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Primeur : un produit délaissé, qui souffre d’un problème d’identité

Selon le Scees, les surfaces françaises en pommes de terre primeurs accuseraient cette année encore une baisse sensible, de l’ordre de 9 %.

APRES PLUSIEURS années difficiles, les producteurs de pommes de terre semblent délaisser la “primeur” qui souffre d’un grave problème d’identité par rapport au produit de conservation. La nouvelle campagne “primeur” a cependant bien démarré grâce notamment à la réduction sensible des stocks de pommes de terre de conservation.

Surface : 7.800 ha (-9 %)

La baisse des surfaces en pomme de terre primeur semble se poursuivre inexorablement. Tous les bassins de production sont concernés, l’Ouest et le Sud-ouest plus fortement que les autres. Les dernières campagnes de commercialisation de la pomme de terre primeur, particulièrement défavorables (excepté 2004), expliquent le net recul des surfaces. La campagne écoulée, très mauvaise (indicateur de chiffre d’affaires inférieur de 36 % à la moyenne quinquennale), a mis particulièrement en avant le déficit de positionnement de la pomme de terre primeur par rapport à celle de conservation, dont l’aspect s’améliore régulièrement, ce qui la distingue de moins en moins de la primeur, plus chère.

Production : 187.300 t (-9 %)

Les premières estimations du Service central des enquêtes et des études statistiques (Scees) du ministère de l’Agriculture tablent sur une baisse de la production équivalente à celle des surfaces. Les rendements attendus semblent plus faibles que l’an dernier dans l’Ouest et le Centre-Ouest. Ils progresseraient par contre dans le Sud-Est, premier bassin de production. Les tonnages destinées à la transformation sont également estimés en baisse sauf dans le Sud-Ouest, où la moitié de la production est dirigée vers cette filière.

Premières récoltes début avril

Le froid durable de cet hiver a eu pour conséquence de retarder les plantations. Les premières récoltes sont intervenues début avril, pour les pommes de terre primeurs cultivées sous tunnel froid dans les îles de Ré et de Noirmoutier. Pour cette production, les rendements semblent à la fois plus irréguliers et plus faibles que la normale. On observe par ailleurs un retard végétatif assez marqué pour les productions en plein champ. La primeur présente pour le moment une excellente qualité et un bon état sanitaire du fait de la rigueur de l’hiver et des précipitations mesurées. Les productions suivantes (Roussillon et Bretagne) apparaissent sur les marchés. Les autres régions ne sont réellement présentes sur les étals qu’à partir de fin mai.

Un début de campagne favorable

Contrairement à l’an dernier, la campagne de commercialisation de la pomme de terre primeur semble démarrer favorablement. Le déclin sensible des stocks de pommes de terre de conservation, en effet, favorise l’écoulement de la primeur.

Toutefois, cette situation a particulièrement profité en avril à la pomme de terre primeur israélienne. Les produits marocains, quant à eux, ont été desservis par une qualité très hétérogène. L’offre nationale est restée très discrète au début du mois mais s’est peu à peu étoffée avec l’arrivée sur les marchés de quantités de plus en plus importantes de primeurs issues des îles de Ré et de Noirmoutier. Cette offre, marginale, s’est tout d’abord écoulée sans difficulté sur des marchés de niche. Elle a progressivement été confortée avec l’arrivée des premières récoltes sous abri du Roussillon (de la variété Béa essentiellement).

Début mai, les toutes premières primeurs bretonnes (de la variété Starlettes) ont également fait leur apparition. Toutes ces marchandises ont trouvé facilement preneur, à un prix relativement élevé.

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