Cotidienne du 25 février 2021

Tendance Céréales/Oléagineux du 24 février 2021 : la météo, accompagnée par le pétrole et l’inflation, pousse les cours des céréales et des oléagineux vers le haut

Les cours du blé et du maïs ont encore progressé ce mercredi à Chicago. Le mouvement était le même sur Euronext et sur les marchés physiques hexagonaux, à l’exception du blé dur, stable, sur ces derniers.

Outre-Atlantique, les acteurs du marché des matières premières agricoles sont toujours dans l’attente d’informations concernant les impacts de l'importante vague de froid qu'a subi le pays la semaine passée. Un autre facteur a joué sur la dynamique des cours : l’idée qu’un niveau plus élevé d’inflation pourrait faire son retour. Certains analystes donnent crédit à cette idée avec la forte hausse récente des cours du pétrole et le fait que la banque centrale états-unienne (FED) vient de réaffirmer son intention de garder les taux d’intérêt bas autant qu’il le faudra. Ces éléments pourraient attirer des fonds d’investissement en mal de spéculation et d’arbitrage. Du côté des traders sur Euronext, le dernier rapport hebdomadaire (au vendredi 19 février) montre des positions nette longue sur le blé en légère augmentation pour les opérateurs dits financiers et des positions nette longue sur le maïs en nette augmentation.

A noter que les cours du maïs états-unien ont été soutenus par l’annonce de la forte baisse de la production d’éthanol dans le pays (-28 %) en raison des conséquences du froid qu’a connu le pays. Le cours de l’éthanol est cependant resté stable, suite à cette annonce.

Les services à l’étranger de l’USDA viennent de publier un état des productions de céréales en Pologne : +15 ,5 % de volume de production pour le blé, l’avoine, le seigle, le triticale, l’orge et le maïs en 2020/2021, à 33,3 Mt. Les exportations de blé se montent à 4,2 Mt (le double de l’année précédente) avec une production qui a atteint 12 Mt (+9 %). Les surfaces plantées et récoltées sont demeurées stables (2,5 Mha). Selon les services de l’USDA, le niveau élevé des prix des grains à l’international et la faiblesse du zloty face à l’euro et au dollar devraient pousser les exportations vers le haut. 

En Inde le ministre de l’Agriculture a annoncé une possible production de blé record pour son pays en 2021, à plus de 109 Mt.

Au Brésil, un récent sondage effectué par Reuters montre que le pays pourrait récolter 108,2 Mt de maïs en 2020/2021, un record, en raison de l'importance des surfaces plantées et des bons prix de marché. Reste qu’un quart de la seconde récolte pourrait être semée hors des délais optimum en matière de climat. Les derniers chiffres de récolte publiés par l’USDA annonçaient 109 Mt et ceux de la Conab 105,5 Mt.

Sur le plan du commerce international, on note un achat de la Jordanie de 60 000 t de blé meunier, origine optionnelle, à un prix moyen de 279 $/t C&F (Cerealcom Dolj comme vendeur) pour un chargement pendant la deuxième quinzaine d’octobre.

Les prix du colza sur le marché physique français et sur Euronext ont flambé entre les 23 et 24 février, dans le sillage du soja sur Chicago et le pétrole. Le cours du colza a atteint un plus haut depuis 2013, note Agritel. De leur côté, les cours du canola à Winnipeg ont reculé, à l’image de l’huile de palme à Kuala Lumpur. La parité euro-dollar n’a quasiment pas bougé, d’un jour sur l’autre.

En France, « il ne devrait pas y avoir trop de retournements de parcelle de colza du fait de la vague de froid, et les dégâts sont localisés », a déclaré Laurent Jung, chargé de communication de la zone Nord-Est (incluant, entre autres, la Bourgogne, la Franche-Comté, les Hauts-de-France, la Lorraine…) de Terres Inovia. Toutefois, la prudence reste de mise : « il est encore trop tôt pour chiffrer précisément les pertes ». En Inde, la production de colza passerait de 9,1 Mt en 2020 à 10,4 Mt en 2021, selon le ministre de l’Agriculture local.

Le soja a renchéri sur le CBOT en raison d’une période de soudure qui s’annonce tendue en lien avec le retard de la récolte brésilienne (les pluies présentes et à venir pénalisant les travaux au champ), qui se conjugue avec une flambée des coûts logistiques. Dans l’Etat brésilien du Paraná, la récolte de soja a débuté et les rendements de certaines parcelles ne sont pas très bons, selon Visio-Crop. Selon le secteur, le soja aurait subi pendant la floraison un manque de rayonnement et un excès de pluie. A l’échelle du pays, les chantiers de récolte sont réalisés à seulement 15% [la] semaine dernière contre 31 % en temps normal, selon Agritel. En Argentine, un temps trop sec est prévu pour les deux prochaines semaines, ce qui pourrait impacter négativement la récolte, selon DC Analysis.

Concernant l’huile de palme à Kuala Lumpur, les cours à terme ont fini par baisser mercredi, annulant les gains initiaux, en raison d’un ralentissement des exportations sur février, selon Business Recorder. Les expéditions du 1er au 25 février devraient augmenter entre 4 et 7 % en glissement mensuel, selon les négociants. En comparaison, les exportations du 1er au 20 février ont progressé de 10 à 28 % par rapport à la même période en janvier, selon les données des inspecteurs de fret. Selon le Conseil malaisien de l'huile de palme (MPOC), la production des principaux producteurs, l'Indonésie et la Malaisie, a chuté en 2020 en raison du temps pluvieux et de la pénurie de main-d'œuvre, ce qui a poussé les stocks de la Malaisie à leur niveau le plus bas depuis plus de treize ans, soit 1,27 Mt, à fin décembre. Pour 2021, bien que la production devrait augmenter (passant de 19,1 Mt en 2020 à 19,6 Mt en 2021 en Malaisie et de 42,3 Mt à 45 Mt en Indonésie), le MPOC estime que le prix de l’huile de palme devrait progresser « au cours du premier semestre 2021, ou plutôt sur la plus grande partie de l'année 2021 », en raison d’une croissance des exportations. Les importations totales d'huile de palme de l’UE devraient atteindre environ 4 Mt pour le premier semestre 2021, selon MPOC.

Quant au pétrole, les cours ont atteint mercredi leur plus haut niveau depuis plus d'un an, poussés par un recul de la production états-unienne après le passage d'une vague de froid dans les  principales régions pétrolières du pays, selon l’AFP.

Les prix du tournesol sur les places hexagonales n’ont pas évolué d’un jour sur l’autre. En Ukraine, le marché est tendu, en raison des faibles volumes encore disponible (4,3 Mt, détenues à parts égales par les triturateurs et les producteurs), avec à la clef une flambée des cours.

Marchés physiques français du 24 février 2021 (base juillet pour les céréales)

Orges de brasserie du 24 février 2021

Cotations des issues de meunerie du 23 février 2021

Cotations commerciales des produits laitiers du 18 février 2021

Evolution dollar / euro du 24 février 2021

Clôture du marché à terme de Chicago du 24 février 2021

Clôture du marché à terme Euronext du 24 février 2021

Cotations des marchés internationaux du 24 février 2021