Cotidienne du 11 mars 2020

Tendances des marchés céréaliers et oléagineux du 10 mars 2020

Reprise des cours du blé et du maïs dans un contexte toujours très incertain

Après avoir bien dévissé, les cours des céréales se sont ressaisis sur Euronext, mardi 10 mars, avec des contrats Blé et Maïs en progression sur l'ensemble de leurs échéances, dopant ainsi le marché physique hexagonal. L'orge fourragère, en revanche, n'a pas ou peu profité de cette reprise, les primes ayant tendance à reculer, compensant la remontée sur le marché à terme européen.

Alors que FranceAgriMer présentera à la mi-journée ses estimations pour les bilans céréaliers français, les opérateurs étaient attentifs aux informations du rapport de l'USDA paru le 10 mars. Finalement, les estimations du département états-unien à l'Agriculture n'ont pas apporté de changement particulier, faisant fi des conséquences de l'épidémie de coronavirus dans ses calculs. Les estimations d'importation par la Chine sont respectivement reconduites en blé comme en maïs à 7 Mt et 4 Mt. En blé, le stock mondial s'affiche même en légère diminution à 287,1 Mt. On notera que les exportations russes sont estimées à 35 Mt (+1 Mt). La production indienne est, par ailleurs, rehaussée à 103,6 Mt avec une augmentation des stocks du pays, présageant une potentielle présence sur le marché mondial. En maïs, très peu de changement ont été apportés. L'Ukraine pourrait exporter cette année 32 Mt, selon l'USDA, pur une production estimée à 35,8 Mt.

Sur le marché mondial, la Tunisie recherche 100 000 t de blé et 75 000 t d'orge, tandis que les Etats-Unis ont vendu 123 000 t de maïs vers une destination inconnue.

Rebond des cours du colza, dans le sillage du pétrole

Les prix du colza ont gagné du terrain entre les séances du 9 et du 10 mars sur Euronext et le marché physique français, en raison du rebond des places financières mondiales et des cours du pétrole. Ceux du soja ont également progressé. Le président états-unien, Donald Trump, a déclaré que des mesures importantes allaient être mises en place pour soutenir l'économie, rassurant les marchés.

Concernant l'or noir, la compagnie pétrolière Aramco a annoncé qu'elle allait produire 12,3 millions de barils par jour en avril, pesant sur le marché. Néanmoins, le ministre de l'Energie russe, Alexandre Novak, a déclaré que la Russie n'était pas fermée à une alliance avec l'Opep, rassurant les opérateurs, et faisant rebondir les prix sur New York et Londres le 10 mars. Enfin, des rumeurs émanant du marché rapportent que les industriels états-uniens limiteraient leurs investissements dans le schiste, ce qui est susceptible de réduire la production nationale, rapporte l'AFP.

En soja, les cours ont rebondi sur Chicago, suivant la hausse des places financières mondiales. L'annonce par l'USDA d'une nouvelle vente, le 10 mars, de 123 000 t à destination inconnue (livraison campagne 2019/2020) a également soutenu les prix. Le rapport de l'USDA sur l'offre et la demande mondiales, publié le 10 mars au soir, est plutôt baissier et a donc limité la progression des prix sur Chicago, mais n'a pas non plus révolutionné le marché. Il estime des stocks 2019/2020 états-uniens stables entre février et mars à 425 millions de boisseaux (Mbu), et des stocks mondiaux à 102,4 Mt, contre 98,9 Mt le mois précédent, et contre 99,33 Mt selon les opérateurs interrogés par Reuters. Ceci en raison notamment de la hausse des productions en Argentine et au Brésil de 1 Mt chacun d'un mois sur l'autre, à respectivement 54 Mt et 126 Mt, portant la production planétaire à 341,76 Mt (339,4 Mt le mois antérieur). La Conab (ministère de l'Agriculture brésilien) estime, de son côté, la récolte brésilienne de soja à 124,2 Mt.

Le ministère de l'Agriculture chinois a indiqué que l'épidémie de coronavirus devrait avoir un impact limité sur la consommation nationale de soja et que le pays achètera des cargos en provenance des États-Unis au cours de l'année 2020, sans toutefois donner de chiffres précis. Les importations chinoises de soja sont stables à 87,68 Mt entre février et mars, selon les autorités chinoises, un chiffre proche de celui de l'USDA, qui table sur 88 Mt.

En tournesol, la hausse des cotations françaises est liée à la hausse de celles du colza.

Marchés physiques français du 10 mars 2020 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 10 mars 2020

Cotations commerciales des produits laitiers du 5 mars 2020

Evolution dollar / euro du 10 mars 2020

Clôture du marché à terme de Chicago du 10 mars 2020

Clôture du marché à terme Euronext du 10 mars 2020

Cotations des marchés internationaux du 10 mars 2020