Perspectives agricoles
L'UE pourrait perdre 2,5 % de sa production de céréales en 2031
Un rapport de la Commission européenne du 9 décembre 2021 sur les perspectives agricoles 2021-2031 table sur un repli des assolements de blé, d’orge et de maïs à l’horizon 2031.
Un rapport de la Commission européenne du 9 décembre 2021 sur les perspectives agricoles 2021-2031 table sur un repli des assolements de blé, d’orge et de maïs à l’horizon 2031.
La production au sein des 27 pays de l’Union Européenne (UE) est attendue à 276 Mt en 2031, selon un rapport sur les perspectives agricoles 2021-2031 de la Commission européenne basée à Bruxelles, publié le 9 décembre dernier. Cela correspondrait à un repli de la production de 2,5 % comparée à l’année 2021. Cette baisse s’explique par un recul des surfaces et des rendements, compte tenu d’une orientation des agriculteurs vers des systèmes de production davantage durables, justifie Bruxelles.
126,9 Mt de blé tendre et 49,2 Mt d’orge en 2031
Les assolements de blé, de maïs et d’orges sont amenés à décroître. Dans le détail, celle de blé tendre s’effriterait de 2 % entre 2021 et 2031, à 21 Mha, et celle de blé dur de 4,7 %, à 2 Mha. Celle de maïs reculerait de 1,5 % sur la période, à 8,9 Mha, et celle d’orge connaîtrait la plus forte baisse, de 7,9 %, à 10 Mha environ. La hausse de l’usage de cultures biologiques, des pratiques agroécologiques, la baisse des solutions phytosanitaires disponibles… feraient baisser les rendements de blé et d’orge, donnant des volumes en repli de respectivement 5,3 % et 8,9 % lors des dix prochaines à années, à 126,9 Mt et 49,2 Mt, explique le rapport (cf. graph). En revanche, la production de maïs se stabiliserait à 68,2 Mt, "compte tenu de la hausse des potentiels de rendements dans les pays de l’Europe de l’est", justifie la Commission européenne.
La flambée des prix des fertilisants amènerait les agriculteurs à réduire leurs surfaces de cultures exigeantes en intrants, pour 2022 et au-delà, estime le rapport.
Les soles de sorgho, d’avoine et de seigle, entre autres, progresseraient de 1,1 % lors des dix prochaines années. Ceci afin d’allonger les durées de rotations des cultures et d’une meilleure adaptation des agriculteurs au risque climatique.
Effritement de la consommation des fabricants d'aliments pour animaux
Autre raison de la baisse de la sole européenne de céréales : le repli de la consommation de l’industrie de l’alimentation animale de 7,8 Mt sur 2021-2031, spécialement en orge (baisse de 11,6 %) et en blé (recul de 6,4 %). Néanmoins, la consommation de céréales en alimentation humaine devrait croître de 0,2 % par an lors des dix prochaines années.
Du côté des oléagineux, les productions de colza et de tournesol atteindraient un pic entre 2024 et 2027, avant de redescendre quelque peu, selon la Commission. Celle de soja est amenée à croître de manière constante d'ici à l’horizon 2031. Au total, la sole d’oléagineux s’élèverait à 10,7 Mt en 2031, un chiffre semblable à celui de 2021. En volumes, la production de colza 2031 se stabiliserait à 16,2 Mt (sur 5,1 Mha), alors que celles de tournesol et de soja grimperaient de respectivement 15 % et 29 % sur la période, à 11,3 Mt (sur 4,5 Mha) et 3,5 Mt (sur 1 Mha).
Baisse de la consommation de biodiesel
Par ailleurs, la consommation européenne de biodiesel chuterait entre 2021 et 2031, à 14,3 milliards de litres (Mdl), d’après le rapport, après avoir toutefois atteint un pic en 2023, à 18,9 Mdl. Les importations d’huile de palme tomberaient à 4 Mt en 2031, contre 6,5 Mt en 2021.