Grandes cultures / Prospective
Prix mondiaux au plus haut sous dix ans
Le développement des besoins en biocarburants, aux États-Unis comme dans l’UE, devrait maintenir les prix sous tension, selon l’USDA
PLUTÔT OPTIMISTE. Dans ses dernières projections à dix ans diffusées le 11 février, le département américain de l’Agriculture (USDA) pronostique des prix « à des niveaux historiquement élevés » d’ici à 2019. Le maïs et les oléagineux seraient particulièrement concernés. Leurs cours dépasseraient les moyennes enregistrées avant 2006. L’USDA mise à la fois sur une hausse de la demande mondiale en produits agricoles ainsi que sur les besoins croissants en éthanol de maïs aux États-Unis et de biodiesel en Europe. Dans l’Union européenne, les cultures annuelles devraient encore fournir 60 % des biocarburants utilisés dans le cadre des 10 % d’incorporation obligatoire d’ici 2019. Selon l’USDA, la production de biodiesel resterait largement majoritaire, mais les besoins en éthanol progresseraient malgré tout. Ils atteindraient, en 2020, 35 % du total contre 28 % en 2009.
Quelque 34 à 35 % de la récolte de maïs américaine pour l’éthanol
Aux États-Unis, le maïs demeurerait la principale source d’éthanol. L’industrie poursuivrait son développement, enregistrant tout de même un ralentissement par rapport aux gains rapides de ces dernières années. Il faut dire que le département américain de l’Agriculture envisage un ralentissement de la croissance des besoins en essence sur la période. Il estime également limité le potentiel de pénétration de l’E10 et de l’E85 sur le marché intérieur. Quoi qu’il en soit, ce débouché absorberait tout de même, vers 2019, 34 à 35 % de la récolte de maïs. La production de biodiesel augmenterait pour sa part d’un milliard de gallons d’ici 2012. Mais elle proviendrait pour moins de 50 % d’huiles végétales non recyclées produites aux États-Unis. En parallèle et dans une moindre mesure, la production de biocarburants grimperait également au Brésil, en Argentine et au Canada.
À plus court terme, l’USDA envisage un ralentissement de la demande en alimentation animale. D’ici à 2011, une réduction de la production de viande et particulièrement de volailles aux États-Unis est prévue. En cause : les hauts niveaux de prix des matières premières à l’origine d’une hausse des coûts de production, mais aussi la baisse de la consommation de viande due à la récession économique.