Nutrition animale - La baisse de la production d'aliments composés se ralentit
-0,6 % : c’est la baisse de production d’aliments pour animaux en France en 2023. Une baisse qui réduit la demande en céréales, notamment car les aliments pour porcs régressent de 5,5%, un retrait que les aliments volailles même à +1,6% ne compensent pas. La campagne 2023/2024 pourrait être toutefois meilleure pour les incorporations de maïs et de triticale.
-0,6 % : c’est la baisse de production d’aliments pour animaux en France en 2023. Une baisse qui réduit la demande en céréales, notamment car les aliments pour porcs régressent de 5,5%, un retrait que les aliments volailles même à +1,6% ne compensent pas. La campagne 2023/2024 pourrait être toutefois meilleure pour les incorporations de maïs et de triticale.
La Coopération agricole Nutrition animale et le Snia viennent de livrer les données 2023 quasi définitive : la baisse globale de la production d’aliments pour animaux en France a été de 0,6% sur les 12 mois. Mais les évolutions sont très différentes selon l’espèce animale concernée. Ainsi, les aliments pour bovins sont en progression (+1,8%) à la fois pour les vaches laitières (+1,2%) et les autres bovins (+3,5%) alors que les aliments ovins sont en net recul (-3,5%). La baisse en porc est assez forte (-5,5%) et touche toutes les catégories : -5,8% pour les porcs à l’engraissement, -5,8% en truies, -4,2% en porcelets. Quant aux volailles, la hausse de cette année (+1,6%) ne compense ni le recul en porc ni la baisse de 2022. La situation reste par ailleurs contrastée avec une baisse de 1,1% en poulet (qui conforte pourtant son statut dominant sur le secteur), de -0,8% en dinde, de -3,6% en pintades et de -15,5% en cailles, mais une hausse de 2,2% en pondeuse et de 16,3% en palmipèdes (après deux années catastrophiques liées aux épisodes d’influenza aviaire).
Au total, les volumes de production s’établissent donc 18,3265 Mt. Ils se répartissent entre 3,8 Mt en bovins, 0,67 Mt en ovins, 4,21 Mt en porcs, 7,67Mt en volailles (dont 3,1 Mt en poulets et 2,6 Mt en pondeuses), le solde se partageant entre les lapins (0,2 Mt), les aliments d’allaitement (0,255 Mt)et les diverses autres espèces (0,371Mt).
Evolution des céréales incorporées en alimentation animale
Ces évolutions contrastées influencent les demandes en matières premières. Ainsi, FranceAgriMer estime à 8,26 Mt les consommations de céréales par les fabricants d’aliments pour animaux en 2022/2023 (dont 4,455 de blé, 1,2 Mt d’orge, 2,44 Mt de maïs et 0,164 Mt pour l’ensemble avoine, seigle, sorgho, triticale) ce qui représente un retrait de 619 000 tonnes sur la campagne précédente. Pour mémoire, les volumes de céréales consommées par la fabrication d’aliments pour animaux atteignaient dépassaient les 9 millions de tonnes depuis plusieurs années, sans même mentionner les plus hauts à plus de 11 Mt au début des années 2000.
Les prévisions de l’organisme sont meilleures pour 2023/2024 avec un global envisagé à 8,991 Mt. A 4,550 Mt en blé, en quasi équilibre, la consommation augmenterait surtout en maïs (2,73 Mt) et serait en retrait en orge (1,1Mt) quand les céréales secondaires s’afficheraient à 611 000 t surtout par la progression du triticale (500 000t envisagées). Cette dernière reviendrait ainsi à des niveaux connus dans les années 2000 (dans la période 2004/2005 et 2009/2010).
Ce sont en effet les aliments pour volailles qui consomment le plus de céréales (aux environs de 62% de leurs compositions selon la dernière enquête Agreste – données 2020) suivis par les porcs (un peu plus de 57%), les herbivores arrivant très loin derrière (autour de 31%).
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