Cotidienne du 25 mars 2021

Tendance Céréales/Oléagineux du 24 mars : des céréales plutôt en baisse exception faite du maïs à Chicago, hausse du colza soutenu par le pétrole et les graines outre-Atlantique

Ce mercredi, les cours du blé ont repris le chemin de la baisse à Chicago alors que ceux du maïs se redressaient un peu. Sur Euronext, on enregistrait plutôt une baisse sur le blé et le maïs. Côté marchés physiques hexagonaux, les prix du blé tendre, de l’orge fourragère (sous la barre des 200 €/t) et du maïs ont perdu du terrain. Le prix du blé dur est stable.

Sur Euronext, les positions ouvertes sur les contrats échéance Septembre et échéance Décembre sont désormais aussi importantes que celles ouvertes sur l’échéance Mai. Par ailleurs, tous les cours de clôture des échéances allant de septembre 2021 à mai 2023 sont compris dans une fourchette 191-199 €/t.

Le nouveau rapport hebdomadaire sur les positions des traders sur Euronext, au vendredi 19 mars, montrent des opérateurs financiers qui ont augmenté légèrement leur position nette longue sur le blé et sur le maïs.

Au 19 mars, la production hebdomadaire d’éthanol aux Etats-Unis a diminué alors que les stocks cumulés ont progressé.

Les conditions météorologiques favorables aux cultures (pluies) dominent en ce moment sur les grandes plaines états-uniennes. Du côté du ciel, il faudra cependant surveiller la météo côté Australie : des pluies extrêmement fortes sont tombées la semaine passée (plus d’un mètre, soit les deux tiers de la quantité annuelle normale) sur l’état de la Nouvelle Galles du Sud. De nombreux dégâts, pas encore quantifiés, sont rapportés, dont certains concernent les cultures agricoles.

Mais les acteurs du marché sont surtout dans l’attente de la publication, le 31 mars, du rapport trimestriel de l’USDA sur les stocks et les intentions de semis.

En France, on rapporte des premiers semis de maïs pour la campagne 2021 en sud Vendée. Au Brésil, la seconde récolte de maïs (Safrinha) est désormais plantée à 88 % dans l’Etat du Parana à la date du 22 mars, contre 72 % une semaine plus tôt et 95 % en moyenne. Seulement 43 % des surfaces étaient semées deux semaines plus tôt. De son côté, le responsable de l’un des principaux syndicats de planteurs de maïs au Mexique a annoncé que la récolte pourrait n’atteindre que 24 Mt cette année au lieu des 27 Mt annoncées par le service de l’agence des statistiques du ministère de l’Agriculture du pays. Des coupes budgétaires en seraient la cause.

Côté commerce international, on notera que la Chine a acheté 639 000 t d’orge argentine pendant les deux premiers mois de l’année, ce qui représente 86 % de toute l’orge exportée dans le monde sur cette période.
Cette semaine, plusieurs chargements au départ des ports français sont rapportés, notamment à destination de l’Algérie, de l’Egypte et du Maroc en blé et vers la Chine en matière d’orge.
La Corée du Sud, via son Feed Leaders Committee, a acheté 65 000 t de blé fourrager lors d’une transaction privée (hors appel d’offres), cette semaine, selon des traders européens qui ont rapporté cette information à Reuters. Le blé s’est acheté à un prix estimé à 271,99 $/t C&F (+1,5 $/t de chargement). C’est Cargill qui serait le vendeur. La livraison serait pour le 15 octobre avec des blés en origine optionnelle sauf Danemark, Argentine Chine et Inde, selon les traders.
La Jordanie est à la recherche d’orge fourragère.

Les prix du colza sur Euronext et, par ricochet, sur le marché physique hexagonal ont grimpé entre les séances du 23 et du 24 mars, compte tenu de la hausse de ceux du pétrole à New York et Londres, du soja à Chicago et du canola à Winnipeg.

En pétrole, la hausse des prix est liée au blocage du canal de Suez. Dans le détail, le porte-conteneur géant Ever Given, qui se rendait à Rotterdam au départ de Yantian (Chine), s'est échoué le 23 mars en travers du canal. Or ce canal constitue un nerf essentiel du commerce mondial du pétrole, mais aussi des grains.

En soja, la hausse des cours de la graine à Chicago est liée à la progression de l’huile, bénéficiant d’une forte demande internationale. Le tourteau a également renchéri, pour les mêmes raisons que l’huile. Les contraintes logistiques au Brésil continuent de soutenir les prix de la graine oléagineuse. Notons que le marché s’attend à ce que l’USDA publie, aujourd’hui, des ventes extérieures à l’export, sur la semaine passée, dans une fourchette comprise entre 150 000 t et 400 000 t de soja pour la campagne 2020/2021, et de 0 à 200 000 t pour 2021/2022. L’analyste Farm Futures table sur une sole états-unienne de soja 2021 à 88,53 millions d’acres (Ma), contre 90 Ma selon un rapport de l’USDA de février dernier, et 83,1 Ma l’an dernier.

Le rapport hebdomadaire d’Euronext révèle que les opérateurs non commerciaux ont réduit, la semaine passée, le nombre de leurs positions nettes longues, passant de 11 911 lots la semaine antérieure à 7 590 lots. Les commerciaux ont également limité leurs positions nettes courtes, passant sur la même période de 12 710 lots à 8 492 lots.

Les prix du canola à Winnipeg ont encore grimpé, compte tenu de la faiblesse de l’offre disponible canadienne. Le média canadien Glacier FarmMedia rapporte qu’un ou plusieurs triturateurs canadiens auraient importé des lots de colza en provenance d’Ukraine, témoignant de la faiblesse de l’offre locale. Mais cela pourrait aussi confirmer que la graine canadienne est actuellement peu compétitive. Attention toutefois, l’information n’a pas été confirmée.

En tournesol, les cotations sur le marché physique français ont également monté, dans le sillage des huiles et de la graine de colza.

Marchés physiques français du 24 mars 2021 (base juillet pour les céréales)

Orges de brasserie du 24 mars 2021

Cotations des issues de meunerie du 16 mars 2021

Cotations commerciales des produits laitiers du 18 mars 2021

Evolution dollar / euro du 24 mars 2021

Clôture du marché à terme de Chicago du 24 mars 2021

Clôture du marché à terme Euronext du 24 mars 2021

Cotations des marchés internationaux du 24 mars 2021