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Tendances : des marchés sans conviction

Blé tendre : blocage

Nous posions la question la semaine dernière dans nos colonnes : quel marché en 2006 ? Sans tirer de plan sur la comète, nous n’envisagions pas particulièrement d’embellie, ni de trop mauvaise surprise d’ailleurs, en ce qui concerne la seconde partie de la campagne 2005/2006. Quant à la prochaine récolte, il est encore bien trop tôt pour se prononcer, même si l’on peut tirer déjà quelques enseignements, vu l’état des cultures et le niveau des ensemencements.

La dernière affaire égyptienne, pour un total de 320.000 t en origines australienne et russe, nous confirme que la bataille va être rude pour la fin de la campagne sur l’exportation… Une situation abondamment commentée par le président de l’Onic, Rémy Haquin et son directeur général, Bruno Hot, lors d’un Comité permanent exceptionnellement organisé mardi 10 janvier (pour cause d’assemblée générale de Senalia le mercredi 11). Comme nous pourrons le voir en détail dans notre “Analyse” ci-dessous, on note peu de changements fondamentaux par rapport au dernier Comité de décembre, mais Bruno Hot s’est tout de même félicité des derniers «gestes» de Bruxelles en appelant la Commission à poursuivre dans la même voie. Mais, si le niveau des certificats délivrés en décembre est supérieur à l’an dernier, il faut raison garder et se rendre compte que malgré les «gestes» européens, nos blés ne sont toujours pas compétitifs sur le marché international. Comme a pu le confirmer l’Onic, il faut rester vigilant et «saisir toutes les opportunités», ce qui ne manquera certainement pas d’être fait par des opérateurs frustrés par une campagne 2005/2006 qui n’a jusqu’à maintenant pas tenu ses promesses. L’Onic s’est inquiété du niveau des stocks européens et surtout des offres à l’intervention en maïs, notamment en Hongrie où elles atteignent des sommets. Comment Bruxelles compte régler ce problème ? «Vous poserez la question à la Commission», s’est contenté de rétorquer Bruno Hot ! En tout cas, le marché n’arrive toujours pas à prendre son rythme de croisière. L’export est éteint, l’intracommunautaire amorphe et même le marché intérieur, qui a ouvert un œil fin de semaine dernière pour des réapprovisionnements, s’est rendormi. Le seul mot d’ordre des vendeurs est la mise à l’intervention, mais sans réelle concrétisation pour l’heure. De fait, les offres françaises à l’intervention ont très légèrement progressé et atteignent au 9 janvier 63.564 t de céréales (contre 48.070 t au 19 décembre), dont 56.870 t de blé tendre (42.970 t) et 6.694 t d’orge (5.100 t). On compte 50.570 t en région Onic d’Orléans (41.770 t), 6.300 t à Dijon (1.200 t) et 6.694 t d’orge à Châlons-en-Champagne (5.100 t).

Blé dur : réveil

L’activité se reprend sur l’Italie sur fond d’affaire judiciaire (un semoulier italien aurait utilisé du blé dur canadien contaminé). Quelques affaires également sur le Maghreb. Cours inchangés.

Orge mouture : inerte

Le marché est lourd. Les cours peinent à résister à l’absence d’intérêt.

Brasserie : morosité

Les cours se replient sur les marchés qualitatifs danois et britannique. Comment les prix français pourraient-ils alors se maintenir à niveau ?

Maïs : ferme au Sud

Au nord-loire, les basses eaux, la concurrence du maïs ex-intervention et l’absence d’intérêt acheteur sur le nord-communautaire se conjuguent pour bloquer le marché, entraînant les cours à la baisse. Par contre, dans le Sud, les cotations se raffermissent en portuaire à la faveur d’une demande à l’export comme sur l’Espagne, avec en toile de fond le spectre de la sécheresse.

Protéagineux : en baisse avec le soja

Le marché du pois protéagineux a profité de la baisse observée à Chicago en affichant des prix en léger retrait. Ce mouvement baissier a permis un petit retour d’intérêt. Quelques échanges sont ainsi rapportés mais les volumes restent peu importants. En féveroles, le désintérêt en qualité humaine et animale se poursuit inexorablement. Cours reconduits.

Oléagineux : dégringolade

Dans le sillage de Chicago – où le marché de la protéine a fortement reculé, – et suite à la baisse des huiles, les cours de la graine de colza ont chuté. Dans de telles circonstances, la demande se fait encore plus pressante mais les vendeurs font le dos rond et ne se pressent pas pour offrir leur produits. En tournesol, un net recul est aussi constaté mais l’intérêt acheteur n’est pas là.

Tourteaux : actif sur le rapproché

La forte baisse intervenue sur le marché de la protéine à Chicago a fait reculer nettement les cours des tourteaux de soja. Cependant, la grippe aviaire n’encourage pas les opérateurs à s’avancer dans leurs achats. Seuls des échanges en soja et en colza en rapproché sont réalisés. En tournesol, l’activité est arrêtée.

Déshydratés : atone

Très peu d’activité sur le marché des produits déshydratés. Les opérateurs s’occupent plus de l’exécution de contrats passés que des besoins futurs.

Issues de meunerie : marché hésitant

Les cotations évoluent peu cette semaine. L’activité est limitée compte tenu de l’attitude hésitante des opérateurs.

PSC : calme

Peu d’échanges ont été réalisés cette semaine. Les prix restent sans évolution significative.

Légumes secs : peu d’activité

On constate peu de variations de prix par rapport la semaine passée. L’offre indienne est toujours très agressive tandis que les haricots présentent des cotations fermes par manque de disponibilité. Activité faible.

Graineterie : marché maussade

Reprise molle sur le marché de la graineterie. Les échanges restent limités et les opérateurs rapportent encore peu d’activité. Pas d’évolution particulière au niveau des prix cette semaine, ceux-ci sont reconduits.

Graines fourragères : quelques affaires

Le marché des graines fourragères enregistre quelques échanges cette semaine, mais l’ambiance est plus à la discussion en vue d’affaires plus tradives. Les cours des trèfles incarnats reculent avec un report de campagne important. Les ray grass anglais sont également moins chers suite à des importations massives du Royaume-Uni.

Pailles et fourrages : rien à signaler

Toujours très calme, le marché des pailles et fourrages génère peu d’affaires sur l’ensemble du territoire. En conséquence, les cours sont reconduits. Idem pour les foins de Crau dont les prix observent peu de changements.

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