin Marion annonçait l’arrivée d’une farine fabriquée à base de graines de courges. De son côté, Moulins Bourgeois a conçu une farine de blé T55 baptisée “Ensemble. Solidaires avec les producteurs” pour le réseau Biocoop : le nom des producteurs figure sur le sac, à des fins de traçabilité. Dernier élément de tendance, l’arrivée de variétés nouvelles, ou anciennes mais abandonnées. Toujours lors de Natexpo, la filière Tritordeum (céréale méditerranéenne croisant blé dur et orge sauvage) a été officiellement lancée en France, alors qu’elle est déjà en plein essor en Espagne. Aujourd’hui dans l’Hexagone, dix-neuf structures la compose (dix producteurs, six moulins et trois ingrédientistes).