Farines françaises / Promotion
« Nous entretenons une présence française sur la Chine »

La Dépêche - Le Petit Meunier : Quelles actions menez-vous pour la promotion des farines françaises à l’exportation ?
François Gâtel : Notre association, France Export Céréales, est chargée d’assurer la promotion des produits français à l’international. L’essentiel de notre action se concentre sur les produits bruts. Cependant, le président du Symex (Syndicat de la meunerie d’exportation) nous a sollicité il y a quatre ans pour prospecter de nouveaux marchés, dans la mesure où l’activité de ses adhérents tendait à stagner voire à fléchir sur leurs marchés traditionnels. Des débouchés sur lesquels les différents exportateurs français étaient par ailleurs déjà bien installés et où la situation s’avère très concurrentielle.
À l’époque, il nous a semblé que la Chine, où France export céréales dispose d’un bureau, était une destination intéressante. En effet, les goûts et habitudes alimentaires évoluent dans cette région du monde et le pays présente, est-il nécessaire de le rappeler, une démographie galopante. Nos premières investigations sur place nous avaient permis de constater que les produits de panification français bénéficiaient d’une bonne image.
LD-LPM : Sur quel axe basez-vous votre promotion ?
FG : Nous cherchons à mettre en avant l’idée suivante : “pour faire de bons produits français, il faut de la farine française”. Nous nous attachons à démontrer qu’il ne suffit pas de maîtriser une recette et une méthode, mais que la qualité de la matière première est déterminante dans celle des produits finis. Avec des farines japonaise ou australienne, plus riches en protéines, le résultat n’est pas le même.
LD-LPM : Quel bilan tirez-vous des ces premières années ?
FG : Nous nous heurtons à une première difficulté et pas des moindres : arrivées en Chine, les farines françaises ne sont pas compétitives, puisque s’ajoutent au prix de vente les coûts de transport et des taxes à l’importation. De fait, nous n’enregistrons pas de vente sur cette destination. Si l’on trouve, dans l’hôtellerie et certaines boutiques, des viennoiseries et produits de panification dits “à la française”, ils ne sont pas faits avec nos farines et ne sont donc pas semblables aux produits que l’on trouve dans nos boulangeries. On se contente alors d’entretenir un bruit de fond en faveur de l’alternative farines françaises. Nous continuons de participer, avec le Symex, au salon de la boulangerie de Shanghai. A l’occasion d’Europain, nous allons également recevoir, ensemble, une délégation de l’association des boulangers chinois. Notre représentant à Pékin, Li Zhao Yu, chargé d’entretenir et approfondir les contacts, accompagnera nos hôtes qui découvriront également différents sites de formation et de production.