Nutrition animale
Sécurisation des achats des correcteurs azotés
La Sabé propose aux éleveurs laitiers de garantir leurs prix d’achats de correcteurs azotés.
Pour la première fois en France, un fabricant d’aliments pour animaux propose un contrat aux éleveurs laitiers pour sécuriser leurs prix d’achat de correcteurs azotés. Le contrat Optima permet à l’éleveur de fixer les prix pour six mois tout en lui laissant la possibilité d’accompagner, dans une certaine proportion, les baisses potentielles des cours des tourteaux. Le contrat a été officiellement lancé le 23 mai par la Sabé à Arques (Pas-de-Calais). L’entreprise organisait alors une porte ouverte de son usine d’aliments (80.000 t), reconstruite après l’incendie du 13 novembre 2010.
Des innovations au service de l’éleveur
Dans un contexte de prix volatils de la fraction protéique des rations, Optima donne à l’éleveur l’opportunité de sécuriser ses approvisionnements. Un intérêt dans le contexte fortement haussier de la protéine depuis plusieurs mois. Et, si la tendance venait à s’inverser, « Optima est un contrat de correcteurs azotés vaches laitières qui fera profiter, les clients qui s’y engagent, d’une baisse éventuelle des tourteaux », détaille Philippe Saint Pol, responsable commercial. Optima constitue pour la Sabé un outil de plus pour fidéliser ses éleveurs de vaches laitières, aux côtés d’autres innovations plus nutritionnelles comme le critère de rationnement (MSR4) –pour réduire le risque acidogène des rations– et le nouveau critère de prédiction de la production laitière (Précilait), pour ajuster plus finement les apports. « Les correcteurs azotés sont formulés en fonction des besoins des animaux que nous permettent de mieux cerner les outils développés dans la ferme de recherche Aveve de Popeel et par nos firmes services. Ils sont composés de différents tourteaux afin de compléter au plus juste les rations, constituées en France d’une large part de fourrages produits sur l’exploitation. » L’idée globale est de proposer aux éleveurs laitiers des solutions face aux contraintes de productivité. « Nous savons que la région dispose d’un vrai potentiel de production laitière et qu’en tant que fabricant d’aliments, nous pouvons participer à l’efficacité économique de la filière. Car si nous ne sommes pas tous, en tant que filière, prêts pour l’après quota, nous risquons de perdre des opportunités », explique Jean Deroo, directeur de la Sabé.
« Le mécanisme de cette sécurisation pour l’éleveur a été mis en place avec l’aide du groupe Aveve. Notre président, Patrick Boone, est d’ailleurs le directeur des achats pour l’ensemble de la branche alimentation animale (1,5 Mt). Comme pour l’investissement de 3M€ dans l’usine, nous bénéficions du soutien fort de notre groupe » complète Jean Deroo. Étienne Cosyns, DG d’Aveve, est d’ailleurs clair : « Le groupe Aveve veut poursuivre son développement tant en Belgique que dans les régions limitrophes, par l’intermédiaire des différents entités du groupe, et, en particulier par le biais de la Sabé pour le secteur Nord-Pas-de-Calais / Picardie. » En phase de test pour les six prochains mois, le mécanisme d’Optima pourrait être déployé plus largement ensuite.