Spécial Nutrition animale
« Nous devons développer, ensemble, une fidélité du consommateur français »

Pourquoi avoir choisi d’ouvrir le Carrefour international des matières premières à l’aval de la filière ?
Hervé Vasseur : Il faut renforcer les liens entre fournisseurs de matières premières, fabricants d’aliments du bétail et l’aval des filières animales. C’est la valeur ajoutée créée qui fera la réussite de notre bassin de production. Il est donc de l’intérêt de tous d’y travailler, ensemble.
Aujourd’hui, on a des difficultés à obtenir des prix rémunérateurs, à apporter de la valeur ajoutée sur les produits finaux ainsi qu’à se différencier à l’export. La tentation est toujours grande de rejeter les échecs sur les autres. Mais cela n’a aucun intérêt. Même s’il y a déjà, en Bretagne, beaucoup de filières très construites, nous devons créer une unité encore plus forte pour le succès de chacun. Certains dossiers généraux, comme celui de l’écotaxe, nous fédèrent aussi. Ils permettent d’adopter une position globale.
Vous avez initié la première Semaine de la nutrition animale. Quel bilan en tirez-vous ?
H. V. : Nous avons profité de notre changement de nom pour lancer, le 1er juin suite à notre AG, cette opération portes ouvertes d’une semaine. Elle a attiré quelque 5.000 visiteurs connaissant peu notre métier. Cela a aussi été l’occasion de relancer les élus locaux et régionaux. Nous avons montré que nous exerçons une activité moderne, performante et participant à l’économie locale.
Dans la continuité de cette action, nous allons réaliser une lettre trimestrielle, diffusée auprès des élus, qui communiquera sur les actions mises en place dans les filières. Baisse des émissions de gaz à effets de serre, traçabilité des produits, qualité des aliments et influence sur les produits finaux... les sujets ne manquent pas.
Mieux travailler ensemble et communiquer. Serait-ce la clef dans le contexte économique actuel difficile ?
H. V. : C’est un premier pas. Nous essayons de développer une fidélité du consommateur français vis-à-vis des produits français. Nous cherchons à leur conférer une bonne image qui pourra ensuite être valorisée à l’export. Un travail déjà engagé sur le lait qui doit être décliné sur les autres productions. L’offre nationale pâtit d’un gap de prix par rapport aux importations. Nous devons montrer que, certes, nos produits sont un peu plus chers mais qu’ils le méritent !
Le tout en espérant aussi des réformes au niveau fiscal, environnemental, coût de la main-d’œuvre... Et que les pays faisant du dumping s’alignent sur une norme européenne viable pour tous.