Observatoire du pain – la pertinence des allégations santé remise en question
Le pain ne pourrait bénéficier d’aucune allégation santé à moins de porter la mention “haute teneur en sel”, selon la législation en cours de définition au niveau européen. C’est ce qu’a conclu Ambroise Martin, professeur de nutrition, lors de son analyse des projets de réglementation en matière d’allégations autour des produits alimentaires, présentée lors d’un colloque de l’observatoire du pain, le 3 février à Paris. En revanche, les céréales du petit-déjeuner, riches en sucres, pourraient se prévaloir d’une allégation. Une situation qui va « à l’encontre même des recommandations des autorités de santé » assure Ambroise Martin. « Cette question, qui conduit à s’interroger sur la base rationnelle des seuils retenus, ne sera pas sans impact sur l’équilibre alimentaire », anticipe le professeur, sachant que 87 % des adultes et 98 % des enfants ne couvrent pas leurs besoins nutritionnels moyens en glucides complexes, selon une enquête du Credoc réalisée en 2007. Autrefois régies par les législations nationales, les allégations nutritionnelles sont en effet désormais encadrées par un réglement européen.