Protéagineux : 2005, une qualité correcte
Les pois et féveroles, engrangés cette année, présentent une bonne qualité pour l’alimentation animale.
Selon l'Union nationale interprofessionnelle des plantes riches en protéines (Unip), contrairement à l’année 2004, marquée par de fortes et soudaines attaques de pucerons, on ne relève pas de problèmes phytosanitaires de grande ampleur en 2005. Ceux-ci sont restés ponctuels et bien maîtrisés, avec notamment des pertes à la levée pour les semis de fin février, des attaques de bruches, des cas de chlorose ferrique prolongée en avril-mai et d’aphanomyces sur pois, et des attaques de rouille sur féverole. Il en résulte une bonne qualité globale des pois et féveroles pour l’alimentation animale, qui sont correctement valorisés sur un marché continuant à se tenir régulièrement à 20 #/t au dessus de celui des céréales, en raison de la faiblesse de l’offre.
La qualité des pois
La qualité des pois pour l’alimentation animale est bonne : faible teneur en eau à la réception, pas de grains germés, peu d’impuretés (avant triage) et en particulier de terre, conséquence de l’amélioration sensible de la résistance à la verse des variétés de printemps. Seul bémol : une présence importante de grains bruchés et de bruches vivantes dans certains lots du sud de la France. Les résultats d’analyses de mycotoxines réalisées dans le cadre du plan de surveillance annuel ne sont pas encore disponibles pour 2005, mais on peut rappeler qu’aucun cas de mycotoxine sur les pois récoltés en France n’a été enregistré depuis la récolte 2000.
Pour les débouchés en alimentation humaine, la qualité visuelle est bonne également, particulièrement pour les pois jaunes. Les pois verts ont parfois subi des décolorations par décollement des téguments, ce qui ne devrait pas poser de problèmes pour le débouché en casserie. Dans l’ensemble, beaucoup de lots ont un taux de grains splittés (casés en deux) trop élevés en lien avec la faible humidité à la récolte ; mais au regard des débouchés assez limités actuellement en alimentation humaine, il ne devrait pas y avoir de difficultés à trouver assez de lots sans grains splittés : ces productions sont souvent réalisées sous contrat et les producteurs sont encouragés à récolter avant que l’humidité ne passe en dessous de 15 % pour limiter la casse.
La qualité des féveroles
En féverole, il est un peu tôt pour avoir une vue globale de la qualité. Contrairement au pois, les débouchés en alimentation humaine sont dominants, donc les critères de qualité visuelle plus importants. Certains lots présentent des phénomènes de décolorations brunes, plus prononcés sur certaines variétés. Les contrats des acheteurs à l’export mentionnent à présent explicitement l’exigence de couleur homogène. Ceci pourrait entraîner le déclassement de certains lots.
Pour les autres critères de qualité, il y a des différences sensibles selon l’accompagnement technique réalisé par les organismes collecteurs pour maîtriser la qualité. Là où une politique de traitements contre les bruches calés sur les observations et les températures a été mise en place, le taux de grains bruchés est faible. De plus, certains stockeurs ont commencé à opter pour la fumigation à la phosphine des lots stockés pour respecter l’exigence du «zéro insecte vivant». De même, là où les collecteurs ont encouragé à récolter entre 15 % et 18 % d’humidité sans compter de réfaction, les taux de grains cassés sont faibles.