Commerce international
Sénalia enregistre une baisse de près de moitié de ses exportations céréalières en 2020/2021
Alors que le port de Rouen a constaté une baisse de 34 % de ses chargements de grains, ceux de son principal opérateur en la matière accusent un recul de 42 %. La Chine représente la principale destination des céréales de l’hinterland rouennais.
Alors que le port de Rouen a constaté une baisse de 34 % de ses chargements de grains, ceux de son principal opérateur en la matière accusent un recul de 42 %. La Chine représente la principale destination des céréales de l’hinterland rouennais.
Sur la campagne qui vient de s’achever, Haropa Port a expédié 6,45 Mt de grains, contre 9,87 Mt en 2019/2020. Si la baisse des chargements céréaliers atteint 34 %, comparé au record de l’exercice commercial précédent, le recul de tonnage s’élève à seulement 11 % par rapport à la moyenne des dix dernières campagnes (7,3 Mt). « Si nous avons subi une récolte 2020 en net repli, les résultats ne sont pas catastrophiques, en raison de la bonne qualité des céréales moissonnées sur l’hinterland du port de Rouen », tempère Manuel Gaborieau, responsable de la filière agroalimentaire d’Haropa Port.
L'orge de brasserie soutenue par une demande dynamique
Pour sa part, Sénalia a chargé 3,050 Mt de grains en 2020/2021, contre 5,285 Mt la campagne antérieure. Dans le détail, le prestataire de service rouennais a exporté 1,925 Mt de blé tendre (-40 % d’une campagne sur l’autre), 520 000 t d’orge fourragère (-52 %), 454 000 t d’orge brassicole (-18 %) et 22 000 t de colza (-35 %). « Le tonnage en orge de brasserie s’est mieux maintenu qu’en orge fourragère, en raison d’une bonne demande internationale. La qualité fourragère a davantage été consommée sur le marché intérieur, dont les disponibilités en céréales à paille ont été amoindries par une faible récolte », commente Alain Charvillat, directeur Céréales Export de Sénalia. A l’échelle du port de Rouen, les tonnages expédiés s’élèvent à 4,63 Mt en blé tendre (-36 %), 1,2 Mt en orge fourragère (-36 %), 620 000 t en orge brassicole (-16 %) et 15 000 t en colza (-80 %). Ce dernier a également expédié 30 000 t de blé dur (20 000 t en 2019/2020) et 23 000 t de protéagineux (71 000 t).
Pour compléter le trafic de grains d’Haropa Port, il faut ajouter l’importation de 550 000 t de colza 100 % canadien en 2020/2021 (contre 540 000 t la campagne précédente), 31 000 t de blé dur (contre 27 000 t), en provenance de la façade Atlantique et du Canada, et 65 000 t de protéagineux (63 000 t). Notons que Sénalia ne possède pas d’activité à l’import en grains.
Le Maghreb passe derrière la Chine en termes de destination
La Chine représente la première destination du port de Rouen en termes d’exportation céréalière, avec 2,2 Mt (1,17 Mt d’orge fourragère, 650 000 t de blé tendre et 400 000 t d’orge brassicole). Sénalia en a chargées 1,2 Mt (contre 668 000 t en 2019/2020), dont 493 000 t d’orge fourragère (217 000 t), 434 000 t de blé tendre (180 000 t) et 278 000 t d’orge brassicole (272 000 t).
Le Maghreb est relégué au second plan, en raison de la faiblesse du disponible exportable en blé meunier, avec 1,5 Mt chargées sur l’Algérie (360 00 t par Sénalia) et 990 000 t sur le Maroc (560 000 t par Sénalia). On notera, par ailleurs, la bonne tenue des expéditions sur l’Afrique de l’Ouest, avec la Côte d’Ivoire et le Cameroun en tête, qui la conduit à la troisième place du palmarès.
Parmi les pays importateurs qui sortent de l’ordinaire, Manuel Gaborieau cite le Mexique, qui prend de l’importance depuis deux à trois campagnes, avec 200 000 t achetées en 2020/2021. Quant à l’Egypte, les 300 000 t de blé meunier français acquises sur la campagne ont été chargées en totalité sur le Port de Dunkerque.
Des chargements partiels de Panamax à Rouen
Cette prédominance de la Chine en temps qu’importateur de céréales françaises peut, en partie, s’expliquer par le fait que le transport s’effectue par panamax, d’une capacité de 55 000 t à 65 000 t de grains, alors que l’Algérie et le Maroc utilisent des navires de 25 000 t à 35 000 t.
Cependant, la faiblesse de tirant d’eau du port de Rouen amoindrit sa compétitivité face à ses concurrents Dunkerque Port et Port Atlantique La Rochelle. « Ces derniers peuvent, de fait, remplir les cales d’un panamax en totalité, quand les silos portuaires rouennais ne peuvent le charger que partiellement. Ce qui oblige le navire à compléter sa cargaison à Dunkerque ou La Pallice », explique Alain Charvillat.