Cotidienne du 5 mai 2020

Tendances des marchés céréaliers et oléagineux du 4 mai 2020

Légère progression pour les cours du blé et faible recul pour ceux du maïs sur Euronext

Les cours du blé tendre ont légèrement progressé à Chicago et sur Euronext, lundi 4 mai, alors que les prix sur le marché physique restaient stables. Côté maïs, les marchés à terme terminaient légèrement en baisse alors que le marché physique en France était inchangé.

Globalement, on notera la reprise de l’escalade verbale entre les Etats-Unis et la Chine en matière d’échanges commerciaux, le président états-unien accusant de plus des laboratoires chinois de la région de Wuhan d’être à l’origine du Covid-19. A chaque fois que les Etats-Unis s’en prennent à la Chine pour une raison ou une autre, les opérateurs craignent pour les échanges commerciaux, notamment agricoles, entre les deux pays.

Selon le dernier rapport du service statistique de l’USDA, les conditions de culture sont "bonnes à excellentes" pour 55 % des blés plantés (91 % des surfaces par rapport à 2019) contre 54 % la semaine dernière mais 64 % un an plus tôt. De nouvelles prévisions en maïs aux Etats-Unis tendent à montrer une augmentation des surfaces semées, donc une potentielle augmentation de la future récolte. En tout cas, 51 % des semis en maïs ont été réalisés outre-Atlantique, selon le rapport évoqué ci-dessus (contre 27 % le mois dernier, 21 % un an plus tôt et 39 % par rapport à la moyenne sur cinq ans).

L’Australie a également annoncé des conditions excellentes pour la saison en cette période de semis, dans l’ensemble de ses états producteurs (Nouvelle Galle du Sud, Victoria, Australie du Sud et Australie de l’Ouest), à l’exception du Queensland (qui reste très sec). La production de blé est prévue à 28 Mt contre seulement 14,5 Mt pour la précédente campagne et celle d’orge à 10 Mt contre 8,5 Mt, selon Grain Central.

En Europe, les nouveaux chiffres de la Commission européenne pour la campagne 2020/2021 font état d’une prévision de production de blé à 125,7 Mt, contre 130,7 Mt pour la campagne 2019/2020. Les exportations sont revues à la baisse à 28 Mt contre 32,3 Mt pour 2019/2020 et le stocks de fin de campagne sont révisés à la hausse : 12,9 Mt contre 9,7 Mt. La production européenne de maïs est elle revue en baisse (69,5 Mt contre 69,9 Mt). Il en va de même pour les stocks de fin de campagne (24,1 Mt versus 24,6 Mt) et les exportations (3,5 Mt contre 5,7 Mt). La production d’orge est revue à la hausse (56 Mt contre 55 Mt) tout comme les exportations (+ 0,3 Mt à 10,8 Mt). La Commission européenne prévoit des stocks de fin de campagne à 9,6 Mt pour la campagne 2020/2021 contre 6,6 Mt pour 2019/2020.

Sur le plan international, même si la pluie revient sur la zone mer Noire, le temps reste principalement sec sur certaines zones, notamment en Russie du Sud, et les pluies annoncées pourraient ne pas rattraper le retard déjà enregistré en matière de rendement du côté de Rostov ou encore au sud de la Volga et dans certaines régions centrales. De son côté, l’Algérie a annoncé que ses importations de blé dur, blé tendre, semoule et farine a atteint 398,76 M$ en janvier et février 2020 contre 435,84 M$ pour la même période 2019.

Lundi 4 mai, les Etats-Unis ont vendu 115 800 t de maïs vers une destination inconnue pour livraison en 2019/20, selon l'USDA. Par ailleurs, les inspections pour les exportations états-uniennes annoncent un volume de blé de 535 691 t, dans les attentes des observateurs, et un volume de maïs de 1 217 218 t, au-dessus des attentes.

Repli des prix du colza, dans le sillage des graines outre-Atlantique, malgré la révision à la baisse de la production de colza UE par Stratégie Grains

Les cours du colza sur la nouvelle récolte ont cédé du terrain entre les 30 avril et 4 mai sur Euronext et le marché physique français, suivant la baisse de ceux du soja sur Chicago et du canola sur Winnipeg. Et ce, malgré un marché européen attendu comme tendu. L'analyste Stratégie Grains table désormais sur une récolte de colza au niveau de l'UE (incluant encore le Royaume-Uni) à 17,02 Mt pour 2020/2021, contre 17,59 Mt précédemment (16,9 Mt en 2019/2020).

En soja, la baisse des prix sur Chicago est liée aux craintes du marché de voir ressurgir un regain de tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis. Le président états-unien Donald Trump indiquait hier que la crise de Covid-19 actuelle faisait passer la signature de la phase I du deal avec la Chine au second plan, et menace d'instaurer de nouveaux droits de douanes. La concurrence avec le Brésil s'intensifie, en illustre les exportations record du pays en soja au mois d'avril, à 16,3 Mt, en hausse de 9,4 Mt par rapport à avril 2019 ! Un analyste privé rapporte à Reuters que les mois de mai, de juin et de juillet devraient également se montrer dynamiques, sans pour autant battre le record d'avril. Tout dépendra aussi de l'attitude de la Chine envers les États-Unis, et donc si elle respecte la phase I de l'accord signé fin 2019. Enfin, les semis aux États-Unis avancent bien, effectués à 23 % lors de la semaine s'achevant le 3 mai, contre 11 % en moyenne sur 2015-2019, et 5 % l’an dernier à pareille époque.

Les cours du canola sur Winnipeg ont suivi le mouvement baissier du soja. Autre élément baissier : les récoltes de canola dans l'Alberta donneraient des rendements satisfaisants et la qualité serait au rendez-vous, rapporte un analyste privé à Reuters.

En tournesol, les cotations sont reconduites. Selon Stratégie Grains, la récolte UE de tournesol est attendue à 9,54 Mt ce mois-ci pour la campagne 2020/2021, contre 9,72 Mt précédemment (9,38 Mt en 2019/2020).

Marchés physiques français du 4 mai 2020 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 28 avril 2020

Cotations commerciales des produits laitiers du 30 avril 2020

Evolution dollar / euro du 4 mai 2020

Clôture du marché à terme de Chicago du 4 mai 2020

Clôture du marché à terme Euronext du 4 mai 2020

Cotations des marchés internationaux du 4 mai 2020