Tour de Plaine
Orges : volumes abondants en France, des doutes sur la qualité

Les rendements en orges sont bons voire excellents dans l’Hexagone. « On pourrait dépasser les 13 Mt en 2019 », prévient Nathan Cordier, analyste d’Agritel (11,2 Mt en 2018). Sur le secteur de la Scael (Beauce, Bassin parisien), « les rendements d’orges d’hiver ont atteint 83 q/ha, et ceux de printemps 84 q/ha, avec des pics à 91-95 q/ha ! », témoigne Lionel Gibier, directeur du pôle Végétal. Côté qualité, le bilan est plus mitigé. Groupe Soufflet rapporte, le 26 juillet, des taux de protéines moyen de 9,7 %, satisfaisant pour la malterie, mais allant de 8 % à 12 %.
Les faibles taux de protéines concernent surtout les orges de printemps. « Des lots affichent 7,5 % de protéines », alerte Lionel Gibier. Les zones touchées se trouvent un peu partout en France, avec « des soucis plus marqués sur la façade Ouest, les rendements étant encore meilleurs », souligne Benoit Fayaud de Stratégie Grains. Ce dernier s’attend à une baisse de la proportion d’orge de qualité brassicole de printemps en 2019, « qui s’élevait à 74 % en 2018, un haut niveau. En orge d’hiver, la proportion était très bonne (40 % en 2018) et devrait reculer en 2019, compte tenu des soucis de calibrage ».
Une fertilisation à optimiser ?
La hausse des rendements a donc dilué les taux de protéines. Jean-Charles Deswartes, ingénieur d’Arvalis ajoute d’autres hypothèses, encore à l’étude : « fertilisation moins tardive en orge qu’en blé », « efficacité relative de la solution azotée dans certains cas, plus volatile et donc parfois moins valorisable par les plantes ».