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Maïs: une production mondiale en hausse

DANS SON DERNIER rapport paru le 27 octobre, le Conseil international des céréales (CIC) estime que la production mondiale de maïs en 2005/2006 s’élève à 672 millions de tonnes (Mt), en deuxième position derrière le record absolu de 706 Mt enregistré l’an dernier. Les estimations font 6 Mt de plus qu’avant, du fait d’une hausse des prévisions de production américaine, qui n’est qu’en partie absorbée par une nouvelle réduction dans l’UE.

Baisse de la production estimée dans l’UE

La moisson aux Etats-Unis a rapidement progressé, marquant une légère avance sur la cadence moyenne, grâce à un temps plus chaud que de coutume. Malgré des indices de notation des cultures inférieurs au niveau de développement exceptionnel de l’an dernier, les rendements sont restés meilleurs qu’on aurait pu s’y attendre après la sécheresse estivale. Les estimations de récolte augmentent de 6,0 Mt et passent à 276,0 Mt, contre le record de 299,9 Mt établi l’an dernier. Les estimations formulées pour le Canada augmentent de 0,2 Mt et passent à 8,5 Mt (8,8 Mt) grâce à des rapports faisant état de meilleurs rendements.

Les estimations de production avancées pour l’Union européenne ont été abaissées de 1,5 Mt et portées à 47,0 Mt (53,7 Mt) en raison de la contraction des estimations pour l’Espagne, l’Italie et la Hongrie. Les superficies sous maïs ont reculé à 6 millions d’hectares (6,5 millions d’hectares) et les rendements devraient diminuer d’environ 6%. En France, les estimations de récolte restent inchangées à 13,2 Mt (16,4 Mt). La moisson a avancé plus lentement que l’an dernier en raison du mûrissement tardif des cultures, les agriculteurs de certaines régions laissant sécher les cultures sur pied pour éviter des coûts supplémentaires. La moisson a finalement commencé en Hongrie début octobre, après des retards engendrés par un temps froid et humide. Les prévisions de production ont été abaissées de 0,2 Mt et portées à 8,3 Mt, niveau identique à l’an dernier. Les pluies ont perturbé la moisson en Italie, où les rendements devraient être plus faibles que l’an dernier, notamment dans le Nord, où les cultures non irriguées ont souffert d’une vague de sécheresse au début de l’été. Les estimations de production ont été révisées à la baisse, à 8,9 Mt (9,3 Mt). En Espagne la sécheresse a réduit les rendements, parfois de 30% dans certaines régions ; une partie de la récolte a été coupée en guise d’ensilage en raison d’un manque de fourrage. Les estimations de récolte sont abaissées de 0,5 Mt et portées à 3,3 Mt (4,2 Mt). En Europe du Sud-Est, les estimations de production pour la Bulgarie sont relevées de 0,4 Mt et portées à 1,8 Mt (1,6 Mt), grâce à des rendements bien meilleurs que prévu.

En Ukraine, le temps sec a favorisé la moisson qui touchait à sa fin à la mi-octobre. Les rendements sont jugés en nette baisse par rapport à l’an dernier en raison d’un manque d’intrants, mais les estimations de production sont inchangées à 5,5 Mt (8,0 Mt). En Chine, le retour d’un temps sec et chaud a permis à la moisson de bien avancer. Les estimations de production sont inchangées à 128 Mt, 2,0 Mt de moins qu’en 2004, malgré une hausse de 3% des superficies plantées.

Dans l’hémisphère Sud, l’amélioration des conditions météorologiques dans la province argentine de Buenos Aires a permis aux agriculteurs d’accélérer les semis qui étaient plus qu’à demi-achevés à la mi-octobre, en avance sur l’an dernier. La superficie plantée devrait afficher un recul d’environ 10%, pour s’établir aux alentours de 3,0 Mha. Les estimations de production sont inchangées par rapport aux précédentes estimations à 18,0 Mt (19,5 Mt). En Afrique du Sud, où les semis continueront tout au long de novembre, la superficie devrait reculer de plus de 10% en raison de la faiblesse des cours intérieurs et d’une désaffection au profit d’autres cultures. Les prévisions de production sont abaissées à 8,5 Mt (12,4 Mt).

Recul des prévisions de consommation européenne

Les prévisions de consommation mondiale de maïs en 2005/2006 sont relevées de 3 Mt par rapport au mois dernier, à 670 Mt, mais elles restent inférieures au record de l’an dernier estimé à 675 Mt. L’augmentation est, en grande partie, due à une nouvelle révision à la hausse des prévisions d’utilisation aux Etats-Unis, et à de modestes augmentations des estimations avancées pour le Mexique, l’Argentine et l’Iran.

Sachant que l’on s’attend à ce que les Etats-Unis rentrent la deuxième plus grosse récolte jamais enregistrée, les prévisions de consommation officielle (septembre/août) ont augmenté de 1,7 Mt à 222,5 Mt, tout juste en retrait par rapport au record de 224,8 Mt établi l’an dernier. La part du maïs dans l’alimentation animale a été relevée de 1,3 Mt, à 149,2 Mt (156,5 Mt), alors que l’utilisation industrielle a été relevée de 0,4 Mt pour passer à 68,0 Mt (63,0 Mt) du fait d’une augmentation de la production d’isoglucose (HFCS) pour exportation vers le Mexique. L’utilisation pour la production d’éthanol est restée inchangée à 38,1 Mt (33,7 Mt). Les toutes dernières données disponibles ont affiché une production d’éthanol en juillet à un record de 0,26 million de barils par jour, alors même que l’on s’attend à une nouvelle hausse de la production au fil de l’augmentation de la capacité et de la demande. Le total de la consommation de maïs aux Etats-Unis s’est orienté à la hausse durant les dix dernières années, bien qu’une proportion croissante soit destinée à des usages industriels (principalement l’éthanol), alors que les usages alimentaires et autres restent plus ou moins stables. La quote-part du maïs dans l’alimentation animale reste de loin le plus important élément du total de la consommation et, malgré le recul de cette année par rapport au record de la campagne 2004/2005, elle continue d’augmenter avec un taux de croissance moyen annuel d’environ 2% (contre 6% pour les usages industriels de maïs).

Les estimations de consommation de maïs avancées pour l’Union européenne ont été abaissées de 0,5 Mt et portées à 49,7 Mt, principalement du fait d’une contraction des perspectives de production dans certains Etats membres de la Communauté européenne. Parce qu’il est moins compétitif que le blé, le total de l’utilisation de maïs devrait faire presque 10% de moins que les 54,9 Mt enregistrées l’an dernier.

Face à une demande soutenue du secteur de l’alimentation animale au Mexique, le Conseil international des céréales a relevé ses prévisions de consommation de 0,2 Mt supplémentaire pour les porter à 27,9 Mt, ce qui pourrait marquer la quatrième année consécutive de croissance dans ce pays.

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