Sécurité alimentaire
LA CRISE DE LA MÉLAMINE chinoise n’a pas épargné les Fab. Un taux cinquante fois supérieur à la norme autorisée a ainsi été découvert dans près de 300 t de tourteaux de soja bio importés de Chine par une coopérative française. Ce lot était destiné au secteur de la volaille bio du Grand Ouest. Les Pays-Bas ont connu la même mésaventure, la contamination ayant été découverte dans des farines de soja livrées à trois Fab. L’ajout de mélamine permet d’augmenter artificiellement le taux de protéines, pour donner de la valeur au produit ou passer les contrôles.
Repenser le modèle d’approvisionnement pour l’alimentation animale
Pour la Fnab (Fédération nationale de l’agriculture biologique), cette découverte démontre « la nécessité de repenser le modèle d’approvisionnement alimentaire » des animaux, en privilégiant « une agriculture paysanne biologique de proximité, solidaire, seule garante d’un développement harmonieux et durable ». Le déficit en protéines végétales de l’UE est le vrai problème soulevé par l’ensemble de la profession. Christophe Caroussé, de la coopérative Terrena, concernée par le lot incriminé, explique que « la filière bio a besoin de 18 000 t de soja alors que la France n’en produit que 4 000 t ». Pour l’OPG (Organisation des producteurs de grains), il existe un paradoxe : « Nous importons du soja bio de Chine alors que nos agriculteurs biologiques français sont demandeurs pour produire de la luzerne, des pois et autres plantes riches en acide aminé ». Elle regrette que le bilan de santé de la Pac n’aille pas en ce sens. La crise a été évitée, en raison des nombreux contrôles effectués. Une preuve que les systèmes d’alerte fonctionnent, selon la profession.