Tendances : vers une soudure délicate…
Blé tendre : au repos
Après l’accélération enregistrée depuis deux semaines, suite aux achats importants des utilisateurs du nord de la Communauté européenne et de quelques couvertures en portuaire, le marché connaît une très nette pause. Les opérateurs semblent en effet reprendre leur souffle. Ils sont aidés en cela par deux longs week-end prolongés (1 er et 8 mai) qui ne vont pas faciliter la reprise des affaires.
Même si l’on note encore quelques contrats sur la Belgique ou les Pays-Bas, le volume des transactions s’est considérablement réduit. Le retour à la normale dans les régions d’Europe centrale, qui étaient touchées par les inondations, précipite un peu plus cette baisse d’activité sur notre marché et le repli des cours qui en découle. Du côté des pays tiers, la situation est aussi peu favorable à une fermeté des cours, les dernières affaires traitées ayant été en partie couverte avec des blés ex-intervention. La NR n’est pas encore totalement sur les rails, mais avec une récolte qui devrait seulement arriver vers le 15 juillet, la soudure pourrait être délicate.
Les offres françaises à l’intervention au 2 mai représentaient 553.832 t de céréales, dont 328.097 t de blé tendre et 225.735 t d’orge. On compte en blé tendre, 259.097 t en région Onic d’Orléans, 55.950 t à Dijon, 10.850 t à Châlons-en-Champagne, 1.200 t à Paris et 1.000 t à Rouen. En orge, 104.285 t ont été offertes à Châlons-en-Champagne, 45.810 t à Orléans, 43.870 t à Dijon, 14.310 t à Poitiers, 8.870 t à Nancy, 4.700 t à Amiens et 3.890 t à Paris.
Selon le département américain de l'Agriculture (USDA), la qualité des blés d’hiver aux Etats-Unis se serait de nouveau dégradée durant la dernière semaine du mois d’avril, affectée par des conditions climatiques défavorables. Le taux de blé d’hiver pouvant être qualifié de “bon à excellent” a perdu trois points par rapport à la semaine précédente pour s’établir à 36 %. L’an passé à la même période, ce pourcentage était de 63 %. A l’inverse, la part des blés en “mauvaise et très mauvaise” condition est passée de 34 % à 38 %. La proportion était de 9 % seulement l’an dernier. Dans le même temps, les semis de blés de printemps ont pris du retard (42 % semés au 30 avril contre 58 % l’an passé). En revanche, l’USDA précise que ceux de maïs (52 % contre 49 %) et de soja (10 % contre 8 %) sont en avance.
Blé dur : concurrencé
Les marchandises turques et espagnoles alimentent l’Algérie et l’Italie. Seul Port La Nouvelle tire son épingle du jeu. Les cours restent tenus.
Orge mouture : sans rythme
Le manque de dynamisme est toujours aussi flagrant sur un marché qui avait été soutenu artificiellement par la fermeté du blé tendre et du maïs la semaine dernière. La légère amélioration enregistrée n’a donc pas fait long feu…
Orge de brasserie : marché terne
Toujours très peu d’évolution dans un marché où certains vendeurs tentent de liquider leurs dernières disponibilités. Marché morose en NR.
Maïs : irrégulier
La situation est beaucoup plus irrégulière. Si certaines régions enregistrent toujours un train d’affaires et des cours tenus, en revanche certaines zones voient leurs prix s’écrouler.
Mais c’est surtout le manque de disponibilités qui prévaut. «Il reste encore du maïs, mais il faut pouvoir le trouver dans les zones où la demande est active», nous avouait un courtier ce mercredi. Les fabricants d’aliments bretons ont également modéré leurs achats.
Protéagineux : demande retombée
L’activité en pois protéagineux, générée par un regain de demande des Fab, est retombée. L’offre étant des plus limitées, les cours restent tenus à des niveaux proches de la semaine passée, malgré l’absence d’intérêt des consommateurs pour ce produit. Côté féveroles, aucun changement n’est à noter, les prix sont reconduits sur un marché sans la moindre demande significative.
Oléagineux : fermeté générale
Peu d’affaires ont été rapportées cette semaine en colza comme en tournesol. Toutefois, les prix ont été soutenus par la fermeté du cours des huiles conséquente à la hausse des produits pétroliers. La progression des cotations est encore plus vraie pour le tournesol que pour le colza. Les nouvelles récoltes pour ces deux produits affichent aussi des prix fermes.
Tourteaux : couverts en soja et en colza
En tourteaux de soja, la baisse des prix amorcée la semaine dernière a permis aux acheteurs de faire des affaires. Cette vague d’achats s’est arrêtée avec la reprise des cours en fin de semaine. La faiblesse du dollar a permis de la compenser en partie. Du coup, les prix sont presque identiques à ceux de notre dernière édition. En colza, des échanges pour des livraisons sur les six de mai ont été réalisés, mais les volumes restent peu importants. En tournesol, rien à signaler.
Déshydratés : RAS
Toujours rien de nouveau sur ce marché complètement délaissé par la consommation. Les pulpes de betteraves, comme les luzernes, déshydratées ne génèrent plus d’échanges. Leurs cours sont reconduits. Pas de nouvelles concernant la campagne à venir pour le moment.
Issues de meunerie : cours quasi reconduits
Le marché des issues de meunerie évolue peu cette semaine. Seuls les sons fins sur Paris affichent un petit recul. Partout ailleurs, les prix sont inchangés, témoignant d’un marché peu actif où de petites demandes ont évité de perdre encore quelques euros.
PSC : inanimé
Le marché est très calme. Sans affaires significatives, les prix ont peu évolué depuis la semaine passée. Ils n’ont fait que suivre les fluctuations du dollar.
Légumes secs : inactif
Le calme, traditionnel en cette période, se poursuit sur le marché des légumes secs. On note la baisse des pois chiches indiens.
Graineterie : inchangé
La succession de jours feriés n’aide pas l’activité des marchés. Celui de l’oisellerie n’y échappe pas et n’a pas enregistré un volume d’échanges important. Tous les prix sont reconduits.
Graines fourragères : activité correcte
Un petit courant d’affaires anime le marché des graines fourragères cette semaine. Les hausses en luzernes et en trèfle incarnat sont le fruit du manque d’offre en fin de campagne, mais on ne s’inquiète pas concernant le niveau des NR. En moutarde, quelques affaires ont fait remonter la cotation. Pour le reste, pas de variations notoires.
Pailles et fourrages : sans intérêt
Dans la région de la Crau, les récoltes s’annoncent bonnes, au moins quantativement parlant.