Spécial Nutrition animale
PAT, des gains économiques limités

Sur les 415.000 t de protéines animales transformées (PAT) produites en France en 2012, plus de 50 % sont parties à l’export, en majorité vers l’UE, mais également un peu vers les pays tiers, selon le Sifco. Quelque 73 % des volumes (consommation intérieure et exportations) ont été consommés en pet food.
Actuellement, dans l’UE, les PAT de porcs et de volailles ne sont valorisables que dans les aliments pour animaux de compagnie, les engrais et, depuis le 1er juin 2013, en aquaculture. Certains espèrent y voir une première étape vers l’autorisation des PAT de porcs dans les aliments volailles, et vice-versa. Si cela se concrétisait, quid d’une véritable demande française ?
Si l’intérêt nutritionnel des PAT est avéré, notamment en tant qu’alternative au tourteau de soja – teneurs élevées en protéines (50 % pour celles de porcs et plus de 60 % pour celles de volailles) ; teneur significative en minéraux ; bon équilibre en acides aminés – la crise de l’ESB a conduit les consommateurs français à les rejeter en bloc.
Les craintes du consommateur contrarient leur retour
En aquaculture, les premiers échos font état d’une grande fébrilité dans la filière à une réintroduction des PAT, du fait des peurs des consommateurs illustrées par des demandes pour un étiquetage “ Nourri sans farine animale ”, explique Steven Luguet, responsable communication chez Saria.
« En termes de coûts économiques, je ne pense pas que les Fab seront enclins à remettre des PAT dans l’alimentation des porcs, car il n’y a pas un avantage compétitif décisif. Quand le soja est à 550 Ä/t, on peut se poser la question, mais ce n’est pas le cas. De plus, les PAT sont mieux valorisées en pet food, estime Jean-Louis Peyraud, chercheur à l’Inra. En aquaculture, c’est différent. C’est la filière qui a le plus souffert de l’interdiction des farines animales, avec d’importantes pertes en performances zootechniques. »
Par ailleurs, « avant leur interdiction en 2001, le taux d’incorporation des farines animales dans les aliments porcs a toujours été modeste », estime l’Anses. En 1996, les farines animales représentaient 3,6 % des matières premières utilisées pour la nutrition animale (516.000 t), selon le Conseil nationale de l’alimentation avec environ 6,8 % pour les aliments volailles et 2 % pour ceux des porcs. Les perspectives pourraient donc être plus encourageantes en volailles.