Cotidienne du 19 août 2020

Tendance des marchés céréaliers et oléagineux du 18 août 2020

Une pause après plusieurs séances de hausse en céréales
 

Les cours du maïs et du blé étaient en légère baisse, mardi 18 août, à Chicago et sur Euronext. Ils étaient plutôt stables, voire en tout petit retrait sur les marchés physiques. Les opérateurs ont temporisé après plusieurs séances de hausse des cours des céréales et pour intégrer le haut niveau de l’euro face au dollar (plus haut depuis mai 2018).

Outre-Atlantique, le rapport sur l’avancement des cultures et des récoltes est paru mardi 18 août au soir. En blé d’hiver, la moisson se poursuit et concerne 93 % des surfaces plantées (attentes à 95 %, 93 % l’an passé et 96 % en moyenne quinquennale). Côté blé de printemps, les conditions de culture jugées "bonnes à excellentes" ont progressé d'un point, à 70 % (attentes à 68 %, identiques comparées à l’an passé et 64 % pour la moyenne quinquennale). Enfin, en maïs, les conditions de culture dites "bonnes à excellentes" ont baissé à 69 % (attentes à 68 %, 56 % l’an passé, 66 % en moyenne quinquennale). Bien évidemment, cette baisse est imputable à la tempête Derecho, qui a notamment frappé l’état de l’Iowa. Ceci dit, le début des visites aux champs semble faire remonter des retours plutôt positifs sur la qualité des panouilles.

En Europe, l’association des exploitants agricoles allemands a annoncé une récolte totale de grains à 42,4 Mt pour cette année contre 44,3 Mt l’an passé. C’est la troisième année consécutive que la récolte passe en dessous de la moyenne nationale et c’est 5 % en dessous de la moyenne quinquennale 2015-2019. L’Allemagne devrait engranger 21,1 Mt de blé d’hiver contre 22,8 Mt l’an passé. Au 11 août, 772 000 ha de blé d’hiver, soit 43 % de la sole, ont été moissonnés au Royaume-Uni, d’après le AHDB. C’est plus 20,8 % que l’an passé à la même époque. On atteint même 76 % dans l'est de l’Angleterre. Mais le pays pourrait enregistrer l’une de ses plus mauvaises moissons depuis les années 80, selon le syndicat national des exploitants agricoles, avec des rendements qui pourraient être inférieurs d’un tiers à la normale (voir plus dans certaines zones de récolte). En cause : orages violents, mini canicule et sécheresse de printemps après un mois de février très humide.

Côté commerce international, l’USDA a annoncé des ventes états-uniennes de 195 000 t de maïs à la Chine et de 130 000 t de maïs vers une destination inconnue. L’Algérie a annoncé avoir acheté environ 560 000 t de blé meunier d'origine optionnelle à un prix d'environ 231-232 $/t Caf, pour chargement en octobre. De son côté, l’association des meuniers et des aliments pour animaux de Thaïlande a indiqué rechercher du blé et de l’orge dans un appel d’offres se terminant le 19 août. La Turquie lancera, elle, un appel d’offres le 25 août pour du blé meunier, du blé dur et de l’orge. Le porte-parole du ministère de l’Agriculture d’Arabie saoudite a précisé récemment que le pays allait importer pour 1,2 Mt de blé en septembre.
 

Poursuite du renchérissement en colza

Les prix du colza sur le marché physique français et sur Euronext ont progressé entre les 17 et 18 août, dans le sillage du canola à Winnipeg et de l’huile de palme à Kuala Lumpur.

Les semis de colza ont débuté en Ukraine. Les surfaces emblavées devraient y être supérieures à l’an passé au vu du haut niveau des cours, mais le déficit hydrique actuel pourrait pénaliser les ensemencements. Dans son rapport du mois d'août du Foreign Agricultural Service, l'USDA a prévu que les exportations australiennes de canola pour 2020/2021 s'élèveront à 2,35 Mt (contre 2,15 Mt prévues en juillet), tandis que les exportations canadiennes devraient atteindre 9,8 Mt (contre 8,9 Mt le mois précédent). L'USDA a également revu à la baisse ses prévisions d'importations de canola et de colza par l'UE en 2020/2021, à 5,7 Mt (contre 6 Mt précédemment), en raison de la réduction de l'excédent des exportations ukrainiennes due à la sécheresse.

Les cours du soja à Chicago ont, quant à eux, légèrement fléchi, malgré la poursuite du repli du dollar face à l’euro qui favorise l’origine états-unienne sur le marché mondial, avec pour preuve la vente de 130 000 de fève vers une destination inconnue pour livraison 2020/2021, selon l’USDA. Les premiers résultats du Pro farmer Tour confirment, de fait, des rendements en soja plus importants que les précédentes récoltes, au Nebraska et dans l’Indiana. Par ailleurs, les conditions de culture du soja aux Etats-Unis sont « bonnes à excellentes » dans 72 % des cas en semaine 33, en baisse d’un point (contre 64 % en 2019 et 79 % en moyenne quinquennale), selon l’USDA. Ces résultats ne sont pas aussi catastrophiques qu’attendu par les opérateurs, après la tempête Derecho qui a ravagé le centre des Etats-Unis, en particulier l'Iowa. Les premières coupes de soja sont observées en Ukraine.

Concernant l’huile de palme, l'industrie craint que la pénurie de main-d'œuvre étrangère, liée à la crise sanitaire du Covid-19, ne nuise à la production d'huile de palme cette année en retardant la récolte des fruits périssables, ce qui donnerait un avantage à son grand rival, l'Indonésie, qui n'a pas de tels problèmes de main-d'œuvre, selon The Straits Times. L'Association malaisienne de l'huile de palme (MPOA) estime que cette pénurie pourrait atteindre 70 000 travailleurs une fois les frontières réouvertes. La place financière de Kuala Lumpur sera fermée jeudi 20 août pour la fête de l'Awal Muharram « impliquant ainsi des transactions plus importantes en ce début de semaine », selon Agritel.

Quant au pétrole, le baril n’a pas enregistré d’évolution tarifaire. Les opérateurs sont dans l’attente, ce jour, des conclusions de la réunion des membres de l’Opep et de ses alliées sur la limitation de l'offre face à une demande poussive, et de la publication du rapport hebdomadaire sur les stocks de brut aux Etats-Unis.

On notera l’appel d’offres égyptien (Gasc) pour 30 000 t d’huile de soja et 10 000 t d’huile de tournesol, à livrer entre le 25 octobre et le 20 novembre.

Les prix du tournesol sur les places hexagonales n’ont pas évolué d’un jour sur l’autre. En Ukraine, les teneurs en huile sont décevantes pour le moment. « Certains crushers envisagent même d’assouplir d’un point de base leurs conditions d’achat relatives à ce critère », précise Agritel.

Marchés physiques français du 18 août 2020 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 18 août 2020

Cotations commerciales des produits laitiers du 13 août 2020

Evolution dollar / euro du 18 août 2020

Clôture du marché à terme de Chicago du 18 août 2020

Clôture du marché à terme Euronext du 18 août 2020

Cotations des marchés internationaux du 18 août 2020