Cotidienne du 23 mars 2020

Tendances des marchés céréaliers et oléagineux du 20 mars 2020

Nouvelle progression des prix des céréales

Le cours du blé coté à Chicago a fini la semaine en hausse, vendredi 20 mars. C’était également le cas en Europe. Le maïs a, en revanche, reculé outre-Atlantique alors qu’il progressait légèrement sur le Vieux Continent.

Avec l’annonce des premiers achats chinois de blé d’hiver et de maïs dans le cadre du nouveau traité sur le commerce entre les Etats-Unis et la Chine (phase 1 signé en janvier) et une demande mondiale soutenue, les cours ont retrouvé de la vigueur. Les analystes et opérateurs des marchés continuent de se poser des questions cependant pour déterminer s’il s’agissait d’un achat d’opportunité ou d’un achat marquant la volonté d’honorer les clauses de cet accord commercial. Globalement, certaines difficultés commencent à apparaître en termes de logistique (ports argentins…) mais les départs mer Noire restent encore importants.

En France, FranceAgriMer a publié, le 16 mars, son document sur l’état des cultures : le stade "épis 1 cm" a progressé sur 37 % des cultures de blé tendre et 32 % de celles d'orge d’hiver (en nette hausse par rapport à la semaine passée et en progression plus nuancée comparée aux mêmes dates un an plus tôt). Seulement 40 % des orges de printemps sont semées, très en retard par rapport à l’an passé. Mais le beau temps revenu, les semis devraient nettement avancer cette semaine, si l’on en croit les affirmations des agriculteurs qui préparaient activement leurs terres, ce week-end, à cet effet. Les conditions de culture "bonnes à très bonnes" sont stables pour le blé tendre et en léger repli pour l’orge d’hiver sur la semaine, selon Céré'Obs.

Sur le marché international, la Turquie est à la recherche de 200 000 t de bé meunier cette semaine et l’Algérie a annoncé un nouvel appel d’offres pour 50 000 t pour livraison en deux fois (première et seconde quinzaine de juin).

Côté maïs, la situation est plus délicate au niveau mondial. Le marché fluctue en fonction des évolutions du pétrole, pesant sur le cours de l’éthanol (fabriqué à partir de maïs aux Etats-Unis). A ce sujet, la consommation de maïs pour fabriquer de l’éthanol pourrait reculer de 120 à 170 millions de boisseaux dans les deux semaines à venir, si les prévisions de ventes d’essence aux Etats-Unis continuent de baisser, selon les prévisions faites en lien avec le Covid-19. Par ailleurs, la dernière estimation de la Conab relative à la production brésilienne de maïs 2019/2020 s’élève à 100,4 Mt (-0,4 % par rapport à estimation précédente).

En orge, où les marchés progressent également, l’Office du grain d’Arabie saoudite (Sago) a annoncé, ce lundi 23 mars, l’achat de 1 200 000 t d’orge fourragère, lors de son dernier appel d’offres international. Le prix moyen de la tonne est de 201,04 $ Caf, pour une livraison entre mai et juin 2020.

 

Repli des cours du colza, dans le sillage du pétrole et du canola sur Winnipeg

Les prix du colza ont cédé un peu de terrain entre les séances du 19 et du 20 mars sur Euronext et le marché physique français, compte tenu de l'effritement de ceux du pétrole sur New York et Londres, et du canola sur Winnipeg. Les cours du soja sur Chicago ont progressé, de leur côté. Signalons que la cotation Rendu Rouen est indisponible, l'usine de Grand-Couronne étant toujours fermée pour le moment, suite à un incendie dans un atelier d'estérification qui s'est déclaré le 13 mars. Le site est toujours dans l'attente d'une ré-autorisation d'ouverture de la part des pouvoirs publics.

Concernant le pétrole, la baisse des prix sur New York et Londres est en partie liée à l'offre débordante, disponible sur le marché mondial, en raison du conflit commercial Russie/Arabie saoudite, alors que la pandémie de Covid-19 limite la demande. Signalons que le Sénat états-unien a rejeté, le 22 mars, la proposition du plan de relance de l'économie nationale, faisant craindre une baisse encore plus significative de la croissance du pays, et donc de la consommation d'énergie fossile.

Les cours du canola sur Winnipeg ont suivi la baisse de ceux du pétrole. La hausse du dollar canadien par rapport à son homologue états-unien a également pesé.

En soja, la progression des prix sur Chicago est notamment justifiée par l'annonce de l'USDA, le 20 mars, d'une commande de 110 000 t, à destination inconnue officiellement, mais des analystes privés rapportent que la mystérieuse destination serait la Chine, constituant le premier achat chinois en origine états-unienne depuis des semaines. Des difficultés logistiques dans les ports d'Amérique du Sud sont rapportées. Ces derniers tentent de limiter l'expansion de l'épidémie de Covid-19, et font craindre des difficultés à livrer les tourteaux/graines à leurs clients traditionnels (UE, Chine). Ceci explique la flambée des cours des tourteaux de soja arrivant en France (Montoir, notamment). Les autorités argentines ont déclaré qu'un port dans le nord de Rosario avait bloqué l'entrée de camions, afin de limiter l'expansion de Covid-19. Au Brésil, les dockers du port de Santos vont décider, ce lundi 23 mars, s'ils se mettent en grève ou non, protestant contre le manque de protection face au coronavirus. Abdolreza Abbassian, économiste de la FAO, a indiqué, le 21 mars, craindre une flambée des prix des grains et oléagineux en raison des achats de panique rapportés dans le monde.

En tournesol, les cotations sont reconduites.

Marchés physiques français du 20 mars 2020 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 17 mars 2020

Cotations commerciales des produits laitiers du 19 mars 2020

Evolution dollar / euro du 20 mars 2020

Clôture du marché à terme de Chicago du 20 mars 2020

Clôture du marché à terme Euronext du 20 mars 2020

Cotations des marchés internationaux du 20 mars 2020