Nord Céréales : une campagne 2019/2020 « réussie et renforcée » par le Covid-19
Sur la campagne commerciale qui s’achève, le silo portuaire situé sur le Grand port maritime de Dunkerque aura expédié 2,8 Mt de produits agricoles, soit une hausse de 75 % des volumes chargés par rapport à l'exercice commercial 2018/2019.
Sur la campagne commerciale qui s’achève, le silo portuaire situé sur le Grand port maritime de Dunkerque aura expédié 2,8 Mt de produits agricoles, soit une hausse de 75 % des volumes chargés par rapport à l'exercice commercial 2018/2019.
« Sur l’exercice 2019/2020, ce ne sont pas moins de 2,4 Mt de blé tendre qui auront été exportées au départ du port de Dunkerque vers les meuneries des pays étrangers pour réaliser leur pain. Un chiffre auquel il faut également ajouter les exportations d’orges (fourragère et brassicole) et de pulpes sèches [de betterave] pour atteindre un volume total de 2,8 Mt exportées », selon un communiqué de Nord Céréales. A ces exportations, il faut ajouter une activité à l’importation de maïs non OGM (225 000 t en provenance de Roumanie et de de Bulgarie) et de pellet de bois (30 000 t à destination de la GMS et des marchands de combustibles). Un trafic de produits agricoles en hausse significative d’une campagne sur l’autre, malgré la crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus. « Paradoxalement, à de nombreux autres secteurs, notre activité [soutenue par une bonne demande internationale] a été boostée par la crise du Covid-19. […] En dépit du contexte, nos équipes ont été sur le pont 24h/24 et 7j/7 pour garantir les délais de livraison », commente Joël Ratel, directeur général de Nord-Céréales.
La Chine, destination principale
C’est la Chine qui détient la palme d’or des destinations en 2019/2020, avec 1,2 Mt expédiées (900 000 t de blé tendre et 300 000 t d’orges fourragère et brassicole). Le pays avait déjà importé quelques lots de céréales sur la campagne précédente. Concernant le prochain exercice commercial, « si la qualité du blé est au rendez-vous – notamment avec un temps de chute de Hagberg de 300 minimum – », souligne Joël Ratel, Nord Céréales espèrent bien poursuivre sur le même rythme.
Concernant l’acheminement des produits agricoles sur les installations portuaires de Nord Céréales, la péniche tient le haut du pavé, avec 51 % de part modale, devant le camion (42 %) et le train (7%). Le transport ferroviaire a, en pourcentage, diminué par rapport à la campagne précédente (10 %) mais a augmenté en volume.
Au total, toutes activités confondues, Nord Céréales a engrangé un chiffre d’affaires de 16,5 M€ sur la campagne 2019/2020, contre 10,5 M€ l’exercice précédent.
Les exportations céréalières, une « nécessité primordiale »
Des perspectives à l’exportation en chute pour 2020/2021
Si les expéditions de produits agricoles du silo portuaire dunkerquois sur la campagne 2019/2020 ont augmenté de 75 % par rapport à l’exercice commercial précédent (1,6 Mt, dont 1,2 Mt de blé tendre), en raison d’une conjoncture commerciale peu favorable, les perspectives d’exportations pour 2020/2021 sont estimées en repli du même pourcentage, pour revenir à 1,6 Mt. La raison ? Une production de blé tendre qui est prévue en net recul d’une année sur l’autre, du fait de semis effectués dans de mauvaises conditions à l’automne ou non réalisés. « A l’échelle nationale, le disponible exportable de blé tendre s’élèverait à 33-34 Mt, contre 40 Mt la campagne dernière. Mais si l’on expédie moins de blé sur l’UE, on en aura davantage pour satisfaire la demande des pays tiers », explique Joël Ratel. Côté destinations, en plus de la Chine, Nord Céréales espère bien charger ses céréales sur l’Algérie, « toujours bien présente », et l’Egypte, « à condition d’être compétitif ». Quant au Maroc, « nous en saurons plus en novembre, quand seront levées les taxes douanières à l’importation ».
Concernant les importations de Nord Céréales, les réceptions de maïs devraient se maintenir au niveau de 2019/2020, à 225 000 t (après avoir augmenté de 40 000-45 000 t par rapport à 2018/2019, « si les marchandises roumaines et bulgares restent compétitives en termes de prix sur les amidonneries du nord de la France », tempère Joël Ratel. Les entrées de pellet de bois sont projetées à 35 000-40 000 t pour 2020/2021.
Plus de 30 M€ d’investissements sur les trois ans à venir
« Si les sommes investies en 2019/2020 concernaient la maintenance classique des silos, la campagne 2020/2021 et les suivantes vont bénéficier d’un gros programme d’investissements », se réjouit Joël Ratel. Au total, l’enveloppe va s’élever à 30,5 M€ sur les trois ans à venir.
Concernant les installations existantes (12,5 M€ d’investissements), il va être entrepris la mise en dépression des silos, dans un souci de captage des poussières. Le dispositif devrait être opérationnel en octobre, les travaux démarrant dans les prochains jours. Durant la campagne 2020/2021, va être effectuée la refonte de la partie électrique du silo principal, qui permettra d’automatiser certaines tâches, dans un objectif d’amélioration de la gestion du site et d’économie d’énergie. La modernisation de la partie maintenance de la tour, datant de 1966, est également au programme.
De plus, les travaux d’un nouveau silo de 40 000 t devraient démarrer en janvier 2022 (18 M€ d’investissements), après que le port de Dunkerque ait rebouché une partie de la darse (début du chantier prévu en octobre 2021), pour une mise en service en janvier 2023.