Cotidienne

Prix des oléagineux - Les prix du tournesol explosent en France comme en Ukraine

Les prix des principaux contrats à terme du soja sur le CBOT et sur le colza sur Euronext ont nettement progressé ce mardi 22 octobre 2024, et ce, pour toutes les échéances (sauf en colza pour mai 2026 qui recule un tout petit peu). La hausse est supérieure à 10 cts$/boisseau pour le soja (sauf janvier 2026 avec « seulement » +9,75 cts$/boisseau) et à 2,75 €/t en colza. Pour le soja, c’est la deuxième hausse consécutive alors que pour le colza, les cours enchaînent une troisième progression d’affilée.

Pour tout savoir sur l'actualité des marchés agricoles, cliquez ici 

Avec des fonds d’investissement de retour de façon importante aux achats sur le CBOT, les cours du soja ont intégré une nouvelle hausse des cours du pétrole et d’achats, malgré tout jugés à bon compte. Autre facteur qui a favorisé la hausse : la forte dynamique de la demande à l’exportation, notamment de l’origine états-unienne avant l’élection présidentielle de novembre mais les professionnels brésiliens rapportent aussi de nombreuses ventes de bateaux au départ des ports du pays. Les pluies continuent d’arriver en Argentine et au Brésil. Les prix des huiles de soja étaient en hausse ce mardi alors que le transport des tourteaux devient problématique sur le Mississippi en raison du bas niveau des eaux.

Les cours du colza sur Euronext ont bénéficié d’achats techniques et dépassent désormais les 510 €/t pour les trois échéances les plus traitées, quasiment au plus haut niveau sur le contrat février 2025. Le contexte macroéconomique international (hausse du pétrole et baisse de la parité euro-dollar) joue aussi en faveur d’une progression des cours.

Le canola coté à Winnipeg a progressé, en particulier sur l’échéance de janvier 2025, la plus traitée. Il s’inscrit ainsi dans le mouvement général de hausse des huiles végétales alors que le gouvernement canadien a décidé de revenir sur certaines de ses hausses de taxes à l’importation de biens chinois (notamment sur les véhicules électriques) qui avaient provoqué une réplique des autorités chinoises (enquête anti-dumping sur les importations en Chine notamment sur le canola canadien).  Par ailleurs, les moissons sont quasiment terminées dans les Prairies canadienne. La dynamique des exportations est également jugée bonne par les opérateurs du marché, Agriculture et AgriFood Canada ayant révisé à la baisse ses prévisions de stocks prévisionnels de canola pour 2024-2025. En Australie, un analyste publie une prévision de production de canola en hausse pour 2024-2025 par rapport à 2023-2024.

Les cours de l’huile de palme malaisienne à Kuala Lumpur ont progressé, se rapprochant des 4 400 ringgits la tonne sur le contrat janvier 2025 (4 550 ringgits la tonne sur l’échéance de novembre), proches de nouveaux records sur cette ’échéance. La hausse des huiles chinoises sur le marché de Dalian et le nouveau repli du ringgit sur le marché des changes en sont les principaux soutiens. Une nouvelle baisse des stocks indonésiens a été annoncée (fin août à 2,45 Mt par le Gapki, soit un plus bas niveau depuis cinq ans).

Les prix du tournesol ont encore progressé sur les marché mondiaux : en Ukraine notamment, où les triturateurs essaient de faire baisser les prix, et en France en particulier, toujours en raison des retards de récolte et du faible niveau de production. Le tournesol Rendu Saint-Nazaire en qualité oléique est de nouveau coté, à 600 €/t (contre 535 €/t le 15 octobre).

Côté météorologie, les précipitations vont perdre en intensité, sur des sols déjà gorgés d’eau, avec un retour à la moyenne en France et très en dessous de cette normale pour l’Europe de l’Est. L’humidité des sols reste particulièrement basse en Pologne et en Roumanie. En zone mer Noire, les pluies seront très faibles.

S'agissant de la macroéconomie, le Fonds monétaire international (FMI), qui vient de publier son rapport sur l’économie mondiale, a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la Chine en 2024, à + 4,8 %, (le ralentissement persistant du secteur immobilier risquant de s'aggraver), alors que le gouvernement chinois vise les +5 %. La croissance du pays devrait encore se ralentir en 2025, à +4,5 %. Le FMI a aussi revu à la hausse ses prévisions de croissance pour la Russie en 2024, à +3,6 % (contre +3,2 % auparavant). La Banque centrale des Etats-Unis publie aujourd’hui son livre beige sur l’état de l’économie actuel du pays. Les cours du pétrole ont fini en nette hausse mardi, « stimulés par un indicateur de demande favorable en Chine ainsi que par la perspective d'une possible attaque imminente d'Israël sur l'Iran », selon l’AFP.

Pour tout savoir sur l'actualité des professionnels de la filière des grains, cliquez ici 

Fondamentaux :

• Ukraine, tournesol, moisson : au 18 octobre, 9 Mt récoltées sur 4,5 Mha (91 % de la sole) pour un rendement de 2,07 t/ha ; la moisson finale est prévue à 10-10,5 Mt, en baisse d'un an sur l'autre (source : UkrAgroConsult) ;
• Australie, canola, production : estimée à 6 Mt pour 2024-2025, soit +1,2 Mt comparé à 2023-2024 (source : Commonwealth Bank of Australia) ;
• Canada, canola, stocks : estimés à 2,2 Mt pour 2024-2025 (-0,3 Mt par rapport à la prévision précédente), contre 2,7 Mt pour 2023-2024 (source : AAFC) ;
• Argentine, soja, trituration : estimée à 4,11 Mt en septembre, en nette hausse par au mois d’août perturbés par des grèves dans le pays (source : économiste argentin).

Export et import européens au 22 octobre :
(source : Commission européenne)

Marchés physiques français du 22 octobre 2024 (base juillet pour les céréales)

Cotations commerciales des produits laitiers du 17 octobre 2024

Evolution dollar / euro du 22 octobre 2024

Clôture du marché à terme de Chicago du 22 octobre 2024

Clôture du marché à terme Euronext du 22 octobre 2024

Cotations des marchés internationaux du 22 octobre 2024