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Commerce international
Sica Atlantique : seules 25 000 t chargées en août !

Sur les deux premiers mois de la campagne 2020/2021, les exportations céréalières du silo portuaire rochelais atteignent 325 000 t. Sur l’exercice commercial, le volume pourrait être en retrait d'au moins un tiers sur un an, tous produits confondus.

En juillet 2024, Sica Atlantique n'a expédié que 160 000 t de grains.
© Sica Atlantique

« Si les chargements sur le mois de juillet ont été satisfaisants, à un peu plus de 300 000 t embarquées, depuis le début août, c’est le calme plat. Sur l’ensemble du mois, nous n’allons expédier que 25 000 t, un niveau record historiquement bas. Ce volume correspond à ce que les installations de Sica Atlantique peuvent charger en une seule journée », souligne Simon Aimar, responsable Développement et Marketing de l’opérateur portuaire rochelais. En termes de flux, 40 % des exportations sur la période juillet-août concernent du blé tendre et 40 % de l’orge. Côté destinations, la moitié des tonnages sont partis sur la Chine et un quart sur l’Afrique de l’Ouest. « Il faut remarquer également le retour, cette campagne, de notre client traditionnel, le Portugal, qui retrouve sur notre hinterland la qualité de blé tendre qui correspond à ses cahiers des charges. En 2019/2020, notre offre en blé tendre présentait un P/L trop élevé, supérieur à 1, contre 0,6 en moyenne sur la récolte actuelle », se réjouit Simon Aimar.

Un marché intérieur davantage rémunérateur

Et le trafic ne devrait guère s’améliorer. « La Sica Atlantique s’attend à une tendance similaire sur les mois à venir, autrement dit la persistance d’une activité portuaire calme », estime le responsable Développement et Marketing.

« Le marché intérieur payant mieux que l’exportation, les vendeurs ont davantage intérêt à approvisionner la meunerie et l’industrie de la nutrition animale française que livrer leurs grains sur le port de La Rochelle. Par ailleurs, malgré la qualité correcte du blé tendre hexagonal, les importateurs d’Afrique de l’Ouest achètent de la marchandise issue de la zone mer Noire, aux prix actuellement plus compétitifs. » La Chine, quant à elle, est davantage orientée orge brassicole qu’orge fourragère.

Ajoutons à cette demande limitée, une offre qui l’est tout autant. A l’échelle nationale, la production de blé tendre ne dépasserait pas les 30 Mt en 2020. « C’est la troisième plus mauvaise campagne, historiquement parlant », affirme Simon Aimar. Les besoins intérieurs étant, à peu de chose près, équivalents à ceux de l’an dernier, mécaniquement, la France aura, cette campagne, un disponible exportable moindre que l’exercice précédent, à se partager entre les différents silos portuaires du territoire.

« Si les projections concernant les exportations de grains sur l’ensemble de la campagne en cours ne sont pas aisées, je ne serai pas surpris d’enregistrer une baisse d’activité de Sica Atlantique d’au moins un tiers par rapport au très bon exercice commercial 2019/2020 », estime Simon Aimar.

Baisse d'au moins un tiers des exportations de grains attendue sur la campagne 2020/2021.

Une qualité céréalière satisfaisante

« Nous sommes très contents de la qualité de la marchandise réceptionnée jusqu’à maintenant », indique Simon Aimar. Les lots de blé tendre présentent une teneur en protéines de l’ordre de 12 %, un temps de chute de Hagberg supérieur à 300 secondes, un poids spécifiques de 78-79 kg/hl, un alvéogramme très beau et plus long que l’an dernier (avec un W supérieur à 200 et un P/L d’environ 0,6 point), et une bonne note de panification (avec un lissage de la pâte plus rapide que l’année précédente). « Hélas, nous n’aurons pas suffisamment de marchandises à offrir à nos clients, qui vont aller voir ailleurs », se désole Simon Aimar.

En orge, « nous ne rencontrons pas de souci particulier en qualité fourragère comme en qualité brassicoles. La récolte est satisfaisante à tout point de vue », remarque-t-il.

Un maïs irrigué au beau potentiel

Côté récoltes automnales, « dans la zone de chalandise de Sica Atlantique et, plus généralement, dans le grand Sud-Ouest, si le maïs irrigué est très beau, les cultures non irriguées sont très moches », relève Simon Aimar. De fait, le dirigeant se dit « réservé » quant aux potentielles exportations du silo portuaire rochelais sur les pays tiers.

En tournesol, qui est un produit « rarement traité » par Sica Atlantique, donc sans réel impact sur son bilan de campagne, la production 2020 est attendue supérieure à celle de l’an dernier.

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