Brasserie Duyck
Nouvelle salle de brassage en vue
À la brasserie Duyck de Jenlain (Nord), le passage de relais à la 5e génération est désormais assuré. La PME nordiste, qui poursuit ses investissements à un rythme soutenu, vient de présenter “La Ténébreuse”, sa première brune.








Raymond Duyck a désormais un successeur assuré. Son fils Mathieu, âgé de 32 ans, rejoindra en effet dès septembre prochain la brasserie familiale. Le représentant de cette 5e génération de brasseurs, viscéralement attachés à leur indépendance, intégrera donc l’équipe de la PME située près de Valenciennes.
Après cinq ans passés chez KPMG, puis trois ans comme directeur d’exploitation chez “Alice Délice”, ce diplômé d’école de commerce se destine à prendre les rênes de la brasserie familiale créée en 1922 à Jenlain. C’est ce que le brasseur a confié le jour du lancement de La Ténébreuse, dernière née de sa gamme, mais surtout sa toute première brune de dégustation.
Raymond Duyck est un brasseur discret. Né le jour de la St Arnould (le patron des brasseurs lorrains), le PDG de cette brasserie familiale de 90 ans d’âge, qui fut parmi les premières à lancer une bière de garde ambrée en bouteille champenoise dès 1949, n’a pas l’habitude de se mettre en avant. C’est d’ailleurs cette discrétion quasi-légendaire qui l’a peut-être conduit à choisir le nom de sa brune et dans laquelle on retrouve aisément « la patte de la maison », conjuguant innovation et tradition.
Mais il aime surprendre depuis ce 1er janvier 1990 où son père Robert lui passa le témoin. La taille de sa brasserie ne lui permet certes pas des campagnes marketing à des coûts prohibitifs, « mais je me suis très vite aperçu que la grande distribution, c’était le virage à ne pas manquer », expliquait-il à l’occasion des 90 ans de la brasserie. Alors, il fait le buzz sur la toile avec des mini-sketchs et des web-séries mettant en scène ses propres salariés.
« On a besoin de créer, d’innover, d’amener des nouveautés si on veut rester visible sur un marché très concurrentiel », précisait un Raymond Duyck très inquiet sur l’impact de la hausse des taxes sur la consommation de bières. Ce qui ne l’empêche pas de continuer à investir à un rythme soutenu (15 M€ depuis cinq ans). Dernière opération en date : une nouvelle station d’épuration qui devrait être opérationnelle d’ici un mois (1,6 M€), en attendant la nouvelle salle de brassage. « Les cuves datent de 1985 et commencent à vieillir. On voudrait surtout diminuer de moitié les volumes de malt engagés en passant de 5 à 2,5 t par brassin », expliquait le dirigeant Raymond Duyck.
La brasserie avait déjà investi 2 M€ en 2008 dans une nouvelle ligne de conditionnement pour boîtes métalliques qu’elle met à disposition de certains confrères et en 2010 dans de nouvelles cuves de fermentation. Un terreau plus que fertile pour Mathieu Duyck.