Aller au contenu principal

Tendances : marché céréalier désorienté

Blé tendre : recul en portuaire

Les cours du blé tendre se sont maintenus tout au long de la semaine, pour s’effriter mercredi en portuaire. L’Egypte a en effet préféré l’origine russe, pour son achat de 200.000 t, payé entre 153 et 156 $/t caf Alexandrie. A ce prix, pour décrocher l’affaire, les Français auraient dû bénéficier de restitutions à l’exportation, de l’ordre de 16 à 17 euros/t, et non les 8 euros/t octroyés lors du dernier comité de gestion, indique un courtier. La baisse des cours du blé sur le marché à terme de Chicago, en clôture mardi, n’est sûrement pas étrangère à la tendance baissière observée ce mercredi sur le marché à l’exportation. Sur l’intérieur, cependant, ce mouvement de recul n’est pas bien marqué sur un marché décousu, en proie à l’évolution désordonnée des éléments fondamentaux du marché, à savoir : l’évolution des cours sur Chicago, la parité euro/dollar, les restitutions à l’exportation, les offres à l’intervention… sans oublier les aléas climatiques. La vague de froid qui sévit actuellement sur une grande partie du pays pose des problèmes de logistique, tandis que le manque d’eau inquiète dans le Sud-Ouest quant au devenir des cultures.

Les offres à l’intervention de céréales en France représentaient au 28 février 1,03 Mt (1,01 Mt au 21 février), dont 857.254 t de blé tendre (805.600 t), 99.722 t d’orge (119.000 t), et 77.090 t de maïs (83.700 t). A noter que, dorénavant, les chiffres publiés par l’Onic correspondent aux offres à l’intervention nettes, c’est-à-dire déduction faite des retraits et refus.

Quant aux offres européennes de céréales à l’intervention, leur cumul au 20 février atteignait 9,71 Mt (9,02 Mt au 13 février), dont 5,01 Mt de blé tendre, 2,93 Mt de maïs et 1,77 Mt d’orge.

La Hongrie reste largement en tête avec 4,07 Mt de céréales offertes à l’intervention (dont 2,46 Mt de maïs, 1,51 Mt de blé tendre et 179.259 t d’orge), suivie par l’Allemagne avec 2,60 Mt (dont 1,29 Mt de blé tendre et 1,31 Mt d’orge), la République tchèque avec 977.680 t (860.973 t de blé tendre) et… la France !

Blé dur : très ferme

Il n’y a pratiquement pas d’affaires en nord Loire. En revanche, au sud Loire, face à un marché sans beaucoup d’offre, la demande des pays du Maghreb ne se dément pas. Dans ce contexte, les cours des régions méridionales renchérissent, le rendu La Nouvelle gagnant 3 à 4 euros/t en une semaine . Le départ Centre-Bassin parisien en profite pour se raffermir, mais dans une moindre mesure.

Orge mouture : sans ressort

Les cours de l’orge de mouture se sont repliés en portuaire, suite au refus de Bruxelles d’accorder des restitutions à l’exportation lors de son dernier comité de gestion. Sur l’intérieur, les prix évoluent irrégulièrement sur un marché guère actif.

Brasserie : inertie

D’une semaine sur l’autre, les cours des orges de brasserie auraient tendance à s’effriter, sur un marché inerte. Cependant, le froid persistant fait craindre des conséquences négatives sur les cultures d’orge d’hiver en région Champagne, selon les opérateurs.

Maïs : marché sous haute tension

Malgré de nouveaux “abatimento” accordés sur l’Espagne (139.000 tonnes à 30,99 euros/t) et le Portugal (43.700 tonnes à 31,69 euros/t), le marché reste sous tension dans le Sud-Ouest avec des cours qui poursuivent leur accès de fermeté. Cette tendance se vérifie sur l’origine nord Loire, avec des disponibilités qui s’amenuisent.

Protéagineux : nouvelle hausse

La progression des prix du marché des céréales conjuguée à celle observée cette semaine encore en tourteaux a entraîné les prix des pois à la hausse. Ces produits sont plus demandés dans certaines régions telles que Marne/ Aisne/Ardennes ou Eure-et-Loir/Calvados, où des affaires se concluent. Les volumes sont tout de même limités. En féveroles, les cours sont reconduits sur un marché où la demande est absente en qualité humaine comme en animale.

Oléagineux : fermeté

Peu d’affaires ont été rapportées cette semaine. En tournesol comme en colza, le marché reste calme. Les acheteurs sont couverts et la fermeté due à la progression du marché de la protéine à Chicago n’a pas arrangé les choses. Les fonds de pension et la sécheresse au Brésil en sont les principaux responsables.

Tourteaux : forte hausse

La sécheresse au Brésil et les achats des fonds de pension ont fait progresser le marché de Chicago. De ce fait, les cotations des tourteaux sont en nette hausse notamment en soja et surtout sur les périodes rapprochées. Les opérateurs rapportent en plus des arrivages de produits assez lents malgré une demande existante. La consommation européenne et américaine est bonne ce qui n’entraîne pas les prix vers la baisse.

Déshydratés : peu d’intérêt

Mise à part les pulpes de betteraves en 6 mm, la demande sur les produits déshydratées est très faible.

On note quelques affaires de complément sur ces produits ainsi qu’en luzernes, mais dans des volumes très limités. Les prix évoluent sans influence particulière.

Issues de meunerie : marché inchangé

Le marché est toujours aussi peu offert et les acheteurs restent intéressés. Seules la cotation de farine basse évolue à la hausse, le reste est reconduit.

PSC : très calme

Les prix évoluent peu sur un marché particulièrement calme. L’intérêt acheteur se porte sur d’autres produits.

Légumes secs : actif

Les pois chiches mexicains sont de nouveau offerts. Les indiens se stabilisent dans un marché actif.

Graineterie : crainte

Le marché est bien vendeur, mais les consommateurs sont suffisamment couverts. Les opérateurs commencent à s’inquiéter des conséquences que pourraient avoir la vague de froid sur les cultures d’hiver. Les cours sont reconduits pour tous les produits.

Graines fourragères : toujours soutenue

L’activité du marché des graines fourragères est soutenue. Prix sans évolution sauf en trèfle violet en hausse.

Pailles et fourrages : peu d’évolution

Les échanges sont toujours très limités compte tenu des bonnes couvertures réalisées au préalable par les éleveurs. Les prix sont sans évolution sur un marché bien calme malgré le froid persistant sur l’ensemble du territoire français. En foin de Crau, les prix reculent en petites balles compte tenu de l’importance des stocks.

Les plus lus

Moisson 2024 - Première prévision de rendement de blé tendre par Arvalis et Intercéréales

La campagne culturale 2023-2024 (campagne commerciale 2024-2025) française s'est avérée exceptionnellement pluvieuse,…

Moisson 2024 : la récolte de blé tendre attendue sous les 30 Mt pour la troisième fois en vingt ans

Les services statistiques du ministère de l'Agriculture (Agreste) tablent sur une production française 2024 d'orge à 1,29 Mt,…

Panel de la table ronde de la convention de l'ANMF - Etienne Maillard, Martin Bindenwald, Francesco Vacondio, Pierre Garcia Bencque et Guy De Mol
Les marges de la meunerie peinent à se rétablir en 2023

La meunerie française avait déjà subi deux années de marges faibles en 2021 et 2022. En 2023, la situation reste préoccupante…

Moisson 2024 : le rendement en blé tendre français serait-il surévalué par la Commission européenne ?

L’observatoire des cultures européennes, Mars, alerte sur l’excès d’eau en Europe de l’Ouest qui joue sur les rendements et…

Moisson 2024 : le point sur la qualité et les rendements en blé tendre et orge par région

Les diverses sources privées contactées par la rédaction de La Dépêche Le petit meunier rapportent en blé tendre et en orge,…

Récolte de blé tendre particulièrement précoce, avec du blé Cesario
Moisson 2024 - La faible récolte céréalière française se traduit par un recul prévisionnel des exportations en 2024-2025

Pour FranceAgriMer, le niveau de la récolte de blé tel que publié par Agreste à 29,7 Mt est surestimé par rapport aux attentes…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 352€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne