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Interview croisée
Passation de pouvoir pour le retour de la Bourse de Sète sur le Môle Saint Louis

Plombée en 2020, organisée dans une version hybride en 2021, la Bourse de Sète retrouve son lieu traditionnel pour son édition 2022. Paul Ruccione devrait succéder à Mélanie Mezza pour la présidence de Cobesud qui organise l'évènement.

A gauche, Mélanie Mezza, actuelle présidente de la bourse de Sète, à droite, son successeur, Paul Ruccione.
© Cobesud
La Dépêche Le petit meunier : Comment se présente la 24e édition de la Bourse aux grains de Sète les 19 et 20 mai ?

Mélanie Mezza (Victor Giral et Cie), présidente de Cobesud et de la 24e Bourse de Sète : Nous sommes très heureux qu’elle puisse se tenir dans sa forme traditionnelle, la journée de bourse se déroulera sur le Môle Saint Louis, et la veille, une soirée est organisée en bord de mer au restaurant La Canopée. Par ailleurs, l’équipe organisatrice a été renouvelée. Un changement qui apporte un coup de jeune et de nouvelles idées, mais qui exige aussi beaucoup d’explications et de formations, parfois à distance. Organiser cette 24e Bourse a été sportif. L’an dernier, la version hybride avait attiré 300 personnes tout de même, en pleine période de covid. Nous en attendons 400 cette année en espérant retrouver rapidement la fréquentation des années antérieures à la pandémie.
Le sponsoring a été renouvelé également avec 8 sponsors premium, 7 sponsors starters, et 6 sponsors cadeaux.

La Dépêche Le petit meunier : Que retiendrez-vous de votre mandat qui s’achève cette année après une période très particulière ?
Mélanie Mezza : C’était un mandat très instructif avec beaucoup d’imprévus et de changements à gérer. Je suis heureuse d’avoir participé à la transition de l’équipe de Cobesud et de passer le flambeau à Paul Ruccione. Je suis reste persuadée que notre Bourse présente un réel intérêt pour les opérateurs.

 

 

La Dépêche Le petit meunier : Quel est votre parcours professionnel ?

Paul Ruccione (Paul Courtage) : Ma formation initiale est la comptabilité, mais après 3 années d’exercice, j’avais besoin de contact humain. J’ai donc démarré dans le courtage de grains en 1989 à Grenoble dans la SARL Raoul Rolly, puis j’ai rejoint Paul Lefrançois en 2001, courtier à Sète, avant de créer ma propre structure de courtage en céréales et oléagineux en 2008. Je suis très actif sur la région Grand Sud Est. Je travaille essentiellement en conventionnel mais j’ai commencé les céréales et oléagineux bio il y a peu de temps en espérant le développer.
Concernant la Bourse de Sète, j’en ai été le président juste avant la 20e édition et j’en suis actuellement le trésorier adjoint. Je connais donc bien l’association Cobesud.

La Dépêche Le petit meunier : Avez-vous constaté des évolutions concernant le marché dans votre région ces dernières années ?

Paul Ruccione : Ce que je peux dire à mon niveau, c’est que les marchandises sont de plus en plus difficiles à transporter sur de longues distances en raison de la régionalisation qui s’est beaucoup développée avec des marchés de plus en plus localisés, du fait de la montée en puissance de cahiers des charges plus exigeant notamment au niveau de l’origine. J’ai également observé, comme beaucoup, le développement des marchés en production biologiques.
Par ailleurs, notre zone du port de Sète a perdu une partie de ses clients, avec une importance moindre du Fob Sète par rapport à une certaine époque. Il reste encore de l’intérêt pour ce dernier notamment de la part de la région italienne du Piémont. Mais au-delà de ça, le port de Sète est surtout une zone d’importation de graine de colza pour l’usine de Saipol. Sète demeure toutefois un carrefour pour les opérateurs de grains de la moitié sud de l’Union européenne.

La Dépêche Le petit meunier : Comment envisagez-vous ce nouveau mandat à la présidence de Cobesud ?

Paul Ruccione : L’organisation de la Bourse de Sète demande beaucoup de travail, et il faut donc trouver du temps pour cela en plus de son activité professionnelle. Nous avions pour habitude de faire tourner la présidence par secteur, mais il est de plus en plus difficile de trouver des opérateurs qui ont du temps à consacrer à la mise en place de l’évènement. Ça me fait très plaisir de reprendre la casquette de président de Cobesud car j’ai toujours aimé la bourse de Sète et elle est très appréciée des opérateurs du commerce des grains. La période de Covid a bouleversé tous les évènements de ce type. Les participants habituels semblent de moins en moins disponibles
Nous aurons peut-être moins de monde qu’avant la période Covid cette année. Il faut trouver quelque chose pour rebooster la fréquentation. Avec un prix d’entrée à 120 euros la journée, la Bourse de Sète est très compétitive par rapport aux autres journées de ce type, mais nos frais fixes d’organisation sont très importants. Et pour maintenir nos tarifs, car nous ne souhaitons pas les augmenter, il faut du monde.
Nous allons travailler sur la communication, un élément important pour faire connaître l’évènement et doper le nombre de participants. La participation est la clé de notre évènement si nous voulons le maintenir sur le Môle Saintt Louis, un lieu exceptionnel et associé à notre bourse depuis de très nombreuses années maintenant, et qui participe pleinement à sa convivialité.

 

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