COT'Hebdo Céréales
Peu d’évolution des prix du blé tendre, tiraillés entre divers éléments haussiers et baissiers
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie et maïs) et des coûts du fret fluvial sur le marché physique français entre le 26 juin et le 3 juillet 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
Les cours du blé tendre ont évolué dans des marges étroites entre les séances du 26 juin et du 3 juillet sur le marché à terme Euronext. Divers éléments haussiers et baissiers se sont confrontés.
Côté éléments haussiers, on notera les inquiétudes sur la récolte dans l’UE et en France. Côté éléments baissiers : signalons le relèvement de la production en Russie par la SovEcon, à 84,1 Mt, contre 80,7 Mt précédemment. Les rendements seraient meilleurs qu’attendu dans certains oblasts. De plus, les origines zone mer Noire restent compétitives à l’export. Il s’agira d’observer attentivement les résultats de l’appel d’offres tunisien du 3 juillet.
La récolte aux États-Unis pèse également. Notons que l’Arabie saoudite a acquis le plus petit volume de son histoire, selon des sources privées. Alors qu’elle avait lancé un appel d’offres pour 595 000 t de marchandises, elle n’en a finalement acheté que 235 000 t, à un prix moyen de 263 $/t C&F, à livrer en septembre-octobre.
En France, l’activité est globalement réduite. Les meuniers rechercheraient des lots de l’ancienne récolte, mais les vendeurs sont absents, craignant les résultats de la coupe 2024. Les primes portuaires montent quelque peu, en raison des inquiétudes quant à la qualité, faisant que les prix sur les places physiques montent légèrement dans l’ensemble. Les récoltes d’orge ont avancé, et donnent des résultats toujours plutôt décevants et hétérogènes, en termes de volumes et de qualité. Or, une mauvaise récolte d’orge ne laisse pas présager de bons résultats en blé. Toutefois, il ne s’agit pas d’une règle universelle. De plus, les premiers échos semblent bons dans le Sud-Ouest. Attention néanmoins aux orages prévus pour samedi sur la région, qui pourraient faire courir un risque de germination aux blés secs.
Premiers dégagements d’orge sur Rouen imminents
Les coûts du fret fluvial n'ont pas évolué entre le 26 juin et le 3 juillet, en raison d'une activité désespérément calme. Sur le bassin de la Seine, le dégagement des premières orges sur le port de Rouen devrait démarrer en cette fin de semaine, voire en début de semaine prochaine. Et ce, alors que les silos de stockage des installations portuaires sont encore à moitié plein, ce qui inquiète grandement les opérateurs en ce début de moisson sur l'hinterland rouennais, qui manquent de visibilité sur les perspectives d'exportations. A noter qu’un mouvement de grève du personnel des écluses en amont de Paris (à l’image de celle de Varennes-sur-Seine), entamé la semaine dernière, impacte la navigation depuis lundi. Le marché nord-communautaire est toujours inscrit aux abonnés absents.
Kévin Cler et Karine Floquet
Maïs
Des variations de prix à la marge
Les cours du maïs sur le marché à terme Euronext et les places hexagonales ont varié de manière contrastée entre le 26 juin et le 3 juillet, à l’image du blé tendre. Quelques transactions se concluent dans l’Hexagone. L’origine française manque encore de compétitivité en nutrition animale sur la destination espagnole.
Orge fourragère
Les moissons françaises déçoivent pour le moment
Les cours de l’orge fourragère sur le marché physique français évoluent peu d’une mercuriale à l’autre. Les primes portuaires remontent légèrement, compte tenu des craintes quant à la récolte française, qui engendre quelques désillusions. Les rendements seraient en repli dans bon nombre de secteurs par rapport à l’an dernier. Les poids spécifiques sont hétérogènes et souvent assez bas. Les échanges sont globalement réduits.
Orge de brasserie
Problèmes qualitatifs
Les prix de l'orge de brasserie sur le marché physique français ont progressé d’une dizaine d’euros entre le 26 juin et le 3 juillet sur la nouvelle campagne, la récolte 2023 n'étant plus cotée désormais. Les malteurs procédent à quelques couvertures, compte tenu des inquiétudes sur la coupe 2024. Les pluies ont stoppé les récoltes d’orge d’hiver, effectuées entre un tiers et deux tiers selon les régions. Les premiers échos des champs rapportent des rendements décevants sur les grandes terres (entre -20 % et -30 %) et limités sur les petites terres, de faibles calibrages un peu partout et une teneur en protéines élevée (supérieure à 12 % en moyenne, avec des pointes à 13-14 %) de façon très localisée dans la zone nord Creil.
Blé dur
Des récoltes satisfaisantes dans le Sud-Est
Les cours du blé dur sont inchangés sur le marché physique français. La demande italienne permet de soutenir les prix dans le Sud-Est, afin d’alimenter les usines du nord du pays. Les récoltes dans le Sud ont débuté. Les résultats semblent bons dans le Sud-Est. Dans le Sud-Ouest, des soucis de germination sont rapportés localement. Mais il est encore tôt pour se prononcer. Des mélanges permettront de former des lots de qualité. Sur la scène internationale, StatCan estime la sole canadienne à 2,57 Mha en 2024, contre 2,44 Mha en 2023.
La rédaction
À surveiller
Blé tendre
- Début des récoltes dans l’Hexagone, attention aux précipitations dans les prochains jours.
- Avancée des récoltes en Russie et aux États-Unis.
- Dynamique des exportations russes.
- Attitude de l’Inde quant aux importations de blé.
- Possible réunion Turquie-Russie, que va-t-il en sortir ?
Orges
- Déroulement des moissons en France, qui donnent des résultats décevants pour l’instant.
- Niveau de l’activité portuaire.
- État des cultures en Australie et au Canada.
Maïs
- Conditions de culture aux États-Unis, pour le moment bonnes.
- Avancée des récoltes au Brésil et en Argentine.
- Dynamique des exportations états-uniennes.
Kévin Cler