Exportations céréalières
Port de Caen-Ouistreham : hausse du trafic de grains en 2020
Concernant la campagne commerciale en cours, les chargements de la place portuaire pourraient fondre de moitié par rapport à l’exercice 2019/2020.
Concernant la campagne commerciale en cours, les chargements de la place portuaire pourraient fondre de moitié par rapport à l’exercice 2019/2020.
« Le second semestre 2020 a généré 99 940 t à l’export [sur le port de Caen-Ouistreham], contre 162 552 t sur la même période en 2019. Cela s’explique par une récolte à l’été 2020 beaucoup moins volumineuse que celle de l’été 2019. [Pour la même raison], il faut tabler sur un tonnage d’environ 120 000 t au premier semestre 2021 », déclare Antoine de Gouville, directeur des équipements portuaires à la Chambre de commerce et d'industrie de Caen Normandie. Autrement dit, la place portuaire normande estime ne pouvoir charger qu’environ 220 000 t de grains sur la campagne actuelle, contre près de 432 000 t en 2019/2020. Si la Covid-19 limite l’activité Voyageurs, le Brexit freine le fret. « le Brexit doit avant tout être "digéré" par les opérateurs économiques avant de retrouver des flux normaux. Une fois que les habitudes déclaratives seront prises (déclarations douanières, contrôles sanitaires…), les échanges entre les deux espaces économiques devraient retrouver des couleurs », explique le dirigeant de la CCI Caen Normandie.
Des chargements en progression de 13,5 % entre 2019 et 2020
Le trafic céréalier du Port de Caen-Ouistreham s’est élevé à 369 215 t en 2020 (+13,52 % par rapport à 2019). Du blé tendre pour l’essentiel et un peu de graines de colza (16 260 t).
« Les exportations au départ du Port de Caen-Ouistreham sont majoritairement à destination de la péninsule ibérique (Portugal principalement). Cette destination a représenté 64 % des volumes en 2020 contre 59 % en 2019 », précise Antoine de Gouville. Les autres principales destinations sont le Maghreb (notamment le Maroc), la Grande-Bretagne et l’Irlande.
Les opérateurs concernés par l’activité Céréales-Oléagineux sont les coopératives Agrial et Creully. De taille humaine, la coopérative de Creully est implantée dans le Calvados depuis 1936. Elle présente un chiffre d’affaires de près de 103 376 000 €, pour 1 740 adhérents et 69 salariés. L’entreprise coopérative agricole et agroalimentaire Agrial enregistre pour sa part un chiffre d’affaires de 6,1 Md€, pour 12 500 adhérents et 22 000 salariés. Son territoire couvre dix-neuf départements dans le Grand Ouest et la région lyonnaise.
Si la destination primordiale est la péninsule ibérique, le Maghreb et les îles britanniques sont également d’importants acheteurs.
L’un des faits marquants de l’année 2020 sur le port de Caen-Ouistreham concerne la hausse de 20,5 % du trafic conventionnel (bassins intérieurs), « soutenu par un très bon premier semestre pour les céréales, la consolidation de trafics récents (bentonite, maërl, peuplier) et quelques nouveaux trafics (bois énergie, bois du Nord) », détaille le dirigeant de la CCI Caen Normandie.
Modernisation des installations et digitalisation des services
À l’issue d’un chantier mené en 2019, les écluses de Ouistreham ont été modernisées et sécurisées avec un dispositif d’embectage. « Ce système multi-pieux de guidage des cargos à l’entrée et à la sortie des écluses a été inauguré le 20 janvier par le King Rice, navire céréalier venu charger 22 500 t de blé pour le Maroc. Avec sa largeur de 27,20 m, ce navire a pu rentrer dans les écluses dont la largeur est de 28,45 m grâce à cet embectage. Il s’agit du nouveau record de largeur pour notre port », se réjouit Antoine de Gouville. D’un montant de 12 M€, cet investissement a été réalisé sous la maîtrise d’ouvrage de Port de Normandie, propriétaire du port, avec le concours financier de la CCI Caen Normandie, concessionnaire du port, pour 2 M€.
Pour 2021, la CCI Caen Normandie investit plus de 5 M€ pour la modernisation des réseaux d’assainissement et d’eaux usées. « La partie la plus importante du chantier se situe sur le terminal de Blainville, site d’implantation des silos portuaires, qui bénéficieront donc de la meilleure performance environnementale offerte par le nouveau dispositif », souligne le dirigeant de l’établissement publique.
Par ailleurs, le port s’est engagé dans un processus de digitalisation pour gérer au mieux les flux liés à l’activité transmanche dans le cadre du Brexit, « notamment avec le développement d’une application de suivi de statut douanier des camions et de leur position de stockage », précise Antoine de Gouville.