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mesures conjoncturelles et structurelles indispensables

Pour faire face à la crise actuelle et assurer l’avenir des producteurs de pomme de terre, l’organisation interpelle le gouvernement.

A DEUX SEMAINES de leur second congrès, qui se déroule les 2 et 3 février prochains à Rouen, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) affine ses revendications auprès du gouvernement pour, d’une part, passer le cap de cette campagne difficile et, d’autre part, préparer l’avenir du secteur de la pomme de terre.

Aides au secteur de la pomme de terre actuellement en crise

«On a une très grande inquiétude sur l’avenir de la pomme de terre industrielle, moins sur le produit lavable à destination du marché du frais», a déclaré le président de l’UNPT, Philippe Dequidt. Il est vrai que les pommes de terre de consommation tirent leur épingle du jeu dans les linéaires, grâce à la qualité reconnue des produits français. Mais la situation est tout à fait différente concernant les pommes de terre industrielles, qui sont confrontées à une concurrence européenne des plus virulentes. Quand on sait que le prix d’une tonne de tubercules lavables de haute qualité se vend à 150-160 #, alors que ceux à destination de la transformation se contractualisent en ce moment autour de 50 #/t, on comprend mieux le désarroi des producteurs de pomme de terre industrielle. D’autant que si l’on soustrait à ce prix les frais de transport, de courtage et de conditionnement, on obtient un coût de revient de 20 #/t, qui paie à peine les plants, s’emporte Philippe Dequidt.

Dans ce contexte, l’UNPT demande trois mesures conjoncturelles pour passer le cap de cette campagne : le report d’échéance des prêts, l’étalement des cotisations sociales et des aides directes de trésorerie. Plus précisément, les producteurs de pomme de terre demandent la prise en charge par l’Etat des intérêts liés aux prêts bancaires et la mise en place d'un étalement des cotisations à la Mutualité sociale agricole (MSA), voire une prise en charge partielle dans les situations les plus critiques. De plus, pour les producteurs en situation de grandes difficultés et, en particulier pour les jeunes agriculteurs, les producteurs de pomme de terre souhaitent des aides directes à la trésorerie.

Ajustement de la réforme de la Pac aux producteurs de pomme de terre

«On a beaucoup de mal à faire passer notre message au niveau des instances nationales», souligne Philippe Dequidt. Pourtant, il est clair que la réforme de la Pac va entraîner des distorsions de concurrence entre les Etats membres qui ont régionalisé et ceux qui ne l’ont pas. Aussi, pour compléter le volet conjoncturel du plan, l’UNPT sollicite-t-elle des mesures structurelles : la déclaration des surfaces pommes de terre dans la déclaration Pac (pour une parfaite connaissance des surfaces emblavées); l’octroi de DPU pour les producteurs désirant réorienter leur production et limiter leurs emblavements en pomme de terre (cf. notre édition du 20 janvier) ; le soutien aux campagnes promotionnelles interprofessionnelles et un soutien à l’exportation. Enfin, compte tenu de la volatilité des prix en pomme de terre, mais également sur d’autres produits agricoles, «l’UNPT demande que soit mis en place un système de provisions comptables défiscalisées pour permettre un lissage du chiffre d’affaires sur plusieurs années».

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