Entreprises
Petits et moyens meuniers inquiets de la hausse des charges
Ecotaxe, généralisation de la couverture mutuelle, passage aux sacs de 25 kg… « Avec trois grands thèmes alourdissant les charges d’exploitation, les nouvelles ne sont pas très bonnes pour nos adhérents », regrette François Hoche, président du Syndicat de la petite et moyenne meunerie française (SPMF), qui a tenu son assemblée générale, le 27 septembre à Haguenau (Bas-Rhin), en Alsace. L’objectif de ce fédération, qui représente 120 entreprises produisant moins de 7.500 t de farine par an, est de « défendre les couleurs de ces meuniers familiaux, ancrés sur leur territoire et proches de leurs clients ».
L’écotaxe alourdirait le coût de revient de 5 à 10 €/t, selon les régions d’implantation
L’alourdissement des charges fiscales va peser sur les comptes des meuniers, et ce « dans un contexte de consommation déjà morose », souligne François Hoche. L’impact de l’écotaxe se fera sentir en amont, sur les frais d’approche de leur matière première, le blé tendre, puis dans la livraison des farines. Les adhérents du SPMF étant très dispatchés sur l’ensemble du territoire et le dispositif étant appliqué différemment selon les régions, avec en particulier des taux de taxation inégaux (cf. n°4016), les opérateurs ne seront pas tous touchés dans les mêmes proportions. « Cela constituera un poids supplémentaire sur les coûts de revient de 5 à 10 €/t de produit fini, ce qui est assez lourd », précise le président du SPMF. Contrairement aux transporteurs, les meuniers n’ont pas l’obligation d’intégrer une ligne dédiée à ce surcoût dans leurs factures. « Chacun va devoir sensibiliser ses clients boulangers » à cette nouvelle donne, invite François Hoche.
La réunion annuelle des adhérents a permis de préciser les enjeux de la nouvelle fiscalité écologique (écotaxe), mais aussi l’obligation d’étendre la couverture sociale à l’ensemble des catégories de salariés à compter du 1er janvier 2016. Un mesure qui va, elle aussi, plomber un peu plus le coût de fonctionnement des entreprises de la moyenne et petite meunerie (SPMF).
Concernant l’incitation à passer aux sacs de 25 kg, « quelques meuniers l’ont fait, mais une bonne majorité travaille encore avec des conditionnements de 40 voire 50 kg ». Cette évolution suppose « un investissement important » au niveau des postes d’ensachage, du matériel de palettisation, voire des zones de stockage. « Cela suppose également une réorganisation logistique » qui, elle aussi, a un coût.
La communication nationale approuvée
L’assemblée générale a aussi été l’occasion de revenir sur les premiers retours positifs de la campagne de communication menée par l’Observatoire du pain durant l’été, le “Coucou, tu as pris le pain ?” (cf. n°4017). « Une opération bien perçue par les petits meuniers », selon leur représentant. S’il est trop tôt pour en mesurer et analyser les retombées en terme de volumes de vente, « nos clients artisans ont accompagné cette opération avec dynamisme », témoigne-t-il.
Les professionnels appellent, quoi qu’il en soit, à ce que cette action « ne soit pas juste ponctuelle, mais s’inscrive dans la durée. Il faut qu’elle entre dans l’esprit des consommateurs. Les effets seront à mesurer sur le long terme. »