Marché des engrais - Demande freinée par des prix sous haute tension
Malgré un léger recul du prix mondial du gaz en septembre suivi d’un rebond suite aux fuites des gazoducs Nord Stream, le niveau historiquement très haut de cet hydrocarbure indispensable à la fabrication d’engrais azotés continue à peser plus que jamais sur la production d’ammonitrate notamment en Europe, sachant que 80 % du coût de fabrication de l’ammoniac – indispensable au process – est lié à l’utilisation du gaz naturel.
Malgré un léger recul du prix mondial du gaz en septembre suivi d’un rebond suite aux fuites des gazoducs Nord Stream, le niveau historiquement très haut de cet hydrocarbure indispensable à la fabrication d’engrais azotés continue à peser plus que jamais sur la production d’ammonitrate notamment en Europe, sachant que 80 % du coût de fabrication de l’ammoniac – indispensable au process – est lié à l’utilisation du gaz naturel.
Dans ce contexte, les prix continuent leur ascension flirtant avec les 1000 euros/tonne, et des usines ferment leurs lignes de production : en Europe, 60 % d’entre-elles seraient à l’arrêt. Si la France est moins touchée car pouvant importer aussi de l’ammoniac, la flambée des coûts de production des engrais et le recul des ventes les font tourner au ralenti. Pour limiter les pertes, les deux leaders du marché – Borealis et Yara – ont choisi de procéder à des opérations de maintenance.
Une pénurie d'ammonitrate
La crainte de pénurie d’ammonitrate est réelle, estompée pas un recul des achats de ce produit par les agriculteurs recherchant d’autres solutions, réduisant les doses, et se tournant plutôt vers la solution azotée américaine importée dont les prix sont un peu moins élevés malgré la parité.
Toutefois, les cours des engrais restent très fermes au niveau international, renforcés par le coût du fret, et la chute de la parité euro-dollar malgré les rebonds de début septembre venant alléger un peu le prix des importations. Sa dégringolade à 0,96 dollar le 27 septembre détériore encore la situation.
Cependant L’urée se replie un peu en fin de mois à la suite d'une demande en retrait sur le marché international, notamment indien. De leur côté, les cours des engrais phosphorés enregistrent un léger recul en ajustement à un marché plutôt en retenu suite aux risques de récession mondiale annoncée. Quant à la potasse, son prix reste stable mais toujours historiquement élevé, malgré une demande atone.
Prix des engrais au stade du distributeur (paiement à 30 jours) | ||
En €/t (prix en début et fin de mois) | août-22 | sept-22 |
Ammonitrates 33.5 | ||
Départ usine vrac (granulés) | 845-880 | 880-975 |
Importation départ port (perlée) | inc | inc |
Urée | ||
Départ port vrac (granulés) | 780-897 | 897-857 |
Solutions azotées | ||
Départ Rouen | 605-670 | 670-695 |
Ternaires (15-15-15) | ||
Franco vrac camion | 820-800 | 810 |
DAP | ||
Départ port vrac | 1080-1015 | 1015-960 |
Super triple | ||
Départ port vrac | 967-975 | 975-955 |
Binaire PK (0-25-25) | ||
Rendu silo | 960-925 | 925 |
Potasse KCl (60%) | ||
Départ vrac (compacté) | 897-885 | 885 |